Goonga Tan : Tebboune perd le nord (au Mali)
Nous entamons avec M. Dicko Seïdina, chroniqueur et éditorialiste qu'on ne présente plus, une nouvelle rubrique intitulée en peul : Goonga tan (Rien que la vérité !) Tout en ayant à l'esprit cette citation célèbre d'Eugène Ionesco : "La vérité est dans l'imaginaire. " Avec l'espoir que chacun de nos lecteurs y trouve son compte
Au sens figuré comme au sens propre, l'Algérie perd le Mali et son ascendant sur le Sahel. Entre ces deux pays, rien ne va plus. Jadis mamelle de la même chamelle, au gré de leur histoire mouvementée, ils s'éloignent l'un de l'autre ostensiblement.
Après la sortie du Mali de l'accord dit "d'Alger", la reconquête de la ville de Kidal et l'incursion des FAMa jusqu'à Tinzawaten, l'Algérie découvre en effet qu'elle perd sa carte maîtresse dans la déstabilisation du nord de notre pays.
Aujourd'hui, qui plus est, la situation se décante et se dévoile aux yeux des Maliens : "si l'Algérie reste notre alliée éternelle, Abdelmadjid Tebboune, lui, n'est définitivement pas un ami du Mali" tonnent nos compatriotes indignés par l'attitude de Tebboune et de certains de ses officiels à notre égard.
À cet effet, un enlèvement est venu mettre le nouveau front de Tebboune en lumière au Sahel. L'otage espagnol "enlevé" a été retrouvé, une petite semaine après, au nord du Mali, semble-t-il, par le nouveau "Front de libération de l'Algérie au Sahel" qui décidément ne s'entoure que de fronts de libération.
La donne ne change pas ni les méthodes pour tenter d'asseoir son hégémonie au Sahara et bien au-delà.
Seulement voilà, après avoir échoué à faire émerger le Front de libération du Sahara occidental, Tebboune s'aventure au Sahel en tentant de "vendre" sa nouvelle trouvaille : le Front de libération de l'Azawad (FLA).
À cet égard, il lui "offre", au cours d'un montage peu savant, l'otage espagnol censé avoir été retrouvé au Mali. Cependant, même l'otage en question ne s'y est pas laissé prendre à ce jeu subtil et a omis de remercier ses supposés bienfaiteurs du FLA lors de sa "libération".
Une opération qui n'a trompé personne, même pas les pseudo-observateurs occidentaux si prompts à vanter l'omnipotence des hommes bleus au Sahara.
L'enlèvement et la récupération de l'otage en question n'ont en effet pas reçu les échos escomptés. Aux yeux de tous, Tebboune remet en selle le sauvetage d'un otage espagnol, kidnappé en Algérie, afin de mettre en lumière les combattants du FLA.
Ainsi peut-on lire : "Une semaine d'enlèvement dans le vaste désert et un otage l'air serein." Un tilt dans la révélation de nos confrères qui ajoutent mi-figue, mi-raisin que : "Gilbert Giane Navarro [c'est le nom de l'otage en question] remercie le président algérien [comme une indication de son importance dans l'affaire de sa libération], une semaine après son rapt dans l'Assekrem [le sud algérien]. Il omet le FLA."
Ces forces jihado-rebelles maliennes sont censées avoir empêché son transfert au GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans) d'Iyad Ag Ghali, l'autre composante du FLA. Que dis-je de son bras armé ! C'est dire que l'infatigable Tebboune, fort heureusement pour le Mali, poursuit un raid solitaire, esseulé et abandonné avec tous ses "fronts de libération" sur les bras.
Ses soutiens d'hier, comme le Mali, l'abandonnent dans son rêve de reconstituer un grand Sahara que rien (ni l'histoire ni le droit international) ne l'autorise à refaire.
Seidina DICKO
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