La démission tonitruante d’Oumar Tatam Ly et l’arrivée de Moussa Mara à la Primature continuent d’être au cœur des polémiques. En attendant la nouvelle équipe gouvernementale, dont la formation a pris du retard en raison vraisemblablement du voyage du Président de la République au 20ème anniversaire du génocide rwandais.
Hélas, car force est de les déplorer, le débat –si tel est le débat public malien à l’heure actuelle- volé au ras des pâquerettes. Bien de propos distillés dans la presse ne sont pas de nature à redorer l’image de notre pays. Ils ne servent ni la cause du Mali, ni celui de son président. Ne gaspillons pas les énergies.
La situation chaotique du pays dont elles ont hérité devait inciter les nouvelles autorités à ne pas ouvrir plusieurs fronts à la fois. Dans la gestion des affaires publiques, il est important pour le Président de la République, son nouveau gouvernement et ses collaborateurs de se fixer des priorités et maintenir le cap.
A l’heure actuelle, certains choix peuvent mettre dans une insécurité totale le pays. Après les dégâts du consensus sur la démocratie, il faut respecter le principe démocratique. Le Président de la République et son nouveau Premier ministre gagneraient mieux à chercher les compétences dans les partis politiques membres de la majorité présidentielle.
Un tel choix permettra de minimiser la controverse menée autour du choix de Moussa Mara, tout simplement par ce qu’il n’est pas membre du parti majoritaire. La mise en place d’un gouvernement de technocrates sans coloration politique n’est pas gage de stabilité politique. Or, le pays a indispensablement besoin de cette stabilité institutionnelle pour faire face aux défis de l’heure.
La résolution de la crise au nord, on le sait, est dans une impasse totale suite à de nombreuses divergences entre les groupes armés et les autorités de Bamako. S’il faut se réjouir des concertations locales, régionales comme celles qui viennent de se tenir à Tombouctou, l’offensive diplomatique des traîtres du Mnla qui commencent à prendre langue avec des Etats occidentaux est une source d’inquiétude. Dommage que Bamako n’ait toujours pas réussi à les isoler sur le plan diplomatique !
Pour le chef de l’Etat, il s’agit de gérer les questions difficiles comme celle du nord. Au risque pour lui de voir les frustrations, déceptions et impatiences gagner de plus en plus nos concitoyens qui ont placé leur confiance, en lui, en le plébiscitant le 11 août dernier.
Chiaka Doumbia
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