France’actu * : L’indépendance de la Nouvelle Calédonie est problématique

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Emmanuel Macron à Erevan répond aux questions de RFI/France24, le 12 octobre 2018. © RFI

Dans le calendrier de l’ONU, l’archipel de la Nouvelle Calédonie est l’un des 17 territoires qui restent encore à décoloniser dans le monde.  Ce bout de territoire où vivent  274 000 âmes et  qui fait deux fois la superficie de la Corse, se  perd  dans le Pacifique. Hier  dimanche 4 novembre, 165 ans après le début de la colonisation française, 30 ans après les événements tragiques qui ont conduit à la prise d’otages d’Ouvéa et sa lourde répression, les habitants « Des Cailloux » devaient  décider  de leur  avenir : continuer de rester  rattachés  à la France ou devenir pleinement indépendants.

En substance,  si près de 158.000 électeurs de ce territoire français devaient  dire, par référendum,  s’ils veulent « que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante » ou non,  les résultats des votes d’hier sont restés conformes   aux  sondages qui  prédisaient la victoire du Non à l’indépendance. Un verdict des urnes  que redoutaient d’ailleurs les dirigeants indépendantistes, dont  Roch Wamytan qui préside le groupe FLNKS au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. En somme, le territoire va demeurer dans le giron de la France.

Distante de la Métropole d’environ 18.000 km, la  Nouvelle Calédonie est française depuis 1853. C’est une collectivité d’Outre-Mer dotée d’un statut spécial, qui bénéficie notamment d’une certaine autonomie politique. Depuis 1988, elle est partagée en trois provinces qui disposent de représentants au Congrès. Le rôle de cette assemblée est notamment d’élire les membres du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Le président du gouvernement représente l’archipel et dirige l’administration. L’Etat français est représenté par le Haut-commissaire de la République, dont le rôle est proche de celui des préfets. La Nouvelle-Calédonie dispose également d’un Sénat coutumier. Gardien et  défenseur de l’identité kanak, il a été créé en 1998 dans le cadre de l’Accord de Nouméa.

Dans les années 1980, des tensions éclatent entre les communautés Kanak (calédoniens de souche)  et Caldoches (calédoniens d’origine européenne). Ces dernières culminent le 5 mai 1988 avec l’assaut de la grotte d’Ouvéa : 19 indépendantistes et deux militaires sont tués. Des négociations entre les deux camps et leurs dirigeants ont lieu. Elles débouchent sur les Accords de Matignon-Oudinot. Signés le 26 juin 1988, ils prévoient une période de développement de dix ans et instaurent des garanties économiques et institutionnelles pour les Kanak, avant que tous les Calédoniens ne se prononcent sur leur indépendance.

Toutefois, un nouvel accord est alors signé à  Nouméa le 5 mai 1998. Celui-ci  instaure une décolonisation progressive qui  prévoit le transfert de certaines compétences de la France vers la Nouvelle-Calédonie dans de nombreux domaines, à l’exception de ceux de la défense, de la sécurité, de la justice, de la monnaie et  de la diplomatie. Cet Accord de Nouméa prévoit l’organisation avant fin novembre 2018, d’un référendum sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à sa pleine souveraineté. Mais en cas de vote négatif, une deuxième et éventuellement une troisième consultation pourraient être organisées. A l’issue de deux votes négatifs, un nouvel accord sera cependant négocié.

Dans ce territoire de 274.000 âmes  où les Kanaks sont devenus minoritaires (39 %), la liste électorale spéciale compte à ce jour 158.000 électeurs qui se sont prononcés sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie. Or l’accord de Nouméa prévoit que « pour avoir le droit de voter, il faut au minimum vingt ans de présence en Calédonie et l’avoir prouvé ». Mais seulement, entre-temps, de  nombreux ressortissants des territoires français proches des « Cailloux » s’y sont installés et sont devenus éligibles et électeurs. Et ces nouveaux arrivants sont  majoritairement défavorables à l’indépendance.

Un autre facteur défavorable à l’indépendance est d’ordre stratégique.  L’archipel calédonien se situe au carrefour de l’Asie du sud-est, de l’Australie, de la Nouvelle Zélande et de plusieurs micro-états du Pacifique. C’est le territoire français le plus proche des puissances émergentes à savoir : l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, les Philippines mais aussi des puissances incontournables dont la Chine, le Japon et la Corée du Sud. L’indépendance de la Nouvelle Calédonie verrait alors la France perdre un espace maritime très considérable mais aussi et surtout  une position hautement stratégique dans le Pacifique.

Gaoussou Madani Traoré

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1 commentaire

  1. Des naïves comme toi on en voit tout les rues.vivement que les jihadistes Viennent nettoyer nos sociétés de ces escroc déguisé en sauveur. Ils sont malades et veulent rendre les autres malades. J’ai un frère a qui ses escroc de marabout avais donné une emmulette sois disant que ça le protégerait des dangers. Résultats les jihadistes ont arraché ces foutus emmulettes et ont failli fusiller le type heureusement que leur chef a demandé de l’épargner mais a cause de la peur le frère a chier dans son froc. Ils détestes les escrocs de marabout plus que tout autre

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