Afin de trouver leur candidat devant briguer le fauteuil de huitième président de la Vème République, en succédant à François Hollande, les partis de Droite et du Centre de la France ont organisé dimanche, le premier tour des Primaires au suffrage universel de leurs adhérents. Au total, sept candidats de Droite et un candidat du Centre étaient en lice. Si les derniers sondages favorisaient Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, au finish, le troisième larron, à la faveur d’une mobilisation inespérée des électeurs, a mis hors course l’ancien président de la république. Ainsi le ticket gagnant pour participer au second tour est Juppé-Fillon.
Certes, choisir démocratiquement le candidat de son courant politique, quasiment comme à l’américaine, est une bonne chose dans l’hexagone. Toutefois, ce modèle américain consistant à aller aux primaires, peut considérablement compromettre les chances du vainqueur. En France, c’est le suffrage populaire qui départage. Alors qu’aux USA, c’est le nombre de délégués obtenus qui compte. Ainsi, après les résultats finaux aux primaires, les camps Juppé, Fillon et Sarkozy devraient se procurer une alchimie spéciale afin que leurs partisans acceptent le choix du suffrage universel et travaillent pour le camp adverse lors de la présidentielle 2017. Sinon, le cas contraire serait une hécatombe pour leur courant politique, surtout lorsque le candidat vaincu s’obstinerait, malgré sa défaite, à se maintenir dans la course pour l’Elysée.
Un cas de figure qu’il faut à tout prix éviter à la Droite et au Centre. S’il advenait plusieurs candidatures officieuses d’hommes politiques de la Droite et du Centre, le candidat officiel pourrait ne même pas se retrouver au second tour de la présidentielle de 2017. Cela ferait très probablement l’affaire du candidat de l’extrême Droite française. Ainsi, comme en 2002, Marine Le Pen pourrait emboîter les pas de son père, Jean Marie Le Pen, pour escalader les murs du premier tour et se retrouver face à un candidat de la Gauche française. Cette hypothèse est tellement plausible qu’au sein de la Droite, les ‘’Juppéistes’’ et les ‘’Sarkozystes’’ ne s’apprécient guère. Que reste-t-il alors à faire pour ce courant politique afin d’éviter les candidatures multiples en 2017, synonymes de défaite ?
S’il est évident que leur équation politique est difficile à résoudre, des contingences politiques pourraient leur sauver la mise. Tout comme à la Droite, la Gauche française connaît aussi le même manque de consensus politique autour d’un leader pour désigner un candidat. Il est très probable que lors de ses Primaires de fin d’année, l’on retrouve le même phénomène apparu à Droite. Cela pourrait favoriser la Gauche, à moins que d’ici les Primaires, le Président sortant renonce à briguer un second mandat et se mette au-dessus de la mêlée pour essayer de resserrer ses rangs. Cela pourrait ainsi permettre qu’après les Primaires, la famille de Gauche puisse adopter le candidat choisi par ses adhérents.
Gaoussou M. Traoré