En décidant de devenir ministre dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, Soumeylou Boubèye Maïga a laissé le champ libre aux autres prétendants à la candidature de l’ADEMA à la présidentielle de 2012. Il en est de même pour Tiémoko Sangaré. Pendant ce temps, l’ex-ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Iba N’Diaye, prend le chemin inverse.
Notre affirmation est motivée par les informations faisant état des exigences du président ATT sur le choix des membres de l’équipe gouvernementale actuelle dont au premier plan la disqualification de tout candidat potentiel à la prochaine présidentielle. C’est ce critère qui aurait mis fin à la carrière ministérielle d’Ibrahima N’diaye dit Iba, qui ne cache plus ses intentions de devenir le candidat de l’Adema à la prochaine élection présidentielle de 2012. Quid alors des autres prétendants?
Selon des sources proches du Comité exécutif de l’ADEMA, Sékou Diakité, le désormais ex-ministre du Développement social de la solidarité et des personnes âgées, aurait freiné ses ardeurs de potentiel présidentiable. A 46 ans, il a encore l’avenir devant lui et préférerait différer sa candidature à la présidentielle, non sans jouer pleinement le rôle de faiseur de roi. Par une emprise certaine sur une partie non négligeable de la jeunesse ADEMA, son soutien est uand même très recherché.
C’est d’ailleurs pourquoi Soumaïla Cissé a voulu jouer sur ce tempo pour proposer un deal à Sékou Diakité, consistant à sceller une alliance au terme de laquelle ce dernier serait son Premier ministre et son dauphin en cas de victoire. Après son refus, Sékou a rendu compte au Comité Exécutif de l’ADEMA, réitérant du coup sa fidélité à son parti. Les autres candidats pressentis, en l’occurrence Me Kassoum Tapo et Lancéni Balla Kéïta, ne seraient pas en très bonne posture, comparés à Dioncounda Traoré et Iba N’Diaye, deux vrais barons de la ruche, qui s’acheminent vers un vers un duel au sommet du parti de l’abeille.
En effet, en choisissant d’abandonner un poste de ministre pour s’occuper de sa candidature à la présidentielle au nom de l’ADEMA, Iba N’diaye a en même temps coupé court aux rumeurs qui voulaient faire de lui un souteneur invétéré de Modibo Sidibé comme candidat de l’ADEMA. Il aurait décidé, selon ses proches, de tenter sa chance pour couronner sa carrière politique déjà bien remplie. Au cas où sa proposition de porter l’étendard de son parti ne rencontrerait pas l’assentiment de ses pairs, il serait disposé à soutenir celui qui serait démocratiquement désigné à sa place.
Il se dit d’ailleurs qu’il a déjà mis sa section de Kayes en ordre de bataille et en se retirant de ses fonctions ministérielles il prendrait le temps de mobiliser ses nombreuses structures de soutien qui essaiment çà et là. Dioncounda en compte aussi beaucoup.
Dès lors, un duel de gladiateurs se dessine au sommet de la ruche, mais l’issue de cette confrontation dépendra en grande partie de la décision des deux grands arbitres : Soumeylou Boubèye Maïga et Sékou Diakité. Le premier a déjà démontré sa capacité de mobilisation en dehors des circuits traditionnels de l’ADEMA et se prévaut d’une grande notoriété au sein du parti, tandis que le second, pour avoir longtemps été un des animateurs de la jeunesse de l’ADEMA, le seul parti politique qu’il a connu, pèsera de tout son poids sur la décision finale.
Une chose est sûre : on admet que, pour une fois, il est permis à un arbitre d’être partisan, donc partial pour déterminer le résultat. C’est ça aussi un des charmes de la politique.
Amadou Bamba NIANG