Focus : Routes et infrastructures d’avenants !

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Un ministre, plus précisément une ministre, qui se plaint des insuffisances d’une de ses directions nationales, cela ne se voit pas souvent. Naturellement, si cela est, c’est pour forcément attire l’attention, comme le cas de Mme Seynabou Diop, ministre de l’Equipement et des infrastructures, qui relève à haute et intelligible voix le manque de professionnalisme d’une direction nationale placée sous son autorité et pas des moindres, puisqu’il s’agit de celle très stratégique, en charge des routes du Mali.

Même si l’année 2019 qui s’achève dans moins d’un mois est marquée par de grandes réalisations, Mme Seynabou Diop exige, néanmoins, de l’administration des routes (Direction nationale des routes, Ageroute et Autorité routière) ainsi que des attributaires de marchés et contrats, plus de synergie d’actions, d’efficacité et de profondeur dans les interventions. “Vous devez être des modèles et avoir comme seul souci de servir le Mali, rien que le Mali” leur lance-t-elle du haut de la tribune de la rencontre annuelle des services des routes, tenue à Sikasso le 21 novembre 2019.

On a l’impression, en entendant parler Mme Seynabou Diop, ministre de l’Equipement et des Infrastructures, qu’elle est vraiment agacée par les pratiques très éloignées de l’orthodoxie de la gestion des affaires publiques, dans lesquelles se trouvent empêtrés les marchés de réalisation des infrastructures nationales, par la faute de cadres en manque de rigueur et de professionnalisme dans leurs interventions.

Ainsi donc, sans prendre des gants, Mme Seynabou Diop a tapé du poing sur la table, pour imager le rappel à l’ordre énergique qu’elle a fait sur les principes qui doivent guider la démarche des acteurs de l’administration routière dont principalement la Direction nationale des routes.

“…Nous devons mettre fin au népotisme, au clientélisme et au retard dans l’exécution des travaux. Nous devons rechercher constamment la performance et l’action sur le terrain”.

Et voilà ! Mme la Ministre, dans un langage nettoyé de toute circonlocution, a choisi de soigner la plaie qui est en voie d’être gangrenée par le triptyque répugnant pour une administration publique comme celle chargée des équipements et infrastructures au plan national, notamment : népotisme-clientélisme-retard dans l’exécution des travaux.

Et pan ! La Direction nationale des routes se voit plaqué sur le bitume car citée nommément par Mme la Ministre qui lui demande de jouer pleinement son rôle afin de faire respecter les délais de réalisation des travaux : “Concernant particulièrement la Direction nationale des routes, je l’exhorte à plus de professionnalisme, je dis bien : plus de professionnalisme, aussi bien dans l’analyse des rapports d’études que dans l’exécution des travaux afin d’éviter au maximum les multiples avenants. Je l’ai indiqué l’an dernier, dans mon discours, au cours de la réunion annuelle des routes, que le recours aux avenants doit être une exception. En effet, si certains avenants peuvent s’expliquer, il n’en est pas pour d’autres. D’où, l’impérieuse nécessité d’interroger nos méthodes d’approbation des études techniques… La Direction Nationale des Routes doit effectuer fréquemment et régulièrement des missions de terrain et veiller strictement au respect des engagements contractuels”.

C’est donc du bis repetita car malgré le rappel à l’ordre de la Ministre lors de la rencontre du même genre tenue l’année dernière, la Direction des routes continue de faire des avenants une règle et non une exception. Une situation qui révèle des insuffisances professionnelles, pour ne pas nous aventurer à chercher ce qui se cache derrière ces multiples avenants qui saignent le Trésor public et étalent une image très négative de la gestion des affaires publiques par les services de l’Administration malienne.

Le changement d’approche et de méthodes s’impose donc, comme en appelle Mme la Ministre en des termes crus, de nature à exprimer à quel point elle tient à voir ses services s’améliorer, pour mieux répondre aux besoins croissants des populations. Besoins croissants, non seulement en termes de quantité, mais aussi et surtout en termes de qualité. Et c’est pourquoi, Mme la Ministre réfute les attitudes illégalement soutenues par des discours du genre : “On a l’habitude de faire comme ça !”. Sa réplique est assez pertinente : “Toute action que nous posons doit avoir une base légale”. Ah, le mot est lâché : la légalité ! La légalité !

Au vu de ces constats qui ont fini de convaincre de la gravité de la situation, l’on se demande bien pourquoi Mme la Ministre se contenterait-elle de ces récriminations qu’elle formule depuis au moins deux ans, au lieu de sévir. En effet, après une sortie pareille, même si peut-être on ne s’attendait pas à ce que cela tombe dans des oreilles de gens aussi indiscrets que les journalistes, on est en droit de s’attendre à un nettoyage à grande eau, en commençant par la Direction nationale des routes, particulièrement ciblée par la sortie de Mme la Ministre. En effet, il faut nettoyer les écuries d’Augias !

Il faut donc prendre des mesures énergiques dont la première est, naturellement, de relever de leurs fonctions tous les responsables de ces services qui manquent de professionnalisme dans leur approche et leur gestion des marchés publics d’infrastructures nationales. Des cadres compétents et sérieux, pour pourvoir à leur remplacement, ce n’est pas ce qui manque au Mali. Nous n’osons pas croire que ce pouvoir de nomination et de défenestration de cadres véreux lui échappe au point qu’elle se console de récriminations ouvertes.

Surtout que Mme Seynabou Diop sait de quoi elle parle. Elle est dans son élément, puisqu’elle ingénieure. Mais aussi pour avoir séjourné assez longtemps au sein de la Direction nationale des marchés publics au cours de sa carrière professionnelle. Par conséquent, c’est à juste titre qu’elle dénonce les nombreux avenants dont la plupart ne se justifient pas. En plus, si les études de faisabilité sont bien menées, doit-on recourir en permanence à des avenants ?  De deux choses l’une : soit c’est le signe d’une carence professionnelle que de recourir à ces multiples avenants ou c’est fait en toute connaissance de cause et en ce moment cela devient un grand sujet de préoccupation nationale.

En tout cas, bravo Mme la Ministre pour avoir dit ce qu’il fallait sans sourciller afin que les choses changent pour aller de l’avant. Mais aux paroles, il faut joindre les actes pour atteindre le changement positif tant souhaité.

Amadou Bamba NIANG

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4 COMMENTAIRES

  1. Des chantiers routiers se poursuivent et trancons autoroutiers, grace aux réalisations d’ibk le réseau routier est l’un des plus en PROGRES d afrik!

  2. Pendant que IBK s’active à faire ériger des ponts, des batiments, des routes, et à travailler en permanence dans l’intérêt de tout les maliens , d’autres préfère verser dans le mensonges et la corruption !

  3. “Vous devez être des modèles et avoir comme seul souci de servir le Mali, rien que le Mali” C’est le contraire chez la Direction nationale des routes, Ageroute et Autorité routière ainsi que des attributaires de marches et contrats de routes … c’est un réseaux de bricolage surfacturé à coût de centaines de milliards annuels sur dos du contribuable national. Je propose sans moindre hésitation de fermer ces structures budgétivore et donc créer une Agence Nationale Intégrée de Routes (ANIR)… moderne et efficace, afin de réduire des dépenses inutiles sur nos budgets. Avec une telle nouvelle agence intégrée l’ ANASER aussi sera fermée…. et on pourra créer au sein d’ ANIR une entité spéciale de contrôle routier qui sera formée et equipee de toute sorte d’outils modernes de contrôle routier etc..

    Sinon la mafia actuelle en place sous l’aval voire la complicite du trio-trainard DNR-AUTORITE ROUTIERE-AGEROUTE, nos routes continueront non seulement a être la risée du monde mais aussi mortelles. Un exmple palpable de l’incompétence, l’insouciance et l’irresponsabilité de ces structures sont les routes EXIT (sorties) sur nos RNs SENOU-SIKASSO, SAME-KATI, NIMANA-SEGOU etc… pourquoi ces routes restent rétrécies et entassées alors que c’est a travers elle que des milliers de gros porteurs et des cars quittent la ville de Bamako chaq ue jour???????? Particulièrement il faut simplement observer l’entassement sur la route de Senou- péage Sanakoroba… combien d’accidents mortels s y produit a cause l’étroitesse de cette route de honte 1×1 (de 8m )? Il y a quelques mois une 4×4 a tué entre 4 et 6 enfants écoliers sous le nez du poste de contrôle et un macabre accident d’un autocar remplis de voyageurs qui aurait opté de monter sur un motoriste accompagné de son épouse et leur bébé tuant tous les 3 …au lieu de les dévier au risque de tuer les 40 + passagers dans le pont. Imagine que c’est après ces macabres accidents que le Maire médiocre Jean Koulibaly s’est finalement réveillé pour mettre les ralentisseurs bétons sur cette route de honte! Cependant, nous avons le trio-trainard (DNR-AR-AGR) qui ne fait absolument rien pour élargir et démêler ces routes d’ Exit …. ça en dit assez long sur leur manque de pertinence dans la protection de vies des usagers sur nos routes.

    • kagame, je partage ce que tu dis a propos de nos routes vraiment il faut que le gouvernement pense a la reforme de structures on ne voit aucun resultat sur les route de la capitale et les corridors kayes. Quand regarde Abidjan et Dakar Bamako n’est qu’un gros village

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