Focus : RA�fA�rendum, antA? !

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Le projet de rA�vision constitutionnelle au Mali commence A� rA�vA�ler des dessous qui ne rA�concilieront pas de sitA?t nos compatriotes avec la communautA� internationale qui a dans notre pays le visage de la MINUSMA et de l’opA�ration BARKHANE. Passons sur la cA�citA�, voire l’indA�licatesse d’un gouvernement qui a dA�cidA� de faire un forcing insensA� sur l’avant-projet qui a tournA� au fiasco avec le prA�sident de la RA�publique installA� dans une salle de banquet qui sonnait creux faute d’interlocuteurs en face.

Ce qui devient insupportable, c’est la pression de plus en plus ouverte de nos “amis” pour faire de la rA�vision constitutionnelle la tA?te d’agenda des prioritA�s du pays. Le Centre du Mali est A� feu et A� sang, avec une grave menace de gA�nocideA�! Rien de mieux qu’un rA�fA�rendum constitutionnel pour le bien de la Nation! L’A�cole part-elle en vrille, avec une annA�e condamnA�e A� A?tre blanche? Une nouvelle Loi Fondamentale serait du plus bel effet!
Le pays lui-mA?me menace-t-il de s’effondrer sous le poids de l’insA�curitA�, des fractures socio-religieuses, des tensions de trA�sorerie d’un Etat impA�cunieuxA�? Une bonne rasade de rA�fA�rendum constitutionnel remettrait le malade d’aplomb !

Devant l’incomprA�hension des Maliens,A� M. Annadif, patron de la MINUSMA nous explique doctement que “la rA�vision constitutionnelle ne doit pas A?tre perA�ue comme une demande extA�rieure… Elle est de plus en plus perA�ue comme une demande collective des Maliens. Elle est utile pour l’ancrage dA�mocratique du Mali”. Il faut croire que nous sommes un peuple bA?te pour ne pas nous rendre A� une telle A�vidence !

Au plus fort du mouvement clinical pharmacy software, clinical pharmacy software, clinical pharmacy software, clinical pharmacy software, clinical pharmacy software, clinical pharmacy software. “AntA? A bana”, la France de Macron A�tait sur la mA?me ligne de l’apologie du rA�fA�rendum lA� oA? le bon peuple du Mali s’inquiA�tait pour son unitA� et sa sA�curitA� mise A� mal dA�jA� dans la rA�gion Centre.

La critique contre la prA�sence A�trangA?re au Mali se nourrit d’arguments idA�ologiques trA?s largement contestables, de raisons liA�es A� son inefficacitA� tout A� fait comprA�hensibles nonobstant les limites du mandat invoquA�es par l’ONU pour sa dA�fense. Mais sept ans aprA?s le dA�clenchement d’une crise dont trois des cinq membres permanents du Conseil de sA�curitA� (France, Grande-Bretagne, A�tats-Unis d’AmA�rique) portent la trA?s lourde responsabilitA� A� travers la destruction de la Libye, on peut lA�gitimement se demander: que nous veut la CommunautA� internationale, pour rester dans l’euphA�misme ? La tragA�die da��Ogossagou est intervenue au moment oA? les 15 membres du Conseil de sA�curitA�, pour parler comme aux assises, A�taient en transport A� Bamako pour A�valuer le processus de paix au Mali. Ces braves diplomates n’ont exprimA� aucune A�motion particuliA?re au point d’indigner l’opposition rA�publicaine qui s’est fait fort de leur rappeler, au cours d’une sA�ance de travail, que la sur-prioritA� du Mali A�tait de sortir de la spirale meurtriA?re au Centre mA?me si la mise en A�uvre de l’Accord d’Alger restait un engagement d’A�tat A� satisfaire.

Tout se passe comme si l’adoption d’une nouvelle Constitution reconnaissant l’Azawad comme une “rA�alitA� historique et mA�morielle”, crA�ant un SA�nat pour quelques notables et chefs de tribus, octroyant de larges transferts de compA�tences aux rA�gions du Nord et subsidiairement aux autres sortirait le pays, comme par magie, des graves problA?mes de survie qui l’assaillent! Ou il faut croire que l’Accord dit d’Alger en gA�nA�ral, et la future Constitution en particulier renferment des clauses que nous ignorons pour notre plus grand bien!
Nous savions dA�jA� que de Serval A� Barkhane, l’intervention franA�aise a sans doute freinA� l’avancA�e djihadiste vers le Sud mais elle aussi permis A� la France de rA�aliser l’objectif stratA�gique d’une continuitA� territoriale de son dispositif militaire de Dakar A� N’Djamena en passant par Bamako et Niamey, Djibouti A�tant A� un vol d’oiseau pour assurer l’ouverture sur laA� Mer Rouge. Les bons sentiments de “sauveur” du Mali peuvent faire bon mA�nage avec la dA�fense des intA�rA?ts nationaux. Sinon en matiA?re de lutte contre les djihadistes, Kadhafi faisait bien mieux que l’armada occidentale.

La Libye A� laquelle Sarkozy a rendu sa libertA� et octroyA� la dA�mocratie est aujourd’hui le berceau de toutes les tragA�dies saharo-sahA�liennes. Mais tout n’est pas perdu pour autant ! En attendant de re-construire un Etat en Libye, on enserre un peu plus les A�tats affaiblis du Sahel dans des mailles politico-militaires rendues nA�cessaires par la menace de la prA�sence chinoise dans des secteurs nA�vralgiques comme le pA�trole au Niger et au Tchad. C’est une exploitation aujourd’hui marginale en quantitA� mais une vulnA�rabilitA� A� terme pour les intA�rA?ts occidentaux.
Les Maliens savent les richesses miniA?res du Nord du pays et ils sentent confusA�ment que les constructions politiques en cours pourraient viser le confort des partenariats futurs A� A�tablir avec les autoritA�s (locales?) en charge des territoires concernA�s dans le cadre d’une bonne “dA�centralisation”.
Autrement, on ne comprendrait pas cette focalisation maladive sur la Constitution. Le garant de la Constitution est le PrA�sident de la RA�publique et tous ceux qui s’agitent en faveur du rA�fA�rendum ont A�tA�A� tA�moins des graves dysfonctionnements A�lectoraux A� l’occasion du scrutin prA�sidentiel. Si l’ambition est d’amA�liorer la dA�mocratie, aidez d’abord la classe politique A� doter le pays d’une liste A�lectorale fiable, d’une loi A�lectorale crA�dible et de juges constitutionnels au-dessus du soupA�on ! La solution A� aucune de ces questions n’est intrinsA?quement liA�e A� une rA�vision de la Constitution.

Sur le plan sA�curitaire, quelle ne fut notre stupA�faction d’entendre la MINUSMA affirmer qu’elle va renforcer la main des FAMAs au Centre, aprA?s les massacres da��Ogossagou et surtout aprA?s que les AmA�ricains aient publiquement objectA� sur la pertinence de la mission onusienne avec, en creux, la remise en cause de leur contribution financiA?re. C’est la diplomatie A� la hussarde de Donald Trump qui fait bouger les lignes dans un sens favorable A� la protection des populations civiles. Il faut aussi saluer la demande courageuse des dA�putA�s et autres A�lus franA�ais qui se sont interrogA�s A� haute voix surA� la survenue de telles atrocitA�s dans un pays qui enregistre une si forte prA�sence de leurs troupes!

Les Maliens n’ont sans doute pas les moyens de se sortir seuls de leur situation mais nos amis peuvent apprendre A� nous A�couter plutA?t que de dA�cider A� partir de New-York la marche A� suivre et A� la trique!

Aujourd’hui, c’est moins l’Accord que la gouvernance du pays qui est en cause. On se demande comment un rA�fA�rendum A� l’heure actuelle ne pA?tirait pas de l’impopularitA� abyssale du rA�gime ? Et si le Non l’emporte dans un scrutin rA�fA�rendaire mal prA�parA� et non consensuel, la CommunautA� internationale passerait-elle outre la volontA� populaire ? Ou au contraire, prendrait-elle acte de la mort de l’Accord dit d’Alger ? Pour toutes ces raisons, il est urgent d’attendre !

A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� A� C H Sylla

(L’Aube 1059 du lundi 8 avril 2019)

Post-scriptumA�: Cette chronique a A�tA� A�crite lundi, soit 48 heures avant la��allocution de IBK. Son propos confirme bien que notre Etat est au service A�de la satisfactionA� des dA�sirs de la communautA� internationale. La menace du conseil de sA�curitA� a crA�A� la panique au sommet de la��Etat.A�

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1 commentaire

  1. Le Mali est un État souverain . Personne ne peut et ne doit l’imposer la révision de sa constitution . Cette « communauté internationale «  n’ignore pas comment cet accord pour la paix a été arraché des mains des autorités maliennes et non du peuple malien . Cet accord qui est considéré comme la bible ou le coran selon la religion qu’on appartient est nul et non avenu pour le peuple souverain du Mali. Même en organisant ce scrutin referendaire, le NON l’emportera . Que fera après ce échec , la France et sa communauté internationale ? Au Mali notre priorité est la lutte contre l’insecurite , la pacification du pays , le retour des populations déplacées , la lutte contre la soif , la faim , la mal gouvernance , etc…. mais pas la révision constitutionnelle . On parle de révision si l’Etat existe . Les maliens sont à la recherche d’un État d’abord .

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