Si à trois mois de l’échéance décisive de la présidentielle du 29 avril certains états-majors politiques continuent de tergiverser par rapport à leur candidature, cela n’est pas de nature à rassurer les militants. Si l’UM-RDA, l’UMP, FAMA, CD, FCD, BARICA, COREAM et d’autres partis lilliputiens ont opté simplement pour une alliance avant le scrutin en soutenant des ténors du microcosme national, le PSP, la CDS, le RDS, l’UDD, le PARENA et surtout le MPR de Choguel Kokalla Maïga hésitent encore...
eux tendances ont finalement surgi au Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) à propos de la participation effective du parti à l’élection présidentielle du 29 avril 2012. Nous allons nous permettre de les appeler les "participationnistes", qui seraient majoritaires et les "anti-participationnistes" qui, dit-on, prêchent le réalisme politique.
Les anciens du parti héritier de l’UDPM du Général Moussa Traoré sont pour la plupart des participationnistes et essaient de convaincre le leader, Dr Choguel Kokalla Maïga d’accepter de se lancer dans la course pour la succession du président Amadou Toumani Touré. Ils estiment que la seule façon «d’assumer l’héritage de l’UDPM» , c’est la présence du MPR dans la compétition pour Koulouba 2012. A ces anciens qui ont une grande influence au sein du parti, s’ajoute une importante frange de jeunes et de femmes qui croient dur comme fer aux chances de leur leader d’être au moins dans une position de faiseur de roi à l’issue du premier tour du scrutin présidentiel. C’est ainsi que le courant des tigres participationnistes se retrouve majoritaire au sein du parti. Et, lors de la dernière réunion du nouveau Bureau exécutif central du parti à l’Hôtel Dafina, le samedi 7 janvier dernier, les débats ont été houleux entre ce courant majoritaire et les anti-participationnistes qui suggèrent que le parti signe une alliance avec une formation politique comme l’ADEMA en vue de soutenir le candidat de la ruche dès le premier tour, économiser de l’énergie et des ressources pour aller sereinement aux législatives en juillet prochain. Pour ce courant qui dit prêcher la realpolitik, il ne sert à rien de se ridiculiser en allant à une compétition électorale dans laquelle le candidat du parti pourrait se faire battre à plate couture par ces jeunes loups aux dents longues.
Joint par nos soins en début de semaine, un député du parti du tigre, qui a requis l’anonymat, a avoué que le président Choguel Maïga lui-même est hésitant. "On ne sait même pas s’il a les moyens nécessaires, s’il a le moral d’un présidentiable. Il ne dit rien et ne fait rien pour montrer qu’il a envie de se lancer dans la course. Moi, personnellement, je n’ai rien contre sa candidature ; mais je crois qu’il faut être réaliste. Il ne sert à rien de se ridiculiser avec un score minable dans cette présidentielle. Ce qui pourrait entraîner la démotivation des militants et impacter sur les résultats des législatives à venir".
Le Secrétaire général du parti, Pr Oumar Kanouté, a laissé entendre que des consultations sont entreprises au niveau des sections pour avoir leur avis par rapport à la question de la candidature à la présidentielle d’avril prochain. Pour Salia Samaké, un autre cadre du parti, il sera difficile que le MPR n’ait pas son candidat au rendez-vous décisif pour la conquête de Koulouba.
Tout compte fait, les responsables du parti se sont entendus pour trancher définitivement la question à la fin de ce mois. Car, estime -t-on, durant ce mois de janvier, "des clarifications" vont apparaitre sur la scène politique et permettront aux tigres de se décider pour ou contre le positionnement de leur candidat naturel dans la bataille pour la conquête de la colline du pouvoir. Seulement, la question est de savoir si la décision d’être candidat à une élection présidentielle doit être prise (en février) à deux mois seulement de l’échéance.
Bruno D SEGBEDJI
djitosegbedji@yahoo.fr