Incontestablement, le front social s’agite. Préavis de grève, grèves, marches, sit-in… Autant de manifestations qui illustrent le malaise social actuel. Ce malaise est perceptible partout et à tous les niveaux. Il interpelle fortement les pouvoirs publics. Mais, le plus inquiétant, c’est la tension qui couve au sein de la police nationale. En effet, une véritable poudrière syndicale existe aujourd’hui au niveau de cette institution qui est chargée de veiller sur notre sécurité et de garantir celle de la cité. Questions : la police malienne est-elle elle-même en sécurité ? Les policiers maliens sont-ils dans les conditions idoines pour accomplir leurs missions ? Sont-ils suffisamment motivés pour affronter les nouvelles exigences sécuritaires qui se posent au pays ?
À entendre les bourdonnements, les récriminations et autres protestations qui agitent actuellement les rangs des policiers, il y a lieu de s’interroger, voire de s’inquiéter. En vérité, force est de constater qu’il existe de sérieux problèmes au sein de notre police. Conséquence : une démobilisation à tous les niveaux, une démotivation générale…Bref, la police malienne a perdu ses lettres de noblesse qui avaient fait d’elle l’une des plus performantes de la sous-région.
Pour ces raisons et pour bien d’autres, différents syndicats de la police montent au créneau pour pointer du doigt la hiérarchie. Celle-ci est sur la sellette.
Au-delà des dénonciations, les syndicalistes réclament l’amélioration des conditions de travail des policiers, qui manquent de tout. Ces revendications interviennent dans un climat d’insécurité marqué par une recrudescence du banditisme et des attentats terroristes à travers le Mali. Dès lors, l’on peut aisément comprendre la justesse de certaines revendications des policiers. Le département de la sécurité est fortement interpellé. Il a l’impérieuse obligation de désamorcer la bombe syndicale au sein de l’institution… Et de remettre la police au travail.
C H Sylla