Focus : Pilotage à vue

3
Mnla
Le Mnla (photo archives)

A quand finalement la reprise des négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés ? Pour l’instant, nul ne sait. Et tout indique que ce n’est pas pour demain. De même, on s’interroge sur l’identité du ou des médiateurs. Le Burkina Faso, l’Algérie et le Maroc se livrent une guerre de positionnement autour de la table des négociations.

 

 

Dans ce jeu, le Burkina bénéficie du soutien de la France et de la Cedeao, l’Algérie s’appuie sur ses réseaux à Bamako et le Maroc entend tirer profit de sa nouvelle percée diplomatique au Mali, depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta. Qui de ces trois pays aura finalement le dernier mot? Voilà toute la question.

 

En attendant, la situation sécuritaire dans certaines zones du nord se dégrade de jour en jour. Ainsi, les populations de Gao ne savent plus à quel saint se vouer à cause des obus qui ciblent leur localité. Ailleurs, les infiltrations de nombreux djihadistes sont signalées, des forains sont attaqués et des bétails enlevés.

 

 

Au même moment, c’est le statu quo à Kidal où l’armée régulière demeure cantonnée, alors que des combattants armés continuent de narguer la République. Kidal traduit toute l’impuissance de IBK qui, lors de la campagne présidentielle, promettait aux Maliens d’y restaurer l’autorité de l’Etat dès son élection. Au lieu de cela, le pilotage à vue dans le traitement du dossier du nord est devenu la règle de conduite des autorités maliennes. Ce qui conduit au blocage actuel.

 

 

Mais, lorsqu’on arrive au pouvoir, sans avoir un programme de gouvernement bien ficelé, sans une grande ambition pour son pays et sans vision claire des réalités du pays, faut-il s’attendre à des miracles? La réponse est Non. Voilà une triste réalité : celle du Mali d’aujourd’hui.

 

 

La rédaction

 

Commentaires via Facebook :

3 COMMENTAIRES

  1. La monarchie constitutionnelle ou pourquoi les leçons de la crise n’ont pas été tirées au Mali

    “On ne me trimbalera pas” le ton a été donné en début d’octobre 2013, un mois seulement après sa prise de fonction à la tête de l’État malien.
    IBK, le nouveau président élu du pays, ne compte pas tergiverser avec “son” pouvoir.

    C’est de bonne guerre car après l’effondrement de l’État en 2012 et dans son sillage la tombée des régions nord du pays aux mains des coalisés islamo-narco-indépendantistes, le peuple malien sorti massivement pour les élections présidentielles de juillet et août 2013, voulait avant tout une personnalité forte pour présider aux destinées d’un pays malade de ses travers.

    Justement le jour même de l’investiture internationale d’IBK à Bamako, le 19 septembre 2013, un livre collectif publié aux éditions Vendémiaire et intitulé “la tragédie malienne” s’interrogeait déjà sur «comment s’est effondré un pays qui a longtemps été présenté comme un exemple réussi des transitions démocratiques ».

    Cette légitime question est encore d’actualité car à voir de près la gestion du pouvoir du nouveau régime par rapport au passé récent du pays on a encore du mal à comprendre les choix politiques en cours eu égard aux défis énormes qui se dressent devant le pays.

    La gestion de la question du nord aussi centrale et cruciale que cela peut être, elle est pourtant dangereusement en train de prendre le dessus sur la reconstruction saine d’un État aux reins fragiles.

    Rappelons que c’est cette fragilité de l’État qui a permis à ATT de gérer, presque seul, le dossier de l’irrédentisme touareg à travers des choix politiques non sérieusement débattus à l’échelle nationale et qui ont fini par être inopportuns et malavisés par la suite.

    Oui après c’est tellement facile de parler de la Libye et de l’Aqmi mais les fondamentaux de la faillite de l’État résident dans la doctrine ATT de “l’armée de nos besoins plutôt que l’armée de nos habitudes”.

    En clair, ATT, dans ses accords de paix successifs, privilégiait le désengagement de l’État dans une région où les menaces sécuritaires s’agrandissaient sans avoir la certitude que les alternatifs qu’il mettait sur place, répondaient aux défis de l’heure.

    L’architecture du dialogue politique national et les logiciels de la cohésion sociale du pays étaient incompatibles à une construction nationale en proie à des menaces permanentes sur la sécurité et la stabilité du pays.

    Mais pourtant ATT comme Alpha croyaient profondément aux vertus du dialogue inadapté qui proliférait avec les groupes armés du nord, Alger par ci, Libye par la.

    Pourtant leur vision du problème sécuritaire du pays était du coup la vision de toutes les autres institutions du pays (qui s’effaçaient volontairement) sans réelle possibilité de débat pour approfondir les choix stratégiques de la construction nationale sécurisée.

    Le jeu politique national à travers les partis politiques et associations politiques n’a pas fonctionné au plus haut niveau de l’État de manière sincère et régulier au service de la nation.

    La société civile s’est contentée d’être un décors inodore et incolore de suivisme et de caution politique alors que les institutions judiciaires ont scandaleusement ignoré le droit et leur rôle primordial dans l’application de la loi dans toute la conduite des affaires publiques au Mali.

    Voilà pourquoi on a échoué à mettre sur place une armée digne de ce nom parce qu’on avait plus de gardes-fous pour parer aux dérives de la gouvernance chez nous.

    Et Dieu seul sait comment avec la corruption, le népotisme, l’affairisme et les trafics d’influence en tout genre enfantaient ce mal gouvernance chez nous.

    Le même raisonnement vaut pour l’école et une économie nationale forte et saine.

    Ce qui nous a valu le qualificatif de “démocratie de façade” avec son corollaire de pauvreté voire de misère noire, malgré des textes innovants en matière démocratique.

    Je vous rappelle que le Mali avait la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels à deux et le quinquennat avant la France et le Sénégal.

    Maintenant où en sommes- nous?

    Nous semblons reprendre les mêmes et recommencer comme si rien était malheureusement.

    L’une des institutions clé de la démocratie est l’assemblée nationale.
    Elle doit être l’antre du débat et de la contradiction qui a beaucoup manqué au Mali avant l’effondrement de son État en 2012.

    Aujourd’hui c’est un beau père du fils du président IBK qui y préside et c’est ce fils même qui préside la commission de défense et de sécurité de cette même assemblée nationale.

    Il se trouve que ce fils n’a aucune compétence avérée dans les questions sécuritaires à l’heure de la restructuration de l’armée et de la redéfinition de la stratégie nationale de défense et de sécurité du pays.

    Alors pourquoi ce choix?

    Et comment cela peut-il arrivé avec une facilité déconcertante dans un pays qui a touché le fond à cause de ses choix malencontreux en matière sécuritaire?

    Le RPM, le parti présidentiel majoritaire à l’assemblée avec 66 députés sur 147, est soit scandaleusement vide de cadres valables soit de vision claire dans sa ligne hiérarchique et managériale pour ne pas avoir assez de visibilité dans la conduite des affaires publiques au Mali.

    Du coup la présidence de la république et l’assemblée Nationale du pays deviennent la chasse gardée d’IBK et de sa famille.

    Si le RPM et ses cadres peuvent s’effacer aussi facilement devant les désidératas d’une famille qui ne cache pas son admiration pour les rois manding, alors comment pourraient-ils s’ériger contre d’éventuels choix inopportuns et malavisés d’un gouvernement truffés des membres de cette même famille?

    Et ce n’est pas tout, car cette famille IBK est aussi très présente dans les postes de conseillers surtout à Koulouba.

    Nous sommes donc en présence d’une véritable phagocytose constitutionnelle de l’État malien par une famille sous le fallacieux prétexte qu’ils sont élus.

    Non, personne n’est élu pour une préférence familiale dans notre gouvernement et dans nos institutions.

    Ce n’est pas vrai.

    Et tout ce qui ont vu la passivité de la cour suprême et de la cour constitutionnelle (d’abord devant les putschistes de Kati puis lors des inscriptions des rebelles, normalement devant répondre de graves crimes, sur les listes électorales du RPM) ont compris qu’elles ne pourront ni jouer le rôle de troisième pouvoir ni assurer la justice sociale au Mali.

    Ce sont des trompes-l’œil budgétivore qui participent plus à la déliquescence de l’État qu’à sa construction réelle et viable.

    Les leçons du passé ne sont donc pas tirées et nous avons pris les mêmes pour recommencer de plus belle mais cette fois ci, en inaugurant avant tout le monde comment on peut, en un si court instant, transformer une démocratie en une monarchie constitutionnelle.

  2. DESARRRRRRRRRRRRRMEZ TOUS CES CRIMINELS QUI ONT DU SANG SUR LES MAINS ET QUI ONT SOUILLE TANT DE FEMMES.
    L’EUROPE DES DROITS DE L’HOMME QUI PROTEGE CE GROUPE CRIMINEL QU EST LE MNLA REPONDTRA UN JOUR DEVANT L’HISTOIRE.
    💡

Comments are closed.