On ne criera pas outre mesure, à hue et à dia, sur la situation paradoxale du gouvernement de notre pays.
En effet, ce n’est plus un secret pour personne que celui-ci affiche un double visage, sinon marche à deux vitesses. Cette situation est d’autant plus évidente qu’elle s’inscrit en faux contre l’opinion nationale. C’est ainsi que, depuis plusieurs mois, surtout depuis la publication du rapport du Vérificateur général, qui a dénoncé vivement la corruption dans notre pays et particulièrement dans les hautes sphères étatiques et après que l’ONG internationale Transparency eut publié, le mardi 26 octobre 2010 à Berlin, son rapport 2010 dans lequel le Mali occupe la 116ème place sur 178 pays classés, avec un indice de perception de la corruption s’élevant à 2,7 sur une échelle de 10 points, l’opinion est comme scotchée, sur la réaction des plus hautes autorités sinon du magistrat suprême quant à l’administration de ferme instruction ou tout simplement au changement de l’attelage gouvernemental actuel dont certains membres sont autant bouffocrates qu’inefficaces. Une situation qui ternit l’image de toute l’équipe qui, pourtant, recèle des vizirs extrêmement dynamiques et efficaces en tant que pourvoyeur de fonds: accord de prêt, dons, signature de convention, appui budgétaire. Bon sang, grâce à ce dynamisme, pas un jour qui passe, sans que le citoyen lambda n’ait des frissons devant son écran sur le montant astronomique de ces fonds que reçoit notre pays des partenaires. Pour autant, ces fonds qui, dès leur mise en circulation, sont vite détournés par des impénitents voleurs à col blanc de la République. Contribuant du coup, à l’appauvrissement général. Dans ce contexte, on comprend mieux pourquoi notre pays se "trouve toujours dans le peloton de queue" de l’indice de développement humain du PNUD, dans lequel, pour cette année 2010, notre pays se classe 160ème sur 169.
C’est ce paradoxe, selon lequel les uns apportent des fonds, au prix de leur sueur que d’autres, attendent et mangent cet argent tranquillement, qui contribue au discrédit de notre pays vis-à-vis des partenaires techniques et financiers. Eux, qui ne ratent aucune occasion de tirer la sonnette d’alarme sur la corruption. Comme leur annonce, faite , il y a juste quelques semaines, d’appui pour un montant de 84 milliards de FCFA d’aide budgétaire général au Mali pour l’exercice 2011, assorti de la nécessité d’accélérer les réformes en matière de gouvernance, notamment celles relatives à l’efficacité du contrôle interne et externe. Une façon, à peine voilée, de suggérer à nos autorités de se pencher sur le cas "corruption".
Il est donc grand temps que notre gouvernement parle le même langage et exécute le même pas. En cessant que les uns soient des bailleurs et d’autres des fossoyeurs. Solidarité oui mais pas dans l’indiscipline surtout en matière budgétaire.
MLD Junior