Focus : IBK veut convaincre Gbagbo à lâcher du lest

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Comment persuader son "ami et frère " Laurent Koudou Gbagbo de lâcher prise dans la crise actuelle qui secoue la Côte d’Ivoire ? Telle est la délicate équation à laquelle le président du RPM et non moins haut cadre de l’Internationale socialiste se consacre depuis quelques jours.

Serein et convaincu de sa force de persuasion, le président du RPM aurait décidé depuis quelques jours d’appuyer sur l’accélérateur. Selon nos informations, la ligne téléphonique, des correspondances écrites, des émissaires sont mis à contribution par l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale du Mali pour faire comprendre à Laurent qu’on peut, au cas échéant, avoir raison et céder. Certaines indiscrétions proches du leader du RPM font état du "devoir moral que s’est donné IBK pour sauver la Côte d’Ivoire d’un bain de sang". Le chef des tisserands, susurre-t-on, considère  la crise qui secoue la Côte d’Ivoire comme une situation où il est témoin d’un début de noyade de cette deuxième patrie des Maliens. "Le délit de non assistance à peuple en danger ne pourra être imputé au président IBK puisque, actuellement, il déploie des efforts colossaux pour une solution  négociée à la crise qui frappe le pays de Nanan Houphouët Boigny", nous a confié, hier à l’Assemblée nationale, un député RPM ayant requis l’anonymat. La question qui se pose est de savoir comment IBK peut-il convaincre Laurent Gbagbo qui ne s’émeut point des sanctions ciblées et des autres formes de menace que brandissent Barack Obama, Nicolas Sarkozy et les autres grands de ce monde ?

Il semble que la piste qu’explore le président du RPM est de faire comprendre à son "camarade socialiste ivoirien" que l’histoire des peuples peut être émaillée d’accidents de parcours. Lesquels peuvent ne pas être conformes à une certaine " légalité internationale". A chaque dirigeant d’en prendre acte, de reculer devant ces exigences pour mieux sauter. C’est à ce prix que l’amour de la patrie sera mieux affichée à l’opinion  aussi bien nationale qu’internationale. En clair, en tant qu’ancien diplomate(ambassadeur du Mali notamment en Côte d’Ivoire), IBK pourrait user, dans les prochains jours, d’arguments devant permettre à Gbagbo de se retirer du pouvoir. Sans perdre la face, dit-on. Non pas comme perdant mais plutôt en tant que vainqueur de la présidentielle du 28 novembre et décidé à passer la main à un gouvernement de transition. Un gouvernement de transition avec pour nouveau président, Alassane Dramane Ouattara. Ce scenario aurait la bénédiction des amis socialistes français du fondateur du Front populaire ivoirien. Ceux-ci sont prêts à pousser leur ami de l’internationale socialiste à «regarder la réalité en face et à arrêter toute politique de fuite en avant», assure-t-on dans l’entourage des Martine Aubry, Jack Lang et autres cadres du parti socialiste. Dominique Strauss Kahn, le patron du FMI et cadre de la gauche française, ne verrait cette position d’un mauvais oeil.

 Il faut rappeler que plusieurs analystes ne cessent de reconnaître à l’honorable Ibrahim Boubacar Kéita un haut niveau de patriotisme. Cet amour pour la patrie, le président du Rassemblement pour le Mali (RPM) l’avait démontré et ne cesse de le faire encore. Par sa promptitude à se surpasser pour refouler  toute protestation violente en face de l’injustice, notamment l’injustice ou la fraude en matière électorale. Ils sont nombreux, les Maliens et même des personnalités haut placées qui avouent qu’IBK devrait remporter les élections présidentielles de 2002. Que le contentieux électoral a été injustement tranché en sa défaveur. Et l’homme avait sportivement accepté ce verdict frustrant.

Révoltés et prêts à aller au charbon, des milliers de militants du RPM et du regroupement Espoir 2002, avaient voulu mettre le pays à feu et à sang. Nombreux sont ceux qui ont été agréablement surpris par l’appel au calme de l’ancien Premier ministre sous le président Alpha Oumar Konaré. Et plusieurs jeunes, les yeux rouges de mécontentement, désabusés, de reprocher au kankélétigui : "on a volé notre victoire et tu nous appelles à se calmer. Où est la fermeté qu’on te connaît quand tu as dirigé le Gouvernement ?". IBK de retrousser les manches pour annoncer que pour rien au monde il ne voudra marcher sur des corps des Maliens pour accéder au pouvoir.

Dans une récente sortie, à l’occasion de retour dans les rangs du RPM de plusieurs jeunes partis sous d’autres horizons politiques, le président du RPM rappelait que son combat est mené pour le Mali. Il n’acceptera jamais qu’une goutte du sang malien tombe sur ce parcours.

Bruno D SEGBEDJI

 

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