Focus : Diktat algérien

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le ministre algérien Ramtane Lamamra et le secrétaire général du MNLA (photo archives

Un accord dans un Accord ? Oui, Bamako s’apprête à vivre ce jour, lundi, un événement inédit avec la signature officielle, en principe, entre le gouvernement malien et les groupes armés de l’Entente nouée lors de la neuvième session ordinaire du Comité de suivi de l’Accord issu du processus d’Alger tenue les 13 et 14 juin derniers, sous la présidence de l’Algérie. Textuellement, c’est une «ENTENTE sur les modalités pratiques de mise en place des autorités intérimaires, des chefs de circonscriptions administratives, le redéploiement des services déconcentrés de l’Etat et sur le mécanisme opérationnel de coordination ».

Pourquoi la signature solennelle d’un mini accord sur les autorités intérimaires supposées tirées de l’Accord de paix ? Pourquoi cet intérêt démesuré pour ces autorités transitoires ? Et le choix de la date symbolique du 20 juin ?

La réponse nous parait plausible : la mise en place des autorités intérimaires dans les régions du nord marque le top départ de la partition du Mali. Partition programmée par l’Algérie et la France. Plus spécifiquement, le voisin nordiste semble avoir un intérêt particulier à la dislocation du Mali.

C’est pourquoi, après  avoir échoué dans sa tentative d’empêcher une intervention militaire étrangère au nord (qu’il considère comme sa chasse gardée) l’Algérie, après, l’élection d’IBK, a réussi un tour de force en écartant la CEDEAO du dossier du nord. Alors que ce regroupement ouest africain avait réussi, en si peu de temps, à rétablir l’ordre constitutionnel et à doter le Mali du meilleur Accord de son histoire : l’Accord de Ouaga du 18 juin 2013. Cet accord avait permis d’organiser de réinstaurer les institutions de la République à travers des élections libres (y compris à Kidal) et de ramener l’Administration à Kidal.

Cette situation n’arrangeait guère l’Algérie qui a activé les groupes armés, entièrement à la solde d’Alger. Aujourd’hui encore, ce pays contrôle plusieurs responsables de la rébellion. A la fois pompier et pyromane, c’est l’Algérie qui a mis le feu aux poudres dans la discorde entre le gouvernement et les groupes armés à propos des autorités intérimaires, avant de convoquer les deux parties à Alger pour éteindre le feu et de forcer l’ENTENTE issue de la neuvième session du CSA.

Aujourd’hui, une délégation venue de l’Algérie pour être témoin de la signature de l’accord d’entente sur les autorités intérimaires (qui consacre la partition du Mali).

Il est temps pour les Maliens de se rendre à l’évidence que l’Accord d’Alger  est en réalité un diktat algérien.

CH Sylla

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1 commentaire

  1. Cher journaliste tu tapes complètement à côté, l’Algérie n’a aucun interêt dans la dislocation du Mali au contraire elle cherche à nous aider. Est ce que nous les Maliens avons interêt à la présence de l’armée française sur notre territoire je ne crois pas . On était content de l’intervention de Serval à Konnan mais avec la suite des évènements on a vite déchanté après surtout pour le cas de Kidal . En 1960 nous leur avons dit de quitter le Mali. L’idéal pour nous c’est de contrer nous mêmes les menaces djihadistes et séparatistes avec notre armée soutenue par une population soudée et mobilisée et ce qu’on a attend de nos autorités. Le meilleur moyen de s’en sortir c’est de se dire c’est notre problème et la solution est de notre responsabilité nous les maliens. Enfin rien ne nous oblige à signer quoi que ce soit, à ma connaissance on n’ a pas tordu la main à ceux qui ont signé . Si on ne signait pas on ne peut pas mettre les 16 millions de Maliens dans une bouteille.

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