En réussissant à faire converger l’essentiel des énergies au sein d’un gouvernement d’union nationale, les autorités de la transition malienne marquent un signal fort permettant de croire qu’il ne faut point désespérer… Même si le Mali n’est pas encore sorti de l’auberge, le bout du tunnel semble à quelques encablures, pour peu que chacun des acteurs y mette du sien.
Enfin ! On peut pousser un petit ouf de soulagement pour marquer la première étape de la sortie du gouffre profond dans lequel le Mali était tombé depuis le 22 mars 2012. Sans aucun optimisme béat, il est loisible de reconnaître qu’avec la formation, le lundi dernier, d’un gouvernement d’union nationale accepté par une large majorité des acteurs sociopolitiques et par la communauté internationale, le pays de Soundiata Kéita démontre qu’il a les ressources nécessaires pour relever la tête.
Il est établi que l’unanimité est finalement du domaine de la fiction. Que l’équipe gouvernementale de 31 membres formée lundi dernier ne fasse pas l’unanimité ne surprend guère. C’est plutôt dans l’ordre normal des choses que quelques esprits limités vocifèrent qu'”aucun Sonraï, ethnie sédentaire majoritaire du Nord n’est dans le Gouvernement “. Comme s’il fallait s’évertuer à faire entrer au sein de l’équipe du Dr Cheick Modibo Diarra chaque sous-groupe de la dizaine d’ethnies que compte le pays ! De grâce, évitons surtout d’ethniciser le débat au Mali. Un tel discours est porteur de germes détestables de xénophobie heureusement si loin du Mali du sinakunya (cousinage à plaisanterie).
Il faut reconnaître que le climat d’adversité permanente qui prévalait depuis un moment au sein de la classe politique nationale va connaître une certaine décrispation du fait de ce rassemblement des acteurs à travers le nouveau gouvernement. Cela a été annoncé par les engagements de soutien que les différentes obédiences ont pris vis-à-vis de la nouvelle équipe gouvernementale. C’est dans ce sens qu’ au niveau du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), le front anti-putsch, le ton est à l’apaisement. Son nouveau porte-parole, Amadou Koïta, assurait le mardi dernier que malgré les insatisfactions quant à la faible présence du Front dans le gouvernement, l’organisation apporte tout son soutien à l’exécutif. Même son de cloche du côté de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM). Malgré l’hégémonie reprochée au président de l’organisation, Hamadoun Amion Guindo, pour avoir réussi à placer avec une démarche solitaire, deux de ses “ camarades ” de la CSTM, l’organisation de soutien au putsch du 22 mars semble accepter le caractère rassembleur du gouvernement. Ce qui est de bon augure pour permettre au pays de se donner les mains et aller résolument à la reconquête du nord occupé.
Au niveau des militaires de Kati, le ton est plus à la satisfaction. Même s’ils ne jubilent pas, les hommes du Capitaine Amadou Haya Sanogo se positionnent clairement dans la dynamique de coopérer avec les institutions républicaines pour faire sortir le Mali de l’ornière. Avec six représentants du CNRDRE reversés au sein du Comité de suivi des réformes des forces de défense et de sécurité, dirigé par le capitaine, les autorités militaires sont plus qu’au summum du changement enclenché le 22 mars 2012. Elles n’auront désormais qu’une seule obligation. Celle de resserrer les rangs de la grande muette sous la direction éclairée du président Dioncounda Traoré afin que le Mali redevienne le pays uni qu’il était.
Par ailleurs, l’amorce de cette sortie de crise doit être accompagnée d’une vigoureuse renaissance de l’autorité de l’Etat permettant de freiner toutes les ardeurs belliqueuses de quelques extrémistes de mauvais aloi. Des réflexes de remise en cause de l’accalmie pourront pointer le nez. Des dessus et des activistes proches de groupes intersticiles comme Yéléwolo Ton, le Mouvement populaire du 22 mars(MP-22) peuvent toujours chercher à distraire. Une fermeté disuuasive doit âlors être servie pour faire rentrer tous les esprits dans le «train» (expression de Dioncounda) de la renaissance du Mali.
En définitive, sans risque de se tromper, la hache de guerre qui semblait envenimer la crise politico- sécuritaire au Mali est en passe d’être enterrée entre les différents protagonistes. Si cette union sacrée est définitivement scellée autour de l’essentiel, comme le déclarait le président de la République dans son message à la nation du 29 juillet, le bout du tunnel n’est plus très loin.
Bruno D SEGBEDJI
djitosegbedji@yahoo.fr
cé ce ke tu pense
Oui, c’est bien tout ceci! Et vous les journalistes êtes à saluer pour cette décrispation et cette sortie de tunnel, car si vous le voulez, vous pouvez détruire ou construire à l’entendement! Continuez comme ça.”Allah té dji to nônô la” 😉 😳 😳 😳
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