Focus : Coup de force de Gbagbo, un camouflet pour IBK

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Que vaut l’amitié politique d’IBK à Gbagbo face à une chape de plomb internationale au sommet du crâne du désormais ancien président ivoirien? Le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita(IBK), ne doit point se méprendre sur le lâchage de son ami ivoirien, Laurent, pour compromettre ses chances à lui pour 2012 . Comme un fruit mur, la chute de l’ «ami et frère» ivoirien de l’internationale socialiste  n’est qu’une question de jour.

Ibrahim Boubacar Kéita(IBK) a plus que vécu le processus électoral en République de Côte d’Ivoire. Jamais le président du Rassemblement Pour le Mali (RPM) n’a été autant impliqué, à visage découvert, dans une bataille électorale sur le continent africain. L’ex-Premier ministre et non moins ancien président de l’Assemblée nationale était, en effet, l’acteur politique malien qui a le plus caressé le rêve de voir Laurent Koudou Gbagbo, président sortant de la Côte d’Ivoire, renouveler son bail pour le luxueux palais présidentiel de Cocody à Abidjan, la capitale ivoirienne. Un rêve désormais  évanescent ou en voie de se volatiliser. Et voilà IBK dans une position plus qu’embarrassante.

     Au moment où il a, plus que jamais, besoin d’être dans les grâces de la communauté internationale (notamment les USA, la France, l’UE, l’UA). Dans ses calculs pour accéder au Palais de Koulouba en 2012, le président du parti du tisserand devra supporter que cette même communauté internationale tape fermement sur les doigts de son "ami et frère" ivoirien pour l’obliger à quitter le pouvoir. Un pouvoir qu’il vient de perdre dans les urnes. Voilà donc un IBK lamentablement pris entre le marteau des décideurs occidentaux de ce monde et l’enclume de son " amitié sincère " à … Laurent. Cette amitié pour laquelle, le chef de file des tisserands a failli se compromettre récemment avec l’électorat malien de Côte d’Ivoire et d’avec ses compatriotes victimes des troubles dans ce pays. C’était dans le récent épisode consécutif à la prise de position d’IBK selon laquelle "Laurent n’a aucun sang malien sur les mains ". Cette profession de foi n’étant point évidente avait suscité quelques sautes d’humeur au sein des anciens ressortissants maliens dans le pays de Nanan Houphouët Boigny. Heureusement que le président du RPM a pu, après une véhémente brouille avec Balla Magassa (président de l’association malienne des victmes des troubles politiques en Côte d’Ivoire) et ses amis, sauver les meubles à travers une communication laborieuse pour se faire comprendre et pardonner.

La position de l’honorable député élu en Commune IV du District de Bamako est plus qu’inconfortable aujourd’hui. Car, il ne voudra, pour rien au monde, se mettre à dos les précieux faiseurs de rois sous les tropiques que sont Barack Hussein Obama et Nicolas Sarkozy, franchement hostiles au maintien au pouvoir de son ami ivoirien. Ceux-ci, faut-il le rappeler, ont déjà félicité Alassane Ouattara, "le nouveau président de la République de Côte d’Ivoire à l’issue d’un vote globalement démocratique et certifié par les Nations unies".

Comme on le voit, ce qu’IBK aura gagné à Conakry en Guinée, avec la victoire d’Alpha Condé, un autre allié du RPM, il vient de le perdre au bord de la lagune Ebrié. L’Internationale socialiste, dont Ie président du RPM est l’un des ténors, doit désormais faire profil bas. Pour laisser Laurent Gbagbo se noyer inexorablement dans un scenario à la Mobutu, lorsque, par une extraordinaire levée de boucliers des grands de ce monde, le dictateur zaïrois avait fini par fuir Kinshasa et se réfugier au Maroc. Où il est mort d’une belle mort. L’embarras d’IBK devrait être atténué par la prise de position de Martine Aubry, la première  Secrétaire du parti  socialiste français, qui a lâché l’ami commun Gbagbo en l’invitant à "respecter la victoire d’Alassane Ouattara ". Et dire que les soutiens français de Laurent Gbagbo comme Fançois Hollande, Jack Lang, Henri Emmanuelli sont tous en train de …lâcher le morceau.

C’est donc à IBK de regarder désormais la vérité en face pour murmurer à l’oreille de Laurent un doux et amical "laisse tomber". Ainsi, le président du RPM évitera de compromettre son image et sa réputation. Du moins au plan international. Il pourra encore regarder du côté de Niamey pour, peut-être, voir son autre allié, le candidat du PNDS à la présidentielle nigérienne du 3 janvier 2001, Mahamadou Issoufou, triompher. Cette fois, espérons-le, sans une Commission électorale indépendante(CEI) et une Cour constitutionnelle à couteaux tirés

Bruno D SEGBEDJI

 

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