Focus : Ban Ki-moon n’a rien compris…

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Dans un rapport, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a demandé l’augmentation des  effectifs de la Minusma. Le secrétaire général exhorte le conseil de sécurité à déployer 2500 hommes supplémentaires au Mali. Un nombre qui complète l’effectif total de la mission onusienne à 13 000 soldats de différentes nationalités.

Selon Ban Ki-moon, les casques bleus supplémentaires vont « collecter des renseignements, surveiller, gérer les explosifs et protéger les convois de marchandises… ». Pour le moment, les autorités maliennes n’ont officiellement pas réagi à cette requête du secrétaire général de l’ONU. Mais, l’on peut déjà facilement deviner l’étroitesse de la marge de manœuvre de nos autorités. Bamako n’aura d’autre choix que de se soumettre (docilement) au diktat des autres (le conseil de sécurité). Comme à l’accoutumé, cette instance décidera à la place du peuple malien. C’est la règle du jeu au Mali, en Somalie, au Liberia, en RDC, en Côte d’Ivoire… Bref, partout en Afrique, où l’ONU est intervenue.

Cependant, l’évidence est là. Dans la conduite du dossier malien, Ban Ki-moon donne l’impression d’être dépassé par l’ampleur du carnage subit par les soldats de la mission des Nations-Unies. C’est un homme pris dans une tempête de sable, à l’image des forces onusiennes qui s’enlisent de Kidal à Gao. Loin  des réalités du terrain, le secrétaire général de n’a rien compris à la situation actuelle. Conséquence : il se trompe lourdement lorsqu’il n’a d’autre solution à proposer aux Maliens que l’augmentation des effectifs de la Minusma.

Des experts estiment que le vrai problème se situe ailleurs. Alors questions : les soldats de la Minusma sont-ils suffisamment équipés afin d’accomplir leurs missions? Ces soldats bénéficient-ils de formation adéquates pour faire face aux menaces dans cet immense espace (le nord) favorable aux embuscades et autres menaces ? Pourquoi le conseil de sécurité ne donne-t-il pas un mandat plus robuste à la Minusma ? La communauté internationale manifeste-elle réellement la volonté de résoudre le problème de la rébellion au Mali ? Quel jeu mène la France derrière la Minusma au Mali ? En attendant, si l’on suit le raisonnement de Ban Ki-moon, une éventuelle augmentation de ses effectifs pourrait permettre à la Minusma de faire face, même sans livrer bataille, aux différentes bandes armées (rebelles, terroristes, narcotrafiquants, djihadistes, voleurs et brigands) qui agissent dans le septentrion malien.

En réalité, le problème n’est guère lié à l’effectif de la Minusma, encore moins à celui des forces armées et de sécurité maliennes.

Après plus de trois ans de présence au Mali, il est temps que l’ONU (à travers la Minusma) s’engage véritablement dans la voie de la pacification du nord, partant la réunification du Mali. Aussi, les différents acteurs doivent-ils sortir de cette logique (établie par les Français) qui consiste à faire croire qu’au nord, il y a d’un côté les bons ( les membres de la CMA) et de l’autre côté les méchants (les terroriste). A Kidal, Gao et Tombouctou, chaque acteur joue à merveille son rôle et conformément à ses (seuls) intérêts.

Les “bons” et les “méchants” agissent tous ensembles et portent le même turban. Vous avez dit complicité ?

À l’ONU, l’on peut mobiliser toutes les armées du monde pour intervenir au nord du Mali. Mais, le résultat restera toujours le même : l’échec militaire. Et ça serait ainsi tant que les casques bleus n’auront pas mandat d’attaquer, d’anéantir et de désarmer tous les groupes armés présents sur le terrain. Où le patron de l’ONU veut-il envoyer des soldats supplémentaires à la boucherie ?

En outre, il urge que la communauté internationale rompt d’avec cette complaisance entretenue à l’adresse des groupes rebelles qui occupent Kidal et d’autres localités du nord. De même pour les Français. Eux aussi sont pointés du doigt par l’opinion malienne. Autant les Maliens avaient applaudi l’opération Serval, autant ils commencent à émettre des critiques (en sourdine) sur l’opération Barkhane.

La Rédaction

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