Acculé de toutes parts, et trimbalé dans tous les sens, mon cousin a choisi de se donner une bouffée d’oxygène. Il accepte volontiers de rencontrer ses «opposants», ces Maliens qu’il a cru être des ennemis du Mali. Une approche presque mortelle pour un chef qui a souci du devenir de ses concitoyens. C’est donc la mort dans l’âme que mon cousin a dû se résoudre à faire ce que les Maliens attendaient de lui : se mettre à la disposition de tous les Maliens, sans exclusive.
Comme on le dit : «Chat échaudé craint l’eau froide». Le déclic chez mon cousin provient inopportunément d’événements malheureux qui pouvaient être éventuellement évités, si les Maliens se donnaient un temps d’écoute mutuelle. À commencer par mon cousin. Lequel a appris aujourd’hui à ses dépens que fatuité rime très souvent avec vanité. Se bomber le torse et affirmer sa «tigritude», comme le dit si bien l’écrivain nigérian, est bien inutile car le tigre n’a pas besoin de cela. Au contraire, il se saisit directement de sa proie pour en faire ce qu’il veut.
À ce jour, il est perceptible une certaine détente précaire sur l’échiquier politique. Elle serait peut-être le fruit d’une démarche inclusive de tous les Maliens dans la gouvernance du pays. C’est peut-être prématuré de poser un tel postulat, encore que ne soit acquis un véritable changement de perception et de représentation de la chose publique par mon cousin. Celui-ci devrait en plus des signaux qu’il vient d’envoyer à l’opposition, se poser en chef, donc rassembleur de tout le monde, sans être «le contenteur» de la République. Comme mon autre cousin, exilé forcé à Dakar, avait cru bon le faire par le truchement de son consensus «à la con».
J’ose espérer que mon cousin nous reviendra zen d’Egypte. Les idées bien en place. De toute évidence, mon cousin gagnerait mieux à faire l’union sacrée autour de lui et du Mali. D’autant que le Mali n’est pas encore sorti de la crise. Et, ce ne serait pas signe de faiblesse. Que nenni ! Mon cousin devrait être humble comme un grand, et non, humble comme un petit.
Issiaka SISSOKO
