Fédération de Russie. : Les « dinosaures » politiques d’Afrique  démocratie à double vitesse

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Lundi  13 juin 2011, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton,  a lancé un appel aux dirigeants africains de retirer leur soutien au régime de Kadhafi. Selon elle, il est temps pour eux  d’afficher leur volonté et leur détermination à promouvoir la démocratie dans leurs pays respectifs.

L’appel résonne comme un ultimatum. Car c’est seulement à des présidents africains qu’on peut s’adresser de la sorte, en terre africaine de surcroit. Quand on leur fait de fausses promesses, ils s’en réjouissent ; lorsque c’est un ordre qui est donné, ils s’exécutent mieux que des soldats.  Voilà la formule magique connue dans toutes les capitales occidentales. 

De quoi s’étonner ? Lors du dernier sommet de l’UA, Sarkozy s’est moqué de l’Afrique en faisant à nos dirigeants, tels à des enfants, des promesses  que la France n’a nullement  la capacité de réaliser. Pouvez-vous imaginer un président africain accueilli en petit prince au sommet de l’UE ? Au moment où son pays croule sous le poids de la dette publique et que de la France que nous connaissions, il n’est resté presque que des souvenirs  frais, tant son image se dégrade de jour en jour sur le plan international, l’ambitieux démesuré de l’Elysée se permet en terre africaine de raconter des histoires à faire dormir debout.  A titre d’exemple, actuellement seuls 2% des affaires mondiales sont conclues dans la langue de Molière. Vous notez bien ?

Et maintenant, c’est le tour de Mme Clinton de venir reprendre la même témérité sur notre sol en lançant cette fois-ci des menaces à peine voilées. Une Hillary qui estimait, il y a quelques années,  qu’Obama devait lui céder le fauteuil présidentiel américain, car la couleur de la peau de ce dernier était en contraste avec celle de la Maison Blanche. Hier, si c’était du haut du piédestal occidental que ces “pères de la démocratie” s’adressaient à l’Afrique, à présent ça devient une habitude pour eux de venir s’égosiller dans notre propre maison  sans que nos dirigeants osent leur en faire une remarque ou la moindre protestation.

54 Etats et silence total !
Combien de temps cela va-t-il encore durer et combien d’années faudrait-il encore pour que nos présidents comprennent que nous devons nous défaire de cette Europe impudente, mégalomane et de ces Yankees qui n’ont pour toute diplomatie que des bombes ?
 
S’agissant du Guide, Mme Clinton déclare : « Mais il est devenu évident qu’il a dépassé depuis longtemps le jour il ou ne devrait plus être au pouvoir ». Donc, le seul grief de Kadhafi, entendez bien,  réside dans le fait qu’il a trop duré dans son fauteuil présidentiel !

Certes, 41 ans au pouvoir, cela ne s’inscrit dans aucune norme démocratique. Mais faut-il rappeler à Hillary Clinton les succès du régime de Kadhafi ? Quand il arrivait au pouvoir, la Libye était un pays pauvre, comme d’autres sur le continent. De nos jours, ce pays est classé parmi les émergents. Pour ne citer que quelques exemples éloquents, le PIB du pays fait 12 milles dollars par habitant. Les soins médicaux sont gratuits. Sur le plan de l’aide sociale à la population, aucun pays occidental ne peut se comparer au pays du Guide. C’est dire qu’en 41 ans de règne, nous Africains, avons vu les résultats concrets, les réalisations et le progrès que la Libye a pu faire dans plusieurs domaines, sans s’être pliée aux exigences démocratiques que vous criez sur tous les toits.

Et comme vous parlez constamment, Mme Clinton, de développement en Afrique, de la lutte contre la pauvreté et la misère, de l’accès à l’éducation et à d’autres bienfaits  de la démocratie, c’est une contradiction notoire que l’on note face aux bombardements que nous voyons. Presque toutes les belles infrastructures du pays, réalisées à coup d’années et de milliards pour le bien-être du peuple, sont réduites en cendre par les frappes aériennes de l’OTAN. Car  la définition de l’expression NO FLY ZONE signifierait pour vous les beaux édifices, les ponts, les immeubles, les câbles sous-marins qui constitueraient un danger réel, donc des cibles à faire exploser. Jamais les Libyens n’ont connu de telles destructions avant  votre volonté d’aider des rebelles à asseoir la démocratie dans leur pays.  Comment comprendre cette démocratie qui détruit d’abord tout, rejetant le peuple en arrière sur le plan social et sur celui du développement ?

Pendant ce temps, dans bien d’autres pays africains qui ne valent même pas le pouce de la Libye sur le plan du bien-être, les « dinosaures » politiques sont confortablement installés sur leurs fauteuils et narguent les archéologues. Il n’est pas rare de les voir pratiquer des bourrages ridicules d’urnes, des tripatouillages de tout genre, de modifier la Constitution de leurs pays pour se maintenir au pouvoir, sous vos regards silencieux. Leur règne n’a aucunement contribué à faire avancer le niveau de développement tant prôné partout  par les institutions internationales. Mais ils  sont toujours reçus en grande pompe dans les capitales occidentales. Des millions de dollars dorment sur leurs comptes bancaire pendant que leurs populations croupissent dans une misère indescriptible et que les enfants meurent de famine et de maladies.  Une grande chaine de télévision américaine a récemment révélé qu’Ali Bongo a acheté à Beverley Hill un édifice d’une valeur de 25 millions de dollars, et qu’en France il est propriétaire d’un complexe dont le cout dépasse les 100 millions. Le seul record indiscutable que pareils présidents aient pu enregistrer pendant des décennies de pouvoir est celui du maintien de leurs pays dans la dépendance de l’aide financière extérieure et sous la botte du FMI, bourreau impitoyable de nos économies.

Curieusement, ceux-là restent pour l’Occident de bons élèves démocrates !
Hillary Clinton poursuit : « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité et pas assez de l’héritage qu’ils laissent pour l’avenir de leur pays ».

Puisque vous avez eu l’audace de nous tenir la morale en Afrique, ayez maintenant la bonne volonté de nous nommer sans ambages les dirigeants africains auxquels s’adresse votre message. Tout comme les pays occidentaux qui les soutiennent des décennies durant. Autrement,  il est lieu de vous rappeler que vous faites de la démocratie à double vitesse et que vous n’avez de leçons  à donner à personne ! Car vous n’êtes pas conséquente avec vous-même.

Ou peut-être rechercheriez-vous l’effet que devant vos menaces quasi voilées  nos chefs d’Etat commenceront à vous vendre davantage l’Afrique à viles prix pour se maintenir coute que coute au pouvoir ? Dans ce cas, serait-ce étonnant de vous voir demain soutenir la thèse qu’il y aurait « un excès de démocratie » dans certains pays africains et qu’il faudrait donc fermer la bouche à d’aucuns?

Et pour terminer, Mme Clinton, sachez aussi que nous avons déjà hâte de savoir la place que la Libye occuperait l’an prochain dans le classement mondial de l’indice de développement humain. Pour la comparer aux  « succès » de la démocratie dans le pays.
Kénédugufama
 Fédération de Russie.

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