Il faut le dire… Jamais deux, sans trois !

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Sans surprise, pour une fois encore, ce dicton s’est vérifié. Pour une fois encore, le projet de réforme constitutionnelle a avorté. Ouf, nous avons fini avec ce feuilleton étésien comme on le dirait de l’autre côté de la méditerranée. Mais comme nous sommes au Sahel où nous ne connaissons que deux saisons : l’hivernage et la saison sèche, nous dirons que le  feuilleton de mauvais goût de l’hivernage que constituait la bataille constitutionnelle est entré en hibernation, suite à la déclaration du chef de l’Etat.

Comme on ferait taire les croassements de crapauds déchaînés dans une mare, en y lançant des pierres, les voix se sont tues après le discours du président.   Tant mieux, car ce pays déjà exsangue, n’a pas besoin d’une rupture de plus. Dans un climat apaisé, on a le temps de réfléchir, de se concentrer, de se concerter et de parvenir à un consensus autour de la loi fondamentale.

Cette trêve était d’autant plus nécessaire que la plus grande masse de la population, celle qui a battu le pavé, assisté aux meetings d’un côté comme de l’autre, a une connaissance approximative, sinon totale du contenu de l’ancienne constitution et du nouveau projet.  Nous espérons que ce répit aura le mérite d’amener  chacun de nous à se départir de cette  mauvaise habitude que nous avons : le dédain de la lecture. Elle sera aussi mise à profit pour renouer avec des débats d’idées, pas seulement à travers les réseaux sociaux.

De toutes les façons tout le monde est au moins d’accord qu’il faut relire cette constitution. Ce sont, l’opportunité du moment et le contenu du projet qui ont provoqué les points d’achoppement entre les  camps du oui et du non.

Après cette récréation, du combat pour la constitution, nous avons le devoir de revenir à la priorité des priorités : la sécurité. Jamais notre pays n’a connu un tel désastre. Aucune région n’est épargnée. S’il ne s’agit pas d’une violence organisée par des groupes armés, c’est celle perpétrée par des  bandits armés. Même le District de Bamako n’est pas épargné. L’insécurité dans le Mali de LajiBurama est quasi permanente, n’en déplaise à la présidente de la Cour constitutionnelle et à ses huit sages ; dont l’arrêt, totalement en déphasage avec la réalité du moment, a conforté le président dans son initiative. Une chose est au moins sûre : personne, en dehors des maliens, ne pourrait résoudre ce problème de sécurité. Ni Minusma, ni Barkhane, ni G5, ne pourrait assurer notre sécurité. C’est dire que si LajiBurama veut réellement amener tous les maliens à se battre contre l’insécurité, il devrait renouer le dialogue avec toutes les forces vivent de la nation, comme il l’a laissé entendre dans son dernier discours : «  Il me reviendra en tant que Président de la République à faire prendre les dispositions nécessaires pour que le dialogue qui s’engagera soit inclusif et dépassionné. »

La balle est donc dans son camp pour relever le défi d’un Mali apaisé et sécurisé. En sera-t-il capable ?

…sans rancune

Wamseru A. Asama

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2 COMMENTAIRES

  1. Le Mali n’a pas de problème avec sa constitution c’est Ladji lakassa qui en a avec. Instrumentaliser la loi fondamentale pour des fins électoralistes personnelles et compromettre la souveraineté du peuple avec une démarche irresponsable sans précédent.

  2. Le peuple n’est pas maudit.Le Mali n’est pas maudit.Nous n’allons pas accepter le tripatouillage de la constitution.L’Histoire a valide l’Ouverture Politique des annees 90.
    Ce qui reste a faire
    1)Corriger les lacunes et insuffisances de la constitution du 25 fevrier 1992
    2)Completer le processus de decentralisation.
    3)Corriger les dysfonctionements de l’Etat et de l’Administration
    4)Moderniser l’Etat et l’Administration.
    5)IL faut mettre la pendule a l’Heure.

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