La crise que traverse le Mali dans sa phase aigüe depuis des années, a révélé la fragilité de tout notre système de gouvernance et même l’existence de notre nation.
Si l’on considère la nation comme une construction politique, dont la fonction primordiale est de garantir la cohésion sociale et de faire respecter l’autorité de l’Etat, la crise dans laquelle nous végétons a montré la limite de la construction de cet artefact que nous avons entreprise depuis plus d’un demi-siècle.
En plus de garantir la cohésion sociale, la notion de nation comporte l’idée du respect de l’autorité de l’Etat
Les prises d’otages, les assassinats, conflits intercommunautaires et autres attaques mortelles sont là pour corroborer l’idée que le gouvernement, malgré sa promesse répétée, d’instaurer la paix et la sécurité sur tout le territoire national, reste inefficace.
Alors, que faire ?
Jusqu’ici, nous avons confié notre sécurité exclusivement aux forces professionnelles : armée nationale, gendarmerie nationale, garde nationale, police nationale. Avec la nouvelle donne d’apparition de groupes armés, soi-disant laïcs et religieux dans le pays avec des connexions internationales, ne faudrait-il pas revoir notre manière d’assurer notre sécurité ?
Aujourd’hui nous avons à faire à des groupes mobiles en petites unités 2, 3 ou 4 personnes sur des véhicules tous-terrains, autos ou motos. La plupart de ces individus ont été « formatés » pour mourir. C’est dire qu’ils n’hésiteront en aucun moment pour atteindre leur cible : ce sont des kamikazes.
Sans mettre en doute l’efficacité de nos forces conventionnelles à condition qu’elles soient bien entraînées et bien motivées, nous pensons que le contrôle d’un aussi vaste territoire national qu’est le Mali, devrait impliquer les populations locales.
En se référant à notre passé aussi bien lointain que récent, dans les villages, il y avait des jeunes gens vigiles qui assuraient la sécurité dans le village et ses environs immédiats. Aujourd’hui les forces du mal sont munies d’équipements modernes. Pourquoi ne doteront-nous pas nos néo-vigiles d’armes modernes dissuasifs ? Nous ne doutons pas que les grandes puissances dites démocratiques, les organisations des droits de l’Homme, l’ONU ce « machin », et autres Amnesty International, crieront certainement à la constitution de milices !
Parallèlement, à la mise en place de ces vigiles locaux, il faudrait continuer à former des agents spéciaux aussi bien dans des interventions que dans le renseignement. Ces unités seront dans les villages et hameaux comme des poissons dans l’eau en collaboration directe avec les vigiles du village.
Si l’avenir du Mali dépend de sa sécurité, cette période de crise aigüe que nous subissons, devrait nous inciter à repenser notre sécurité en termes de participation populaire, seul moyen d’éviter l’effritement de notre nation, et surtout un moyen sûr de fondation et de renforcement d’un sentiment d’une appartenance à un destin commun pour tous les maliens.
…sans rancune
Wamseru A. Asama