Etat de la nation : Que veulent les Maliens pour le Mali ?

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De toutes les crises qu’un être humain doit faire face, celle existentielle est de loin la plus ardue. La quarantaine passée, l’on se pose de plus en plus de questions sur soi, ce que l’on est devenu, et sur son avenir, si l’on a toujours un. Eh bien, le Mali se trouverait dans une phase semblable où les citoyens s’interrogent sur le devenir du pays, tous les voyants étant au rouge.

Les Maliens de tous bords s’interrogent sur la direction que  prend le bateau Mali. Beaucoup ont envie de jeter l’ancre pour qu’enfin le navire s’arrête afin de faire le point et de poser le diagnostic du mal. Mais rien n’y fait, le bateau s’entête dans son enivrante et effrénée course vers une destination. Laquelle ? Seul Dieu le sait. Le commandant lui-même semble quelque fois laissé le gouvernail pour fixer les vagues tumultueuses de la gouvernance.

Le pays va mal, tout le monde semble être unanime là-dessus. Mais quel remède apporter, même le plus grand des marabouts n’en sait pas grand-chose. La géomancie, cette science millénaire aux vérités quasi-implacables semblent aujourd’hui  s’être perdue dans les sables mouvants de la non-connaissance de soi. Le Malien sait-il encore d’où il vient, ce qu’il fit, ce qu’il fut, ce qu’il doit ou ne pas faire ?

Le Nord est un problème ! « Eh bien qu’on leur laisse le nord », crient beaucoup de Maliens, comme si le septentrion n’était pas le Mali. Comme si les habitants de cette zone, dans leur écrasante majorité, ne se sentent pas malien ! « La Lutte contre la corruption est impossible puisque présente dans tous les domaines ». Mais, que l’on s’y trompe pas, beaucoup de Maliens espèrent que le cercle vicieux de la corruption et de la délinquance financière continue. Objectif, cultiver la médiocrité pour jouir de retombées très peu honorables du vol.  Quid du changement ? Il ne consiste pas à chanter l’élite corrompue jusqu’à la moelle pour la remplacer par une autre qui le sera tout autant. Il ne consiste pas non plus à ouvrir les vannes de Koulouba pour qu’un plus grand nombre puisse manger à satiété jusqu’à épuisement des maigres ressources du pays. Il s’agit tout simplement d’une révolution des mentalités pour que le citoyen lambda aime son pays grâce à une gouvernance vertueuse dont les tenants du pouvoir en seront les premiers exemples.

Quant à cette théorie du complot qui veut que le Mali soit toujours la victime de puissances étrangères jalouses de sa souveraineté, le Malien devra s’en servir comme d’un papier toilette. Car le complot le plus scandaleux que le Mali a été victime jusque-là, c’est celui ourdi par un Malien vers un autre Malien.

Ahmed M.Thiam

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2 COMMENTAIRES

  1. L’Afrique surendettée, et pourtant l’Afrique créancière du monde, selon Pierre Jacquemot, économiste et ancien ambassadeur de France.

    Un paradoxe qui se résout avec un simple constat: celui de la fuite des capitaux illicites, au montant faramineux, contre lequel une approche juridique et économique est recommandée.

    Les flux de capitaux illicites qui quittent chaque année l’Afrique vers le reste du monde surclassent l’argent injecté dans le continent, a estimé jeudi 14 novembre l’économiste et ambassadeur français Pierre Jacquemot.

    L’ancien diplomate s’exprimait à l’occasion du panel d’ouverture du forum Medays, également connu sous le nom du Forum du Sud, qui a lieu chaque mois de novembre depuis 12 ans à Tanger, au Maroc, et réunit plus d’une centaine de personnalités.

    Cette douzième édition se tient, cette année, sur le thème «Crise globale de confiance: faire face aux incertitudes et à la subversion». «Il y a une très forte évasion fiscale, les chiffres l’estiment entre 50 et 150 milliards [de dollars] par an», a précisé Pierre Jacquemot.

    «Cela signifie une chose, c’est que l’Afrique, loin d’être débitrice, est peut-être créancière du reste du monde!

    Si on tient compte de ces sorties massives de capitaux se faisant par différents mécanismes, le continent pourrait être dans une position créancière vis-à-vis du reste de la planète.

    C’est-à-dire que le reste du monde resterait toujours redevable vis-à-vis de l‘Afrique», a insisté l’ancien diplomate français.

    Pierre Jacquemot intervenait dans le panel d’ouverture du forum autour du thème «Zone de libre-échange continentale: un marché africain ou des marchés africains?».

    À l’occasion de son exposé, il a évoqué la question du financement, manifestement insuffisant, des Objectifs de développements durables (ODD) et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

    https://fr.sputniknews.com/afrique/201911151042433949-lafrique-est-creanciere-du-reste-du-monde-ancien-ambassadeur-francais/

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