Et si on en parlait : De la comédie politique à l’ironie !

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Tout comme en matière de presse, faire de la politique exige une déontologie et de l’éthique. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’on constate de nos jours. L’on croyait que ce sont les jeunes politiciens qui ont compris qu’il y a des sous dans cette «discipline», qui dérapent, donnant ainsi une mauvaise image à notre démocratie naissante.

Mais, dans cette «course» au pouvoir et à l’enrichissement rapide, de «vieux loups aux dents longues», n’entendent pas céder leurs places aux jeunes. Ils s’y accrochent, y tiennent mordicus, vaille que vaille. Il se pose alors un sérieux problème générationnel, le passage de témoin devenant du coup un moment de bagarres, de mésententes et d’implosion du parti.

Pour preuve, nous avons été ahuris par le comportement des militants et sympathisants de l’Union Malienne du Rassemblement Démocratique Africain (UM-RDA), lors de leur premier Congrès ordinaire tenu du 8 au 10 juillet 2011 au Centre international de conférence de Bamako.  Alors qu’ils plaçaient ce fameux Congrès sous le signe de la cohésion et de l’unité du parti, ils se sont livrés à un spectacle comme s’ils étaient sur un ring de boxe.

En effet, au terme de leurs travaux, ces hommes et femmes de l’UM-RDA qui se réclament des idéaux du feu président Modibo Kéïta, ont carrément passé à côté de la plaque. De graves dissensions et antagonismes sont nés quand il s’agissait de renouveler le Bureau Politique National (BPN). Quatre candidats étaient en lice pour la présidence du parti. Il s’agit du président sortant Bocar Moussa Diarra, de Mansour Haïdara, Bassirou Diarra et de Me Harouna Touré. Malgré, les médiations tous azimuts du Comité des sages de ce parti, les quatre candidats  tenaient chacun à être président. Mais, les deux sérieux prétendants étaient Bocar Moussa Diarra qui n’entendait pas se faire débouter, et Me Harouna Touré qui pensait que son heure avait sonné pour donner du sang neuf au parti. Bon nombre de militants et sympathisants n’étaient pas pour la reconduction du vieux Bocar Moussa Diarra. «On nous parle d’unité, de réconciliation et d’entente, alors que tout est dans le noir. Pas de comptes rendus à la base, pas de bilans, pas de formations…On veut à tout prix le reconduire pour continuer à régner avec ses vieux amis. On ne sait pas s’ils veulent nous enterrer avec lui. Quittons ce parti, laissons-le à ces vieux démons pour créer le nôtre», fulminait un jeune cadre du parti, très remonté contre le Comité des sages. Dans la foulée, une grande bagarre s’en suivit avec des injures grossières. Bocar Moussa Diarra a bien failli être lynché par certains jeunes des Sections du Nord qui étaient exclus de la Commission d’investiture. Et n’eût été l’intervention musclée des gardes et des policiers, la caméra de nos confrères de l’ORTM allait voler en éclats. Dans sa passion du service public, le caméraman a été bloqué net par un vieux, alors qu’il filmait les images de cette scène qui ressemblait fort à celle des brigands. Une scène qui donne raison à Soumana Sako (ancien Premier Ministre)  qui affirmait qu’il y a des politiciens qui se comportent en brigands. «Ils ont brigandé nos économies, ils ont brigandé notre démocratie, ils ont brigandé notre école, ils ont brigandé notre justice…», affirmait-il à la tribune qui lui était offerte lors de ce Congrès.

Où allons-nous donc avec cette comédie politique ironique qui a top duré et qui enlise notre jeune démocratie ? Quelles leçons ces vieux politiciens veulent inculquer aux générations montantes ? Il y a lieu de se ressaisir, surtout que les élections générales, notamment la présidentielle de 2012, approchent à grands pas. Halte donc aux dérives qui pourront conduire notre pays vers le chaos !
Bruno LOMA

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