Et si on en parlait : ATT va-t-il sortir par la petite porte ?

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Pour nos frères musulmans, fini le rude mois de carême, moment de dures épreuves, de sacrifices et de consécration à Allah Le Tout-Puissant. Pendant ce temps, les farfelus et les escrocs ont eu le temps de jouer tous leurs coups bas ; les élèves et étudiants qui étaient en vacances, ont vite fait d’oublier bics, cahiers et livres, surtout avec la grande fête de l’Aïd  El Fithr. Les enseignants qui avaient abandonné la craie, vont devoir reprendre leur boulot. Et Dieu seul sait, s’ils ont eu satisfaction à leurs multiples doléances d’avant les congés ou vacances. Sur, ce point je crains très fort qu’on ne renoue avec les revendications, marches, grèves, sit-in et que sais-je encore

La mise en congé des structures de l’enseignement supérieur et la fermeture des résidences universitaires pour harmoniser, disait-on, la rentrée prochaine, a été vue d’un très mauvais œil par les responsables des Syndicats d’enseignement. Car, soutiennent-ils, il faut plutôt s’attaquer à l’origine des maux, c’est-à-dire, faire face aux différentes revendications des enseignants. A en croire M. Komé Ismaïla (Secrétaire général du SYNEC), si rien n’est fait dans ce sens, à la rentrée prochaine, les différents Comités continueront à revendiquer leurs droits. «Nous constatons qu’on a une administration incapable d’anticipation, qui joue toujours au pompier», déplorait-il. Et  Amadoun Traoré, Secrétaire général de l’AEEM, de conclure que «le vin est tiré, il faut le boire maintenant».

Ce vin, je crois qu’ATT risque de le boire jusqu’à la lie. Car, il fait face à plusieurs frondeurs. Sur le plan de la santé, la question de l’AMO, quoique l’on dise, ne semble pas être définitivement réglée. Le fichier électoral est décrié; la hausse incessante des prix des denrées de première nécessité soulève des vagues de protestations de certains leaders avec comme chef de file le président de l’UNPR Faso Dambé Ton, Modibo Sangaré qui a appelé à une séries de marches tous les vendredis jusqu’à satisfaction totale. L’abolition de la peine de mort et le Code de la famille font aussi grincer les dents à certaines Associations, notamment musulmanes, qui se disent plus que jamais décidées à ne pas se laisser faire.

Mais, le chantier sur lequel la «Case Mali» risque de se consumer est celui de la reforme constitutionnelle déjà votée par l’Assemblée Nationale et qui devra être soumise au Référendum. Mais, voilà que des voix s’élèvent çà et là pour dire Non à ce projet constitutionnel du président ATT. En témoigne la dernière fracassante sortie de l’Alliance dite sacrée comprenant plusieurs Associations, Organisations de la Société civile et les Syndicats de l’UNTM qui rejettent en bloc ce projet qu’ils jugent inopportun, tout en estimant qu’il s’agit là d’un coup d’état contre la Révolution de Mars 1991.

A regarder de près  tous ces soulèvements contre le projet de la nouvelle Constitution, je me demande au nom de qui nos Députés à l’Assemblée Nationale ont voté ? Pas tout de même des populations qui les ont élus ! Ils se rendront très vite compte qu’ils ne constituent qu’un conglomérat à la solde d’ATT, une caisse de résonnance du pouvoir en place. Ou bien sont-ils en train de vouloir induire ATT en erreur, histoire de ternir sa fin de mandat et d’annihiler tous les efforts qu’il a fournis jusqu’ici ? 

Si telle est leur ambition, alors  je ne comprends pas le rôle que jouent les milliers de Conseillers d’ATT. Sont-ils devenus des «Con-seillers» plutôt soucieux de rôder autour du Boss pour se faire la poche ? Si j’étais un de ses Conseillers, je proposerais à ATT de faire marche arrière comme l’a fait son prédécesseur Alpha Oumar Konaré qui, ayant compris qu’il allait se brûler les doigts, a laissé ces dossiers brûlants en jachère. Je lui aurais également proposé de ne pas se «vendre à vil prix» à ses détracteurs qui veulent à tout prix qu’il sorte par la petite porte. Il faut donner le temps au temps ! Et notre démocratie étant naissante, il faut aller aux pas de caméléon. Il reviendra, un jour, au peuple malien lui-même de comprendre qu’il faut avancer, au risque de se voir écraser par la machine infernale de la mondialisation et de la globalisation.
Bruno LOMA
 

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