Cette assertion n’est pas de moi, mais d’un célèbre penseur qu’il faut chercher à connaître et à découvrir ses innombrables ouvrages. «L’homme est un loup pour l’homme». C’est là une idée qui donne à réfléchir au regard de l’effet de mondialisation et de globalisation qui fait de notre monde un village planétaire.
Mais, de quoi je me mêle, me demanderiez-vous ? De ce qui ne me regarde pas peut-être !
Et pourtant, il me semble que le monde va à l’envers. Personnellement, j’ai eu la chance, sans pour autant me vanter, d’avoir fait de longues et pénibles, mais fructueuses études et de voyager un peu dans la sous-région. Cela m’a permis de découvrir d’autres peuples ainsi que leurs modes de vie. Ainsi donc, cette formule qui stipule que «l’homme est un loup pour l’homme» m’inspire et confirme, s’il en était besoin que l’Union Africaine que prêchait le «roi des rois» Kadhafi, aujourd’hui en débandade, est un vain mot.
En effet, le Togolais est devenu de nos jours un loup dangereux pour le Togolais, surtout à l’étranger ; l’Ivoirien regarde d’un mauvais œil son compatriote avec qui il partage pourtant une terre d’asile ; le Sénégalais qui entend son frère dire «Nangadef», se retire sur la pointe des pieds ; le Congolais se méfie du Congolais…. Bon, tout ça, c’est trop long.
Ce que je connais personnellement, c’est ce comportement des Togolais qui n’aiment que s’occuper de «leurs oignons» et n’aimant pas leurs compatriotes au Mali. Il semble qu’ils auraient colporté l’ethnicisme et le régionalisme de leur pays jusqu’au Mali. Il ne pourrait en être autrement quand on sait que leur Consul honoraire ne travaille que pour les horaires étatiques et n’est qu’un bon «businessman» ne s’occupant que de ses affaires, délaissant la mission qui lui est confiée par l’Etat togolais de s’occuper de ses «compatriotes». Lui, c’est la vente de l’or puisque qu’on dit de lui qu’il est un opérateur économique, des tenues vestimentaires, des journaux et autres joyaux qui l’intéresse dans les grands hôtels de Bamako. Le reste, ce n’est pas son problème. Et tant pis pour un Togolais qui tombe malade, qui fait un accident à Bamako, il pourra mourir de sa «propre mort», même s’il appelait son Consul à la rescousse. Voilà ce qui révolte certains Togolais vivant au Mali qui sont aujourd’hui sur pied de guerre et qui demandent à leur consul de rendre tout bonnement son tablier pour « incompétence notoire ».
Autre cas sur le continent, celui de la Côte d’Ivoire où le spectre de la division a fini par meurtrir tout un peuple avec son corolaire de morts à travers la crise post-électorale que vient de connaître ce pays voisin. Au Mali, nous apprend-on, ces ivoiriens ne s’aiment pas beaucoup et eux aussi, veulent s’en prendre à leur Ambassadeur qui avait défendu becs et ongles la «cause Gbagbo», avant de se rendre à l’évidence que son mentor dictateur ne pouvait pas se tirer d’affaire devant la puissante machine occidentale.
En Tunisie, en Libye, au Maroc, même au Rwanda, c’est le même syndrome de la méfiance qui règne entre les concitoyens. L’Afrique n’arrive pas à sortir de l’obscurantisme et chacun croit toujours que la source du malheur qui le frappe, provient de son «frère». Les Africains continuent à croire dur comme fer que «l’homme est un loup pour l’homme».
Même le Mali, ce pays du Djatiguiya (hospitalité), ne semble pas déroger à la règle. Car, le Nordiste surtout Tamasheq ne semble pas s’être bien intégré sur le territoire, pensant que son compatriote du Sud est le plus favorisé par rapport aux mannes financières. Celui du Sud voit son compatriote du Nord comme un «intégriste» qui incite «au désordre et à la division». Une situation que s’évertuent à résoudre à tout prix les autorités, surtout que nous sommes à la veille des élections générales de 2012.
Autant dire que de façon générale, l’Africain ne croit pas en son «frère» africain. Non, cela n’est pas normal. Il faut impérativement que l’Africain se dise qu’il est Africain, qu’il soit du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest. Nous n’avons pas le droit de suivre l’idéologie des impérialistes occidentaux qui n’ont pour seul slogan que de «diviser l’Afrique et les Africains pour mieux régner». Le développement de notre continent nous interpelle tous. A nous donc d’agir en nous disant que «l’homme ne doit pas être un loup pour l’homme», surtout que l’humain est une créature de Dieu.
Bruno LOMA