‘’La cherté de la vie est souvent fonction des ambitions égocentristes et mercantilistes de certaines personnes, quand bien même des réductions de prix de leurs produits leur rendraient plus de ‘’bénéfices’’ et plus proches de Dieu que l’argent parfois indûment rassemblé grâce à la spéculation et d’autres pratiques. Le milliard mal acquis n’est pas béni. Il faut que les autorités accordent des facilités aux commerçants en jouant positivement les dédouanements, en accordant les exonérations sur le sucre, le riz et même l’huile.
Nous ne cessons de le leur rappeler chaque fois que l’occasion se présente. Cela, pour que nos concitoyens, majoritairement pauvres, puissent moins pâtir de ce mois de dévotion. Parfois, le gouvernement fait des efforts louables, mais ce sont les commerçants qui entretiennent la montée en flèche des prix pratiqués sur le marché. Qu’ils comprennent que les sous issus d’une augmentation des prix des denrées de première nécessité sont injustes, indus et non bénis. Pour avoir une fortune bénie, les commerçants doivent avoir pitié des consommateurs. ‘’ Ces phrases sont extraites d’une interview exclusive que le guide spirituel de l’association Ançardine, Ousmane Chérif Madani Haïdara a bien voulu nous accorder. Il y a un an environ. La déclaration reste aujourd’hui d’actualité surtout que dans quelques jours, nos frères musulmans commenceront leur mois de ramadan.
Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le 12 juin dernier, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a affirmé que le gouvernement paie un lourd tribut pour que les prix soient abordables pour le consommateur. Pour le gaz butane, les produits pétroliers ainsi qu’alimentaires, l’Etat renonce à des milliards en guise de solidarité nationale. En un mot, si l’on s’en tient aux explications du général ATT, une partie des achats de chaque consommateur est payé par l’Etat. Malgré ses efforts, force est de reconnaître que les denrées coûtent encore chères pour le citoyen ordinaire. L’honorable Oumar Mariko de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’intégration (Sadi) avait raison lorsqu’il déclarait que les prix des produits de première nécessité montent, au cours de la Déclaration de politique générale du gouvernement. En l’espace d’un an, le prix du sucre est passé de 550 à 650 Fcfa soit une augmentation de 20%.
Devant les élus de la nation, le 27 juin dernier, Mme Cissé Mariam Kaidhama Sidibé avait rassuré. Pour elle, toutes les dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement du marché avant le mois de ramadan. Déjà, un programme a été élaboré dans ce sens par le ministère de l’Industrie, des Investissements et du Commerce de Mme Sangaré Niamato Ba. Ledit programme d’approvisionnement accorde une grande importance à l’approvisionnement des populations en produits de première nécessité. Et depuis quelques jours, lMme Sangaré a entrepris une série visite dans certains magasins pour s’assurer de la disponibilité des stocks nécessaires. On l’a vue à Ségou ou encore à Bamako, en compagnie de certains opérateurs économiques comme Bakoré Sylla, Modibo Kéïta et Amadou Djigué.
Mais Mme Sangaré Niamato Ba n’a ni le talent d’orateur de son prédécesseur, Ahmadou Abdoulaye Diallo, ni la même vigueur avec laquelle celui-ci menaçait de sévir. Elle a quand même eu le courage de descendre sur le terrain pour exécuter la volonté du gouvernement de mission dont elle est membre, de faire en sorte que les produits de grande consommation soient accessibles aux populations et à moindres coûts. La commission nationale de fixation des prix a annoncé en grande pompe que le kilo du sucre sera vendu à partir de ce 26 juillet à 600 Fcfa contre 650 actuellement. En outre, certaines qualités de riz connaîtront une baisse. La très calme et respectable ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce a parlé. Que Dieu l’entende. Mais les Maliens la jugeront par les résultats et non sur la base des dicours.
Par Chiaka Doumbia