Entrenous : Prises d’otages à Hombori et à Tombouctou La vraie fausse colère du général ATT

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En 48 heures, notre pays le Mali s’est retrouvé à la Une des grands médias occidentaux pour avoir été l’épicentre de deux prises d’otages spectaculaires. Ces événements interviennent quelques jours après la blessure par balle d’un ancien colonel de l’armée française au Nord-Mali. Mais aussi, avant l’ouverture aujourd’hui à la Cour d’Assises de Bamako du procès de l’auteur de l’attaque perpétrée contre l’ambassade de France en janvier dernier.  

Le 24 novembre dernier, vers 1 heure 30 mn, à Hombori (cercle de Douentza, région de Mopti), deux citoyens français répondant aux noms de Philippe Verdron et Serge Lazaverie sont enlevés dans l’hôtel ‘’Le Dombia’’, par un groupe d’hommes armés, et conduits vers une destination toujours inconnue. Les poursuites engagées par les forces de défense et de sécurité, pour reprendre l’expression officielle, n’ont pas permis jusque-là, de mettre la main sur les preneurs d’otages. A quelques kilomètres d’Hombori, cette fois-ci à Tombouctou, la Cité mystérieuse, des hommes armés frappent un grand coup, cette fois-ci en pleine journée ! Vers 14 heures 30 mn, les trois bandits  arrivent à bord d’un véhicule à l’auberge Alafia pour enlever trois touristes tranquillement assis autour d’une table où ils prennent un verre. A la demande de trois hommes de les suivre, les touristes n’ont opposé aucune résistance. C’est en sortant qu’ils auraient rencontré le quatrième touriste qui refuse d’obtempérer. Ce dernier prend une balle dans la tête…

Il faut rappeler que c’est dans ce même quartier que les éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avaient froidement assassiné le directeur régional de la sécurité d’Etat, le lieutenant-colonel, Lamana Ould Bouha. C’était le 10 juin 2009, vers le crépuscule.

Deux Pistes sont explorées par les spécialistes, en l’absence de toute revendication. La première concerne l’Aqmi et la seconde, les combattants venus de la Libye. Ainsi, de la psychose créée par les messages plus ou moins alarmistes des Occidentaux, on est vite passé à un état d’urgence.

La gravité de la situation (tout événement qui empêche un chef de l’Etat, de surcroît un général, de manger, est d’une extrême gravité) a fait réagir le président de la République, Amadou Toumani Touré. Il se trouvait à Dioila pour le lancement des travaux de bitumage de la route Fana-Dioila. Dans un excès de  colère qui lui a fait rougir les yeux et la voix tremblant sous le coup de l’émotion, le général-président, chef suprême de l’armée, a dénoncé et  condamné ces actes crapuleux, tout en appelant à une prise de conscience de la communauté internationale afin d’endiguer le terrorisme. La crise libyenne dont nous subissons les effets collatéraux, selon le vieux soldat, a fait de la bande sahélo-saharienne, ‘’le plus grand magasin d’armement du monde en solde’’. Comme l’a souligné le général-président, les rapports de force ont changé avec l’acquisition par des groupes extrémistes d’armes lourdes et de missiles, entre autres. Mais, à vrai dire, nos forces de défense et de sécurité ont été toujours passives dans la lutte contre les extrémistes d’Aqmi. A Hombori et à Tombouctou, c’est le degré de la promptitude de ces forces à engager des poursuites contre les ravisseurs, qui est mis en cause. Voilà qui explique pourquoi la population les a hués au cours de leur passage dans la Cité mystérieuse. C’est justement cette passivité  assimilée à de la complicité, qui est tant décriée à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali et qui a souvent poussé certains de nos voisins à venir détruire les bases d’Aqmi sur notre territoire. Faisant ainsi du Mali une base arrière pour des puissances étrangères, au grand dam du Malien qui reste jaloux de la souveraineté de son pays.

Malgré l’immensité de notre désert, les autorités maliennes sous ATT ne devraient jamais accepter que les ‘’satans du désert’’ s’installent confortablement chez nous. En sa qualité de chef suprême de l’Armée, garant de l’intégrité territoriale, ATT n’a aucune excuse. Pas plus que les différents services de renseignements qui ont étalé leur inefficacité notoire sur la place publique.

Par Chiaka Doumbia

 

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