Entrenous : L’Armée, le Peuple et la Guerre

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«Il faut vous préparer à faire la guerre». Ainsi s’exprimait le président de l’Assemblée régionale de Kidal, Belco Maïga, le 17 mai dernier à l’hôtel nord- sud, lors d’un atelier organisé par le Parti pour la renaissance nationale (Pa.re.na) sur « la situation au nord et les pistes de solutions ».
«Ils ont affirmé leur désir de se séparer du Mali par la force. Leur vision était claire et leur décision était nette. Il n’y a pas d’autre issue que les armes. Ils sont venus avec les armes. Il faut les combattre avec les armes» a souligné, pour sa part, l’honorable Baba Haïdara, celui-là même qui a conduit la délégation parlementaire de haut niveau ayant rencontré les mouvements armés. Cela suite à la débandade de nos forces armées et de sécurité qui a précipité leur avancée et leur occupation des 2/3 de notre territoire national.
La réalité c’est quoi ? C’est qu’à Kidal, Gao, Tombouctou, Goundam, Niafunké, il y a des terroristes. Oui, le Mnla est un mouvement terroriste au même titre qu’Aqmi, Ançardine…! Les apatrides du Mnla ont noué des alliances avec les plus grands terroristes du Monde pour combattre l’armée malienne. Ils ont violé nos femmes, nos sœurs, nos filles. Ils ont détruit les bâtiments publics construits aux frais du contribuable malien. Ils ont volé les biens de paisibles populations dont une bonne frange s’est vue contrainte à l’exil. Les moyens qui leur ont permis de livrer leur sale guerre contre la mère patrie -le Mali- et de massacrer leurs propres frères auraient pu servir à financer des projets de développement des zones qu’ils occupent.
Les membres du Mnla (un machin fondé sur le tribalisme, le racisme, voire l’esclavage) sont coupables du drame humanitaire que vivent les réfugiés. Car tout est consécutif à leur volonté de nuire. Ces mercenaires qui ont vendu leur énergie de jeunesse pour des causes douteuses sous d’autres cieux ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité pour prendre les populations maliennes en otage.
Or, force est de regretter que ce sont nos véhicules, nos armes, nos blindés qui sont retournés contre nous. Nos soldats leur ayant tout abandonné dans leurs séries de «replis tactiques», même après le coup de force du 22 mars qui a brisé la chaîne de commandement, le M.n.l.a, Ançardine, Aqmi ont à présent des blindés qu’ils exposent comme des trophées de guerre. Alors qu’ils ne disposaient que des pick-up et de Kalachnikov !
L’armée malienne dans cet état de déliquescence si avancé peut-elle faire la guerre ? Le Mali peut-il faire la guerre avec une armée qui a préfèré tirer à l’arme lourde sur le Palais de la République ? Notre pays peut-il faire la guerre quand ses jeunes officiers refusent d’aller au front ? Peut-on compter sur une armée dans laquelle ceux qui ont juré de défendre l’intégrité du territoire national ont une peur bleue du mot «désigné» ? L’Etat malien peut-il supporter une armée en guerre ? Le gouvernement qui ne cache pas sa préférence pour la négociation va-t-il aller sur la table de négociations avec plus de 2/3 du territoire occupé ? Pourquoi le Conseil de sécurité des Nations unies est réticent pour l’envoi d’une force internationale à la demande de la Cedeao et de l’UA ? Que faut-il négocier ? Est-il vrai que l’option du fédéralisme est l’arme secrète des aventuriers traîtres du Mlna ?
Si la décentralisation n’est pas la solution pour l’équipe de Cheick Modibo Diarra, elle doit avoir le courage de dire que la défense, la justice, l’intégrité du territoire ne se négocient pas.
Par Chiaka Doumbia

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