L’année prochaine, c’est-à-dire en 2012, le Mali va organiser les 5ème élections plurielles de l’ère démocratique, après celles de 1992, 1997, 2002 et 2007. Comme en 2002, le président en exercice dont le mandat arrive à terme, doit céder le pouvoir à son successeur, à l’occasion d’une élection libre, crédible et transparente. On s’achemine donc forcément vers une alternance politique. Mais en réalité, la démocratie répond-elle aux aspirations profondes du peuple malien ?
La réponse à cette interrogation peut varier d’une personne à une autre. Là-dessus, chacun a sa petite idée. En observant attentivement le jeu politique, on peut dire qu’aujourd’hui, la démocratie est prise en otage, confisquée par un clan au détriment du peuple. Loin de nous, l’idée de nier l’utilité des travaux positifs accomplis depuis presque deux décennies. Aussi, dire que la démocratie n’a pas enfanté des milliardaires, c’est faire preuve d’une cécité intellectuelle.
Les démocrates sincères et convaincus qui ont lutté contre le régime militaro-civil du général Moussa sont devenus des parasites politiques. Ils ont établi un ordre social injuste basé sur le gaspillage, la corruption, l’exclusion, le clientélisme, le favoritisme. Pour les citoyens lambda, ils continuent de «puiser l’huile de notre pays». La mise en place du dernier bureau de l’Assemblée nationale nous prouve encore une fois de plus que les élus désignés par le peuple se soucient très peu du sort de cette masse laborieuse qui a payé au prix fort l’avènement du système démocratique. Dans leur majorité, les Maliens luttent quotidiennement pour assurer leur survie. Des postes ont été taillés sur mesure pour plaire à certaines tendances. Le règlement intérieur a été relu au gré des intérêts des groupes parlementaires. Les élus de la nation qui se sont rendu coupables d’une telle forfaiture contre le peuple n’ont pas mesuré l’incidence financière. Mais en réalité, cela constitue le dernier de leurs soucis. A leurs yeux, tout ce qui compte demeure être comment avoir une assise financière solide afin de se positionner dans la perspective d’une éventuelle réélection qui semble être hypothétique pour nombreux d’entre eux. Les députés ne jurent que pour l’argent. Avant la tenue de la dernière session extraordinaire qui a consacré le vote du projet de loi portant révision de
La démocratie est aussi prise en otage par les intégristes religieux qui commencent à se signaler par des actes de vandalisme. Pour ce groupuscule de leaders religieux qui ont instrumentalisé le très controversé Code des Personnes et de
Par Chiaka Doumbia.