Entrenous: Evitons des tensions inutiles

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«Un responsable doit avoir le courage de prendre des décisions impopulaires ». Cette vérité vaut plus que jamais son pesant d’or dans la mesure où son auteur savait, lui, donner l’exemple. Il s’agit du très regretté Boubacar Sada Sy, fauché par la mort en plein exercice de sa fonction de ministre des Forces armées et des anciens combattants. C’était, l’on se rappelle, des suites d’un tragique accident de la circulation en févier 1996.

Le ministre actuel de la Fonction publique, de la réforme administrative et des relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, n’est certainement pas un disciple de feu Boubacar Sada Sy (celui-là qui a radié en un seul matin plus de 400 jeunes gendarmes qui s’étaient rebellés contre l’autorité suprême). Mais les deux hommes partagent sans doute certaines valeurs.

Il y a quelques jours, plus précisément le 2 octobre, le ministre Traoré a signé une décision qui annule le recrutement de plus 260 jeunes fonctionnaires, dont la procédure d’entrée dans la fonction publique a été jugée non conforme à la loi, bien conscient du risque qu’il prenait par cet acte courageux s’il en est. Reste que la question principale demeure cependant : aura-t-il autant de courage pour revenir, comme il le devrait, sur certaines de ces décisions qui sont antérieures à 2011?

Le drame est que, depuis quelques années, la pratique est monnaie courante dans l’administration. C’est d’ailleurs forts de cet argument que les « radiés»  loin de se considérer comme de fautifs, se voient davantage en victimes d’une sanction qui devrait être d’application uniforme. Aussi, comptent-ils mobiliser   le maximum de personnes pour les adhérer à leur cause.

Dans le contexte actuel marqué par la fermeture de plusieurs entreprises et la mise au chômage de nombreux travailleurs en conséquence, il y a un risque très fort de récupération d’un tel mouvement de contestation déclenché par les mécontents de la décision du ministre Traoré.

Pis, ces mouvements d’humeur interviennent à un moment où l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) est secouée par de fortes divergences avec en toile de fond l’arrestation et l’emprisonnement du ‘’secrétaire général’’, Hammadoun Traoré.

Déjà, des mouvements d’élèves ont été signalés dans certains quartiers de la capitale pour exiger la libération du très contesté leader Aeem qui cumule des ennuis depuis le coup de force militaire du 22 mars 2012 qu’il a dénoncé avec la dernière vigueur.

 

L’une des grosses erreurs des démocrates convaincus et des patriotes sincères au lendemain de la chute de Moussa Traoré a été de ne pas supprimer l’Aeem. Au fur et à mesure, cette association dont les politiques se sont servis pour pourrir la situation sociopolitique, ayant précipité la chute brutale et dramatique du « régime sanguinaire et corrompu de Moussa Traoré et de son clan » pour reprendre l’expression d’un certain Lieutenant colonel Amadou Toumani Touré alias ATT, est devenue un serpent avec lequel ils sont obligés de se ceindre les reins.

C’est dire qu’à l’heure actuelle, il faut éviter de prendre certaines décisions afin de ne pas créer des tensions inutiles qui nous feraient dévier de l’essentiel, c’est-à-dire la récupération des 2/3 du territoire national. Donc, Evitons les tensions inutiles et crions à l’unisson !

Par Chiaka Doumbia

 

 

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