Entrenous : Communales et régionales : Le dilemme du gouvernement !

On s’achemine inéluctablement vers un nouveau report des élections communales prévues pour le 26 octobre prochain. Au niveau de la classe politique, une certaine unanimité est en passe d’être dégagée autour de cette éventualité qui était prévisible même si le gouvernement, très embarrassé, ne voulait pas prendre l’initiative.

Au-delà de l’évolution dramatique de la situation sécuritaire, notamment au nord du pays, le doute s’était déjà installé dans les esprits quant à la capacité de l’administration de réussir son organisation matérielle. Du mois d’avril à nos jours, rien n’a pratiquement bougé dans l’organisation d’un scrutin qui respecte les règles élémentaires de la démocratie.

Kidal échappe complètement au contrôle de l’Etat depuis les événements des 17 et 21 mai. Le retour des réfugiés est plus que jamais compromis avec l’évolution de la situation sur le terrain. Les pourparlers entre le gouvernement et les groupes armés n’ont pas encore démarré. Le processus de lecture de la loi électorale est au stade des discussions avec la classe politique afin de prendre en compte certaines recommandations des états-généraux sur la décentralisation. De nombreux citoyens ayant l’âge de voter mais privés de leur droit n’ont pas été pris en compte par l’actuel fichier électoral.

Lors de la déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier ministre, Moussa Mara, a fait la promesse devant la représentation nationale que tous ceux-ci voteront au cours de ces élections communales et régionales. Pour la matérialisation d’une telle promesse, la délégation générale aux élections exige un délai de neuf mois.

« Les mêmes causes produisant les mêmes effets. », dit-on, les partis politiques ne doivent pas se limiter à demander ce report. Il s’agit aussi de fixer dès maintenant un nouveau chronogramme. Sans cela, on risque d’aller de report en report. Cette option mettrait davantage la pression sur le gouvernement pour accélérer les pourparlers avec les groupes armés qui sont déterminants dans l’organisation et la tenue de ces élections.

Si les partis politiques enlèvent une épine de ses pieds, il n’en demeure pas moins que l’équipe gouvernementale fait face à un dilemme. Faut-il mettre en place une délégation spéciale dans les 703 communes, les 49 conseils de cercles, les 8 assemblées régionales, la mairie du district de Bamako ou proroger les mandats des élus jusqu’à la tenue des élections ?

Actuellement, Il serait difficile mais pas impossible pour le gouvernement de mettre en place des délégations spéciales dans les collectivités locales comme le prévoit la loi électorale en vigueur qui n’envisage pas une autre prorogation des mandats au-delà de six mois en cours.

Dans le contexte politique, social et économique déjà tendu, il serait préférable de trouver un moyen de proroger les mandats des organes en place jusqu’à la tenue du scrutin, même s’il faut réviser rapidement la loi électorale. Cela aura au moins l’avantage d’épargner à notre pays des tensions politiques et sociales inutiles qui risquent de nous éloigner de l’essentiel. Et surtout que les délégations spéciales ont laissé de mauvais souvenirs.

Par Chiaka Doumbia

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