Entre nous : Un saut vers l’inconnu ?

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Un bureau de vote (photo RFI)

L’année 2017 s’achève dans quelques jours pour laisser la place à 2018. Une année de grands défis pour le Mali déjà menacé dans son existence. Des élections régionales, locales, communales partielles et présidentielles, doivent se tenir dans un intervalle de moins de trois mois. Un saut vers l’inconnu ? On est tenté de le dire. Malgré les assurances du Président de la République et de son gouvernement, de  nombreux observateurs au Mali comme au-delà du pays demeurent sceptiques sur la tenue de ces consultations électorales.

De nombreuses attentes pour lesquelles le peuple malien avait « fabuleusement » porté son choix sur le locataire du palais de Koulouba   n’ont pas été comblées. La déception et le scepticisme se sont emparés d’une frange importante de la population. Le contexte de ferveur populaire de 2013 est loin d’être avec nous. La lutte pour la conquête ou la conservation du pouvoir suprême temporel promet d’être rude, très rude. Face à une jeunesse désespérée et désemparée, incapable de prendre conscience de sa responsabilité historique, il y a une classe politique piégée par des personnes cupides et sans vergogne cachées sous le manteau de la religion.

Des voix, comme celles de l’ancien ministre Ousmane Sy et de Seydou Badian, se sont levées pour appeler à une transition, laquelle semble être rejetée par une partie de la classe politique, notamment l’opposition. Pour l’heure, certains sont convaincus que les « tuteurs » du Mali  ne prendront pas le risque de la non-tenue de l’élection présidentielle.

Si des observateurs voient derrière certaines manœuvres en cours une probable candidature du Président sortant, l’interessé lui-même n’a rien pipé sur ses intentions réelles et préfère confier son sort à Dieu. Deux options s’offrent au Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Primo, décider de solliciter un second mandat comme réclamé par ses partisans du Rassemblement pour le Mali (RPM) qui tablent déjà sur une victoire dès le 1er tour. Chose qui n’a pas été possible en 2013 en dépit de la ferveur et de l’enthousiasme autour de la personne d’IBK, à plus forte raison en ces temps de baisse de popularité. Secundo,  renoncer à briguer le suffrage de ses compatriotes comme l’a fait l’icône de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, après un mandat à la tête de la République d’Afrique du Sud.

Le Président IBK fait penser à quelqu’un qui se noie. Selon un adage africain « quand tu tends du fer brûlant à quelqu’un qui se noie, il le prend ». Les conditions dans lesquelles son entourage et certains ténors du RPM ont déjoué la motion de censure initiée par une composante de la majorité présidentielle contre le Premier ministre Modibo Kéïta étaient suffisamment révélatrices du malaise au sein du camp présidentiel qui n’a eu d’autre choix que de nommer un cadre tisserand à la Primature, en la personne d’Abdoulaye Idrissa Maïga.

La grande illusion est de croire que le RPM accompagné de mouvements opportunistes pourront seuls servir de plateforme crédible et sérieuse pour soutenir une éventuelle candidature du Président IBK. En l’absence d’un bilan peu flatteur et surtout dans un contexte caractérisé par des tensions sociales, les petits jeux de communication politique ne peuvent plus convaincre une opinion qui voit les résultats du travail des différentes équipes du Président Kéïta comme une goutte d’eau  dans l’océan. Même si l’opposition et l’autre tendance de la classe politique ne donnent pas non plus un gage d’unicité face à un président sortant ayant à sa disposition les moyens de l’Etat.

Trop de brouillards ! Trop d’incertitudes ! Trop d’inquiétudes ! Le traditionnel discours à la nation du Président de la République permettra, peut-être, de voir clair à l’horizon.

A toutes et à tous, Bonne année 2018 ! Que Dieu sauve le Mali !

Par Chiaka Doumbia

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2 COMMENTAIRES

  1. Les élections présidentielles auront bel et bien lieu à la date prévue. Il n’y’aura de report comme l’opposition le fait croire aux maliens. C’est le souhait de l’opposition pour avoir la gestion consensuelle du pouvoir que le président IBK leur a refusé depuis 2013.

    Mais qu’ils ne font pas de fausses illusions pour les élections de 2018 car elles auront lieu et le président IBK l’emportera au premier tour. C’est de leur défaite que les opposants maliens ont peur et croire aux gens qu’on ne pourra tenir l’élection en bonne date.

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