Entre nous : Le procès de tous les dangers

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La session supplémentaire de la Cour d’Assises de Bamako transportée à Sikasso et consacrée au « procès d’Amadou Haya Sanogo et autres » s’ouvre ce mercredi 30 novembre 2016. Le général Amadou Haya Sanogo et plusieurs autres détenus sont appelés à répondre de crimes d’assassinat et de complicité d’assassinat de 21 éléments du Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni Para. Le 22 mars 2012, une mutinerie éclate au Camp Soundiata de Kati. Les mutins qui ne rencontrent pas de résistance, attaquent la Présidence de la République sise à Koulouba, à l’arme lourde et chasse le Président Amadou Toumani Touré.

A l’aube du 23 mars 2012, l’opinion apprend que le comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) a pris le pouvoir avec à sa tête, le capitaine Amadou Haya Sanogo, qui accéda  plus tard au grade de général d’armée. Sous la pression de la CEDEAO, le Président ATT démissionne et les responsables du CNRDRE lâchent du lest. Ce qui permet au Président de l’Assemblée nationale, Pr Dioncounda Traoré,  de prêter serment en qualité de Président pour conduire la Transition.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012, une partie du régiment des commandos parachutistes de Djicoroni Para qui assurait la protection de la Présidence de la République, attaque le camp Soundiata de Kati, devenu le quartier général des ex-mutins du CNRDRE qui étaient en réalité les vrais maîtres du pays. L’attaque échoue lamentablement. Les militaires du CNRDRE se lancent dans une véritable chasse aux bérets rouges. De nombreux éléments du RCP sont mis aux arrêts ainsi que d’autres porteurs d’uniforme. Comme des trophées de guerre, les gagnants de cette guerre fratricide exhibent à la télévision nationale les bérets rouges arrêtés. Dans la nuit du 2 mai 2012, vingt-un militaires arrêtés sont sortis nuitamment de leur lieu de détention, les mains ligotées et les yeux bandés vers une destination inconnue.

Des informations circulent sur l’exécution de ces bérets et l’existence d’un charnier à Diago. L’ancien ministre et député, Lanceni Balla Kéïta, file l’information à notre confrère Birama Fall, directeur de publication du journal Le Prétoire. La Direction générale de la Sécurité d’Etat, ayant intercepté cet appel entre Lanceni et Birama Fall, interpelle les deux personnes et les dissuadent de ne pas divulguer une telle information.

En novembre et décembre 2013, de nombreux militaires du CNRDRE sont mis aux arrêts dont le général Sanogo. D’interrogatoire en interrogatoire, le juge d’instruction Yaya Karembé découvre l’existence d’une fosse commune à Diago dans laquelle les experts ont déterré les squelettes de 21 militaires. Le procès qui s’ouvre ce mercredi permettra de faire la lumière sur cette affaire horrible. Vu la qualité des accusés et les fonctions de certains d’entre eux, on peut dire que c’est le procès de tous les dangers. Et surtout, certains n’hésiteront pas à transformer le procès en une tribune pour régler leurs comptes avec des hommes politiques. Certaines révélations ne manqueront pas de secouer le cocotier et d’ébranler certaines personnalités de la République.

Qui a fait quoi ? Qui a donné l’ordre d’exécuter les bérets rouges ? Quel est le rôle joué par l’ex n°1 de la junte ? Le procès de Sikasso sera-t-il équitable ? Quel sera l’impact des restrictions sécuritaires du Parquet général sur la crédibilité des assises de Sikasso ? Les avocats de la défense mettront-ils en exécution leur menace de ne pas s’associer à une parodie de justice ? Que va-t-il se passer si les avocats de la défense boycottent le procès ?  Les accusés accepteront-ils de parler en l’absence de leurs défenseurs ?  Voilà une série de questions qui restent sans réponse.

La justice est désormais face à ses responsabilités !

Par Chiaka Doumbia

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6 COMMENTAIRES

  1. Sambou. On ne sait quel honneur tu tire de ton admiration pour ce crétin de Sanogo qui, de sang froid, a fait assassiner gratuitement plusieurs êtres humains qu’il aurait pu mettre à la disposition de la justice? Tu es en droit de soutenir qui tu veux, à partir du moment où, aucun de tes parents ne figure au nombre de ses victimes. Ton héros s’est avéré n’être qu’un sale petit pédé, qui pleure à cause de la présence d’un serpent dans sa cellule. Et c’est celui-là que tu appelle un homme? Sanogo n’est pas intelligent, il aurait tiré profit de sa situation au sommet, s’il n’avait pas tué autant d’hommes sans raison. Il n’avait pas besoin de ça, mais quand on est bête on commet des bêtises, c’est aussi simple que ça. Sanogo semble être venu au monde par erreur, et retenu par oubli. Les griots ne le chanteront pas, l’histoire même si elle retient son nom, ce sera dans les pages noires des livres d’histoire à la rubrique ” les grands criminels qui ont marqué le Mali ” c’est à dire, les grands criminels du siècle.

  2. Le procès du Boucher de KATI n’est nullement un danger s’il est fait dans le respect du droit

  3. N’importe quoi!
    Je suis rentré de Bamako avant hier soir. Durant tout mon sejour, je n’ai entendu personne parler de ce procès….
    ….Les gens sont plutot preoccupés a vaquer dans leurs affaires…..
    …. Alors, je ne sais d’ou ce journaliste nous sort son procès de tous les dangers….

  4. Tonton bourama sauf votre respect.
    Le temps est le meilleur ami mais aussi le pire ennemi du Mali. Notre ami si nous l’utilisons pour nous préparer notre pire ennemi si nous ne nous préparons pas. Soyez convaincu que le sacrifice que nous ferons ne satisfera aucun camp. La solution pacifique il me semble que c’est votre gouvernement sous AOK qui la mener à bien. La vérité c’est que nous sommes les victimes collatéraux de la chute de khadafy. . La solution ne viendra ni de la France ni de l’Afrique elle viendra de nous et nous seuls. Si j’ai bonne mémoire c’est Churchill qui disait je site pendant que nous allons à la campagne hitler lui va en campagne. Chamberland ne la pas écouter, et s’en suis l’apocalypse. ..
    Mr le président je ne cherche pas à vous envoyer des messages vident de sens ni vous accabler d’arguments fallacieux. Mon but comme le tient est de vous proposer des solutions. Maintenant c’est à vous de voir si vous pensez pouvoir vous passer de moi, c’est tant mieux pourvue que le Mali retrouve son unité d’antan. Si vous décidez de me contacter j’ai passé quelques temps à l’élaboration d’une solution pour vaincre la guérilla qui nous afflige. Mais voilà ce n’est certainement pas ici que je dévoilerai quoi que ce soit. J’espère que vous lirez ce message.
    Ne vous méprenez pas je suis un simple amoureux du mali. Je n’ai aucune ambitions autre que de redonner au pays L’ amour qu’il m’a porter.

  5. Arrêtez de donner de l’importance à ce singe de Sanogo. “Procès de tous les dangers”, danger pour qui ?

    La terre ne va pas cesser de tourner à cause d’un traitre comme Sanogo.

    • @yugubané. Le général 4* AAS est arrêté “bi tchè ciayara dron”.Sinon il fut un moment à Bamako, même si on te remplissait les 2 mains avec de l’or (=ki bolow 2 fa sanou la), fo ki sa tu n’oserais pas parler ainsi du général 4* AAS.
      VIVE LE GÉNÉRAL 4* AAS. “Quand le fromager tombe même l’agneau parvient à v grimper”.Tel est le cas du général aujourd’hui…

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