Entre Nous : Vacances gouvernementales : quoi, après ?

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Comme d’habitude, le mois d’août est la période de l’année où les activités sont au ralenti. Pour cause, le président de la République, le Premier ministre et les membres du gouvernement prennent leur congé annuel. Histoire de se reposer après des mois de dur labeur avec son corollaire de stress. Quoi de plus normal !

Cette année, les vacances gouvernementales interviennent dans un contexte quelque peu particulier. Si le gouvernement peut se réjouir de la prolongation de la trêve par le Syndicat national de l’enseignement supérieur (on peut sous réserve se permettre de dire que l’année universitaire est sauvée) il devrait par ailleurs gérer les conséquences liées au raid franco-mauritanien au nord de notre pays.

Sans oublier que le mois de Ramadan est à nos portes. Et les autorités sont appelées à prendre des dispositions idoines afin que les produits de première nécessité soient accessibles à un prix abordable. Donc, il faut tout faire pour contrer les spéculateurs qui créent sciemment une pénurie artificielle afin d’augmenter les prix. Malheur aux spéculateurs ! Le raid franco-mauritanien du 22 juillet sur une partie de notre vaste désert ne finit pas de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. Si l’on peut comprendre l’indignation suscitée par l’opération, il n’est pas nécessaire de répondre aux provocations du général putschiste mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Comme le dit l’adage, ”Le chien aboie, la caravane passe”. Vacances gouvernementales : quoi, après ?

Du retour des vacances, les membres du gouvernement seraient entrés en plein dans les préparatifs des festivités du cinquantenaire, dont le clou sera atteint le 22 septembre avec le grand festin qui promet déjà. Ainsi, dans ce contexte, de grands chantiers qui changent le visage de notre pays seront inaugurés dans la foulée du cinquantenaire. ”Nous ne sommes pas venus aujourd’hui vous demander de l’argent, mais plaider pour que vous ayiez de l’argent. Le choix du Mali n’est pas fortuit car le Mali est devenu un exemple à tout point de vue. Nous en sommes fiers. En venant ici nous avons très bien fait. Le Mali constitue un exemple de ce qu’un pays peut faire de mieux  pour nourrir sa population, créer la stabilité politique…Voilà ce dont nous sommes capables. Le Mali progresse, le Mali avance.” Ces propos du président sénégalais, Me Abdoulaye Wade ont été tenus en marge de la 16ème Réunion de reconstitution des fonds de l’Association Internationale pour le Développement (IDA), les 15, 16 17 et 18 juin 2010 à Bamako. 

Les réformes administratives et institutionnelles constituent aussi l’un des défis que le gouvernement, sous la houlette du Premier ministre, doit relever. Du fonctionnement des institutions de la République à l’organisation des élections, les réformes devraient nettement améliorer l’exercice démocratique avec la révision de la Constitution du 25 février 1992. Mais le temps joue contre le chef de l’Etat qui avait formulé le souhait de proposer le projet de réforme au référendum au cours du dernier trimestre de cette année. Au fur et à mesure que les échéances de 2012 approchent, le projet présidentiel aura moins de chance d’aboutir.

Quid du remaniement ministériel ? C’est une affaire du président de la République, qui est le seul à décider de l’opportunité d’un changement de l’équipe gouvernementale. Même le Premier ministre, chef du gouvernement, Modibo Sidibé n’aime pas aborder la question, parce qu’elle ne relève pas de sa compétence.  Les héritiers d’ATT du Parti pour le développement économique et la solidarité (Pdes) devraient désormais bénéficier de toutes les attentions de leur parrain, lors du prochain remaniement ministériel. On estime que les amis du président doivent être dotés d’une équipe de durs capables de ravir la vedette aux grands partis traditionnels en 2012. ”De la configuration du prochain gouvernement, dépendra la victoire des héritiers d’Amadou Toumani Touré en 2012.”, analysent certains observateurs.

Mais les regards sont tournés vers les partis de la majorité présidentielle, notamment l’Adema et l’Urd. Quelle sera leur position face au président ATT s’il décidait de changer de gouvernement ? Rien n’est moins sûr. Mais, avec la rentrée parlementaire, notamment le discours de l’honorable Dioncounda Traoré, l’opinion sera largement édifiée.

Chiaka Doumbia

 

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