20 janvier 1961 – 20 janvier 2023 ! Le Mali célèbre demain vendredi le 62ème anniversaire de la naissance de son Armée. Depuis 2012, le peuple malien n’a pas la tête à la fête et pour cause, la sale guerre qui lui est imposée via l’instrumentalisation et la boulimie de certains de ses enfants apatrides et parricides. Depuis les premières attaques, aussi lâches que barbares contre les positions des Forces armées de défense et de sécurité du Mali (FAMa), le Mali est en deuil permanent avec le massacre, par les forces obscurantistes, de jeunes militaires et de populations civiles. Malgré les efforts en cours, la situation reste complexe et préoccupante. Comme en témoignent les récentes pertes enregistrées lors des tristes événements du 10 janvier entre Ténenkou et Macina et ceux du 15 janvier entre Mouriah et Kwala. Ceux et celles qui ont consenti le sacrifice ultime pour la patrie sont les meilleurs d’entre nous. Que leurs âmes reposent en paix !
Les efforts entamés par le régime du Président Feu Ibrahim Boubacar Kéïta ont été poursuivis, voire amplifiés par l’équipe de transition dans la reconstruction de l’outil de défense. Il faut saluer la volonté affichée et assumée du Colonel Assimi Goïta et ses compagnons de repositionner les FAMa à travers les acquisitions de matériels et équipements militaires. Toutes les initiatives en cours devraient s’inscrire dans une grande vision à travers l’adoption de la deuxième génération de la loi d’orientation et de programmation militaire qui concrétisera une vision à long terme en harmonie avec une politique de réoccupation du territoire national.
Les acquisitions faites au profit des FAMa ne doivent pas nous faire perdre de vue les réalités du contexte actuel. La reconstruction de l’Armée prendra du temps. Le Mali est un pays très vaste. Il faut plus de moyens financiers et surtout humains pour être à la hauteur des attentes des populations. Les jeunes officiers qui assument aujourd’hui d’importantes responsabilités politiques au sein de la transition reconnaissent devant le peuple que ce processus est un travail de longue haleine et que les résultats ne sont pas immédiats. Autant les propos tenus par certains activistes autoproclamés experts en question militaire aident les autorités de transition à dompter les esprits d’une frange importante de l’opinion publique, autant certaines de leurs sorties sont contreproductives au regard de leur grossièreté.
Il faut mettre en garde les autorités politiques contre toute précipitation à vouloir engager les Forces armées de défense et de sécurité dans des confrontations pouvant casser la dynamique actuelle. Il convient de tirer les leçons de 2014 et de ne pas oublier le contexte d’isolement diplomatique du Mali suite à certains choix. La meilleure option pour que le pays puisse poursuivre le renforcement des capacités des FAMa consiste à ne pas trop éloigner des efforts politiques dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Il s’agit d’user de toute sorte de stratagèmes pour ne pas briser l’élan en cours. Pour cela, il faut plus de dextérité diplomatique et politique de la part de l’équipe dirigeante de la transition pour déjouer les violentes dunes de sable d’insécurité qui se déplacent du « grand nord » vers le centre et d’autres zones du pays.
Entre les jeux de conservation du pouvoir politique et les enjeux de préservation du Mali, que Dieu inspire l’équipe dirigeante du pays !
Par Chiaka Doumbia