Dans une déclaration signée par son secrétaire général Hadji Seydou Patrice Dembélé, l’Amicale des Anciens Militants et Sympathisants de l’Union Nationale des Élèves et Étudiants du Mali (AMS-UNEEM) se prononce sur le bras de fer entre le gouvernement et la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.
L’AMS-UNEEM fait part de son opposition catégorique à toute décision tendant à prendre des non enseignants pour la surveillance et la correction des examens. Selon l’AMS-UNEEM, cette tâche relève exclusivement des prérogatives des enseignants : « Aucun corps étranger ne doit y être mêlé. Nous sommes convaincus qu’il y a encore de la place pour un dialogue constructif entre le gouvernement et les enseignants. La décision de prendre des non-enseignants pour remplacer les enseignants est très grave ; mais si elle venait à être la seule alternative, elle devra être prise en concertation avec tous les partenaires de l’école malienne. » L’Amicale appelle le gouvernement et les enseignants à renouer rapidement le dialogue pour le bonheur des enfants. « La fonction d’enseignant est un choix, un sacerdoce et ne doit en aucun cas faire l’objet d’aucun chantage ni prise d’otage de l’avenir des enfants », clarifie l’AMS-UNEEM.
Une prise de position qui cadre avec la posture de neutralité de l’AMS-UNEEM, mais les compagnons d’Abdoul Karim Camara dit Cabral auraient craché certaines vérités. Personne n’est contre l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. Ils doivent bénéficier d’un traitement pouvant leur permettent de vivre dignement mais rien ne justifie l’attitude des responsables de la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, visant à prendre en otage l’avenir des milliers d’enfants. Ce qui se passe actuellement dans le secteur de l’éducation comme d’autres secteurs de la vie publique du Mali, n’est pas du syndicalisme mais plutôt une rébellion contre la République, laquelle vacille malheureusement par manque de leadership. L’Etat du Mali doit maintenant commencer à se mettre sur pied pour débrouiller ces « dictatures syndicales » qui n’ont que trop duré dans un silence coupable. Trop, c’est trop !
Les militants de la Synergie ont le droit d’observer le mot d’ordre mais ils outrepassent en empêchant la tenue des examens. Une vidéo ayant circulée sur les réseaux sociaux montre quelqu’un se présentant comme membre de la Synergie en train d’empêcher la tenue des épreuves d’EPS. Cela est inadmissible et ne doit pas rester impuni. Que les enseignants de la Synergie qui ne veulent pas prendre part à la surveillance des examens restent à la maison. Toutes celles et tous ceux qui se rendront dans des écoles ou sur des terrains de sport pour faire obstacle à la tenue des épreuves doivent être arrêtés par les Procureurs de la République et traduits immédiatement devant les tribunaux correctionnels pour des infractions de flagrant délit. Pour appliquer la loi et protéger la société, les chefs des parquets ont un grand rôle à jouer. Ils doivent s’assumer pour que force reste à la loi.
Avec ou sans la Synergie des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, le gouvernement de Transition doit organiser les examens de fin d’année. Il ne saurait en être autrement.
Par Chiaka Doumbia