Entre nous : Rapport du bureau du Vérificateur généralrnLes manœuvres dilatoires d’un gouvernement usé

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Le gouvernement Modibo Sidibé, à travers trois de ses membres (le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Maharafa Traoré, celui délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget, Lassine Bouaré, en plus de la Ppg, Guindo Fatoumata) appuyés par toute une équipe de techniciens, a effectué le 10 février dernier une sortie au vitriol contre le dernier rapport du bureau du Vérificateur général.

rnDepuis l’installation en 2004 de l’institution en charge de lutter contre la corruption et la délinquance financière avec la production de rapports annuels, c’est la première fois que le gouvernement organise une conférence de presse pour réagir contre les griefs à lui reprochés dont la publication chaque année émeut l’opinion nationale et internationale. Surtout si le préjudice financier est énorme.
rn Faut-il croire en sa bonne foi dès lors qu’il aurait pu régir dès le 1er rapport en prenant le taureau par les cornes, et qu’il ne l’a jamais fait ? Opération de séduction à l’endroit de l’opinion nationale et des partenaires techniques et financiers ou manœuvres dilatoires visant à masquer les échecs d’un gouvernement usé qui a été le plus souvent secoué par des scandales ?  Ou, est-ce tout simplement une tentative visant à intimider, voire à caporaliser le nouveau Vérificateur général ? L’équipe gouvernementale veut-elle nous faire comprendre qu’il y a moins de corruption à présent qu’elle a la main à la… pâte ? Pourquoi une telle sortie à l’heure où le premier vérificateur général s’apprête à faire ses valises ? Une heureuse coïncidence ou quoi ?      
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rnEn vérité le motif réel (car il y a bien une raison inavouée) n’est pas d’apporter des éléments de précision sur certains problèmes soulevés dans les rapports sectoriels, notamment les services d’assiette et de recouvrement du rapport 2009 du Vérificateur général. En terme de manque à gagner, ce dernier avait battu le record avec 112 milliards. Jusque-là, c’est le rapport de 2006, avec 103 milliards, qui avait tenu le haut du pavé.
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rnLe gouvernement Modibo Sidibé se démasque lorsqu’il fait appel à  Amadou Gadiaga, contrôleur des services publics et Sombé Théra procureur de la république près le tribunal de première instance de la commune III du district de Bamako en charge du Pool économique et financier, pour se lancer dans une véritable guerre de terminologies dont l’unique but serait d’intimider le bureau du vérificateur général « d’éviter l’utilisation du terme ‘’manque à gagner ‘’ qui n’est pas un terme approprié en matière de vérification. » Car, on ne retrouve nulle part dans les normes de vérification financière de l’Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des Finances Publiques (Intosai), une référence universelle en matière de contrôle des services publics, l’expression ‘’manque à gagner‘’.
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rnLe rôle de Sombé Théra (il a une place centrale dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au sein de l’appareil judiciaire) n’est pas de se prononcer sur les termes utilisés par le végal. Conformément à la loi, il est chargé de recevoir les plaintes et autres dénonciations. Exclusivement, il lui appartient d’apprécier la suite qui leur est réservée. En mot, il s’agit pour lui de voir s’il y a infraction ou pas à la loi pénale. Et d’agir en conséquence.
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rnDans un document produit par le cabinet du Premier ministre, dont une copie a été remise à la presse, le gouvernement reconnaît d’indiscipline budgétaire, des risques de mauvaises gestions, voire l’absence des pièces justificatives ?!!?‘’
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rn A l’analyse, il appartient qu’il s’agit de risques de mauvaises gestions des fonds qui, en matière de vérification financière, nécessitent des vérifications plus approfondies afin de tirer des conclusions et mieux fonder l’opinion du vérificateur’’, peut-on dire dans le document officiel.
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rnBien avant son interrogatoire par le procureur anti-corruption et sa mise sous mandat de dépôt en avril 2009 par le juge d’instruction, on le savait déjà, le vérificateur général est devenu le bébé encombrant entre les mains de ses géniteurs. Qui n’ont pas tardé à rattacher son budget au Trésor public. Et cela malgré des réserves formulées par le Vérificateur général du Canada.
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rnEn quoi, ces manœuvres visent à paralyser une institution qui ne cesse d’avoir des sympathies au sein de l’opinion.
rnLe gouvernement s’y prend mal. Et très mal !
rnPar Chiaka Doumbia

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