«La DÉMOCRATIE n’est pas en cause, ce sont les PRATIQUES DÉMOCRATIQUES qui peuvent DÉRAPER. Il est très souvent admis qu’il n’existe pas de mode de gouvernance PARFAIT. Entre les différents systèmes, il faut nécessairement CHOISIR, à titre indicatif, entre la DÉMOCRATIE, la MONARCHIE, la DICTATURE, le FÉODALISME, le TOTALITARISME.
Or, faut-il partager cette citation de Winston Churchill : “LA démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres” ? C’est dire que les tares de la DÉMOCRATIE sont connues à l’instar de celles de tous les autres modes de gouvernement. Seulement, à titre comparatif, la DÉMOCRATIE est le moindre mal. Il s’agit d’un idéal pour l’atteinte duquel PLUSIEURS PRATIQUES existent.
Que les hommes échouent dans leurs pratiques de la DÉMOCRATIE, cela ne devrait et ne saurait remettre en cause la VALEUR DE LA DÉMOCRATIE, en tout cas par rapport à un MESSIE dont la seule volonté régente TOUT.
De façon prosaïque, le patient qui ne respecte pas le protocole sanitaire de son médecin et dont l’état de santé ne peut que se dégrader, doit-il s’en prendre à son “indiscipline” ou à l’efficacité du protocole sanitaire, par conséquent à la compétence du médecin ? La dégradation de son état de santé est due plutôt au NON RESPECT de la prescription médicale qu’au contenu de ladite prescription. En définitive, je suis tenté de partager l’avis de ceux qui pensent que “c’est l’homme malien qui est à réformer”; cela permettra peut-être de MIEUX APPLIQUER les prescriptions démocratiques.
Les Institutions ne valent que par la valeur des HOMMES qui les animent, disait l’autre. Dieu préserve notre Patrie ! ».
Le Président de la Commission nationale des droits de l’Homme, syndicaliste bon teint, Aguibou Bouaré a posté le 27 janvier dernier, cette petite réflexion sur sa page facebook. Ces quelques mots doivent susciter un véritable débat d’idées. Car, sous nos tropiques, la tendance actuelle vise à remettre en cause la démocratie comme étant la base de tous les maux dont souffre le pays. Curieusement, parmi les pourfendeurs de la démocratie se trouvent des hommes et des femmes qui sont devenus, à coup de pratiques mafieuses, des nouveaux riches avec des appartements achetés à l’extérieur, pendant qu’on ne compte aucune personne fortunée dans toute leur lignée. Ces mêmes individus continuent de narguer le peuple et veulent que les gens leur suivent dans leur félonie.
Pour masquer leur platitude, certains acteurs de la vie publique mettent au compte de la démocratie leurs comportements déviants et veulent profiter de leur ignorance de la masse populaire. Le clientélisme, le favoritisme, la corruption, les retro commissions sur des commandes publiques sont des pratiques instaurées par certaines classes dirigeantes et souvent avec la complicité d’une partie de la population. Cette même partie de la population refuse de se remettre en cause et accable la démocratie. Selon Georges Orwel, « un peuple qui élit des corrompus, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ».
Les détournements de deniers publics, le vol des biens de la communauté, le mensonge, la trahison, la démagogie, l’instrumentalisation de la justice pour détruire des adversaires politiques ou emprisonner des journalistes indépendants et autres ne sont pas des valeurs démocratiques mais plutôt des pratiques déviantes menées par certains acteurs de la vie publique. Donc, ne confondons pas démocratie et pratiques défiantes. La démocratie n’est pas la cause de nos maux mais plutôt les hommes en charge des institutions de la République. Ceux-ci ont plombé, à travers leurs comportements pervers, le processeur démocratique.
Par Chiaka Doumbia