Entre Nous : Mister Georges, toujours fair- play

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Selon les résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle au Libéria publiés le vendredi dernier, après le dépouillement des votes dans plus de 99% des bureaux, le candidat du Parti de l’Unité, la formation politique de l’opposition, Joseph Boakai, a récolté 50,89% contre 49,11% pour le Président sortant, Georges Weah.

Aussitôt, Georges Weah a pris la parole. «Ce soir, le CDC (Congrès pour le changement démocratique) a perdu l’élection, mais le Liberia a gagné…. Le peuple libérien a parlé et nous avons entendu sa voix….C’est le temps de l’élégance dans la défaite…Les résultats annoncés ce soir, bien que non finaux, indiquent que M. Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper. J’ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire», a-t-il souligné sur les antennes de la radio nationale.

Le Président sortant, estime que la proximité des résultats révèle une profonde division. «La proximité des résultats révèle une profonde division, au sein de notre pays… Guérissons les divisions causées par la campagne et rassemblons-nous, pour former une seule nation et un seul peuple uni», appelle la légende du football africain. Un message de fair-play qui apaise les cœurs et les esprits dans le pays.

Après le Sénégal, la Sierra Leone et la Gambie, ce scrutin présidentiel au Libéria dément ainsi la phrase fétiche de feu Oumar Bongo, selon laquelle on n’organise pas les élections, pour les perdre en Afrique. Georges Weah vient de poser un acte, hautement symbolique qui confirme son esprit fair-play et conforte la démocratie au Libéria. Ravagé pendant plusieurs années, par une guerre civile, ce pays anglophone d’Afrique de l’ouest entre dans une nouvelle ère, avec cette victoire de Joseph Boakai. Le candidat de l’opposition prend sa revanche, sur Weah qui l’avait battu en 2017, au second tour de la présidentielle. Vétéran de la politique libérienne, le nouveau chef de l’Etat du Libéria, fut vice-président d’Ellen Johnson Sirleaf.

L’accession de Joseph Boakai à la magistrature, à 78 ans, prouve à suffisance qu’il ne sert à rien de fixer de limite constitutionnelle, en vue d’empêcher une catégorie de citoyens, à cause de l’âge. Et qu’il revient au peuple, de choisir celui ou celle en mesure de relever les défis de l’heure.

Le geste du Président Weah, rappelle ceux du Président Abdou Diouf, en 2000 et d’Abdoulaye Wade en 2012, au Sénégal. Le Président Diouf a félicité son opposant historique, pour sa victoire, tandis que Me Wade a concédé sa défaite face à Macky Sall. Il rappelle aussi celui de Soumaïla Cissé qui s’est rendu en 2013, chez son challenger Ibrahim Boubacar Kéita, pour le féliciter.

Les États-Unis d’Amérique ont félicité «le président élu Boakai pour sa victoire et le président Weah pour son acceptation pacifique des résultats ».

Le Président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Omar Touray, a félicité le Président George Weah et le peuple libérien, d’avoir organisé une élection non seulement libre et équitable, mais aussi la première organisée de manière autonome, ces dernières années. Il a félicité «également le Président Weah, d’avoir gracieusement accepté les résultats des élections, ce qui témoigne de son esprit d’homme d’État et de son engagement, en faveur de la consolidation de la paix et de la sécurité, au Libéria. Le Président Omar Touray a félicité Joseph Boakai, pour son élection à la présidence du Libéria». Selon le Président de la Commission de la Cedeao, «les résultats des élections ne représentent pas seulement la volonté du peuple libérien, mais ils indiquent aussi, que la démocratie est vivante dans la région de la CEDEAO».

Chiaka Doumbia

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