Dans son communiqué N°007, l’Etat-major des Armées a annoncé que les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont mené du 12 au 24 mars 2023 plusieurs types d’opérations.
Sur la base de renseignements bien précis, des missions de reconnaissances offensives appuyées par l’aviation ont été lancées contre des Groupes Armés Terroristes dans les secteurs de Bandiagara, Indélimane et Tessit, a précisé le texte officiel du commandement rendu public via la Direction de l’information et des relations publiques des Armées.
Dans le secteur d’Indélimane, le communiqué annonce 58 terroristes neutralisés, 03 sanctuaires, 01 Pick-up et une trentaine de motos détruits ; 02 motocyclistes neutralisés, 01 sanctuaire détruit, 03 Pick-up, 01 Kia et 02 motos également détruits au niveau du secteur de Tessit.
Du 24 au 27 mars dernier, l’Armée nigérienne déclare avoir mené des opérations à Hamakat et Adaremboucane pour détruire les sanctuaires de l’Eigs. A Hamakat, l’opération Almahaou des forces spéciales nigériennes a permis la neutralisation de plus «de 79 terroristes».
Le secrétaire général du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) Moussa Ag Achacouramane a posté, le 24 mars 2023, sur sa page twitter, ce message : «Félicitations aux FDS du Niger qui ont mené une opération aéroterrestre contre DAESH à Hamagat (90 km sud de Ménaka), zone servant de refuge aux leaders locaux & étrangers de DAESH depuis 8 ans. Les FDS du Mali ont fait de même à Indelimane contre les mêmes.»
«Depuis la dernière visite du CEMA du Niger au Mali, les FAN et Barkhane combattent sans relâche les terroristes de daech. Par air et par terre au Niger mais aussi au Mali côté Adaremboucane, daech n’a pas connu une telle pression depuis que Le Gal Guibert a quitté Barkhane», a commenté Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Gatia.
Les deux armées ont-elles commencé à collaborer ? Ces succès communs et simultanés sur l’ennemi constituent-ils les premiers résultats de la récente visite du Chef d’état-major général des Armées du Niger au Mali ? Aucune déclaration officielle ne corroborant cette thèse, on ne peut ne pas se réjouir d’une si heureuse coïncidence. Partageant plus de 800 km de frontière avec le Mali, le Niger fait face à plusieurs fronts. Ce qui se passe dans certaines parties du Mali et du Burkina Faso le touche directement.
Ménaka est plus proche de Niamey que de Bamako. Si l’Etat islamique se renforce dans ces zones du Mali comme c’est le cas ces dernières années, la menace devient plus pressante pour le gouvernement nigérien que celui de Bamako. La preuve : le 10 février dernier, une embuscade à Intagamey dans le département de Banibangou a endeuillé le Niger avec 17 soldats tués et 12 autres portés disparus suite aux actions de l’Eigs. Les images diffusées étaient cependant de nature à saper le moral des soldats et à semer un certain émoi au sein de la population nigérienne.
De toute évidence, ces opérations menées par l’Armée nigérienne contre l’Eigs constituent une lueur d’espoir dans la coopération militaire pour combattre les combattants de ce groupe armé radical qui se singularise par des méthodes très atroces. Si Bamako affiche sa volonté d’assurer sa souveraineté sur son territoire, force est de constater qu’il manque de capacités nécessaires pour garantir la sécurité partout où besoin existe. Il faut donc se donner la main et conjuguer les efforts dans le cadre d’une lutte efficace.
Les groupes armés radicaux se fichent superbement de la souveraineté d’un Etat. L’exercice du droit de poursuite peut contribuer à réduire les capacités de nuisance des «groupes djihadistes». Il faut aller au-delà dans la coordination des opérations.
Par Chiaka Doumbia