Entre Nous : Loi des finances 2010 : La guerre des tranchées

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Les recettes de la Loi de finances sont évaluées à 1097,775 milliards contre 1001,800 milliards en 2009, soit une augmentation de 9,58%. Les dépenses, elles, se chiffrent à 1 192, 300 milliards. Il en résulte un déficit prévisionnel de 94,525 milliards, contre 127, 805 milliards en 2009. Le financement de ce déficit serait assuré par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures ainsi que par la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunts émis par le Trésor public malien.

Pour l’année 2010, le budget de la Présidence de la République est arrêté à 11 960 098 000 contre 11 509 975 000 l‘année précédente. La part octroyée à la Primature s’élève à environ 6 195 391 000 FCFA. L’Assemblée nationale avec 9 489 837 000 CFA contre 9 476 434 000 en 2009 voit son budget légèrement augmenté. La Cour suprême et la Cour constitutionnelle connaissent respectivement une baisse sensible de leur allocation budgétaire avec 1 415 986 000 et 1 036 359 000. Le Conseil économique, social et culturel obtient environ 869 643 000 et le Haut  conseil des collectivités, 1 579 236 000.

Il convient de souligner que le grand monde de l’éducation se taille  33, 42% en 2010 contre 33,18% en 2009. L‘objectif visé est d’atteindre les 35% à l’horizon 2012. Les secteurs de la santé, de la justice ont connu aussi une évolution sensible de leurs quotas.

Il est inscrit dans la Loi des finances 2010 une prévision de 40 337 milliards au titre des déplacements et missions. Il est prévu 29, 976 milliards en matière de dépenses de consommation d’eau, d’électricité et de téléphone contre 28,372 milliards. Cette augmentation de 5,65% est imputable à l’augmentation des dotations des administrations déconcentrées conformément à leur consommation réelle. Il est prévu d’entreprendre des mesures visant une meilleure maîtrise de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone à travers l’utilisation du système des cartes prépayées.

Les experts du ministère de l’Economie et des finances rassurent : les prévisions de recettes inscrites au budget de l’Etat ont été correctement évaluées. Il en est de même pour les dépenses. Les ressources seront allouées en priorité à la prise en charge des engagements de l’Etat et la réalisation des investissements nécessaires à l’accélération de la croissance économique. 

Selon le rapport de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, la Loi de finances 2010 reflète les orientations politiques stratégiques définies dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté, le Projet de développement économique et social ainsi que la Déclaration de politique générale du gouvernement.

Pour l’honorable Koniba Sidibé, le budget n’est ni volontariste ni réaliste. On ne peut pas, affirme-t-il, continuer à construire des hôpitaux alors que les habitants de certaines localités parcourent des kilomètres pour soigner leurs maux de tête. Il est aussi inadmissible d’allouer des milliards alors que les villageois continuent à prendre en charge leur école communautaire.

 ”C’est un budget réaliste et le déficit est soutenable. Nous sommes sur la bonne voie. Nous avons une visibilité très claire du budget.” a souligné un député de la majorité parlementaire, qui estime que le fait d’accorder une subvention de 15 milliards aux agriculteurs constitue une grande révolution dans un pays comme le Mali.  De l’avis du ministre de l’Economie et des finances, Sanoussi Touré, il  y a eu un volontarisme dans la conception de la Loi des finances. ”Volontairement, Koninba Sidibé veut amener la confusion dans les esprits sinon il sait bien que le budget est réaliste”. 

Après des débats houleux, la Loi de finances 2010 a été adoptée par 116 voix pour et 19 contre. L’opposition conformément à ses directives a voté contre le projet de loi.    

Par Chiaka Doumbia

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