Le 24 mars 2022, le gouvernement du Ghana a annoncé une réduction de 30% des salaires du Président et des ministres. Entre autres annonces fortes : la fin des voyages à l’étranger pour les membres du gouvernement et de l’achat des véhicules importés jusqu’à la fin de l’année, la réduction à 50% des allocations de carburant aux officiels et une diminution des prix du carburant de 1,6%. Selon le ministre ghanéen des finances, Ken Ofori-Atta, « les pays développés ou en développement s’affairent à prendre des décisions pour remettre leur économie sur la bonne voie, après l’impact dévastateur de la Covid-19 (…) et de la guerre actuelle Russie-Ukraine ».
La mesure de réduction des salaires du Président du Ghana et de ses ministres permettra de faire une économie de plus de 200 millions de F CFA. Des gestes de ce genre devraient servir d’exemples pour les décideurs maliens. Le Ghana n’est pas un pays qui traverse une crise aussi grave que le Mali, confronté depuis une décennie à une crise multidimensionnelle.
Malgré l’extrême gravité de la situation au Mali, aucune autorité publique n’a renoncé à une partie de ses privilèges. L’octroi de 2/3 du fonds de souveraineté du Président de la Transition à la réalisation des œuvres sociales n’est pas un renoncement mais plutôt un « placement politique ». Le Premier ministre continue de percevoir les mêmes fonds de souveraineté que ses prédécesseurs. Le Président du Conseil national de la Transition (CNT) est traité comme le Président de l’Assemblée nationale. Les membres du CNT continuent de bénéficier des mêmes avantages que les députés élus en situation normale. Ils ont même des primes de restitution. Quant aux membres du gouvernement, ils ont les mêmes avantages que les équipes précédentes. Cela doit être corrigé dans un contexte où le pays subit de plein fouet les conséquences des sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA.
Dans un monde en pleine tempête, il est attendu des premières autorités d’énormes sacrifices afin de permettre aux citoyens de traverser une période qui suscite des remous sociaux dans des pays développés, à plus forte raison, ceux réputés fragiles comme le Mali. Pourquoi le Président de la Transition, le Premier ministre, les Présidents des institutions, les membres du gouvernement et du CNT ne peuvent pas renoncer à une partie de leurs privilèges au profit du Trésor public ? Pourquoi ne pas accorder seulement 40% du traitement des députés élus aux membres du CNT ? Pourquoi le Premier ministre a dénoncé le train de vie des premiers responsables du pays sous IBK continue de bénéficier des même fonds sans broncher ?
Les sacrifices ainsi consentis par les autorités, en termes de réduction de privilèges et de diminution du train de vie de l’Etat, seront mieux rationnalisés afin d’aider les populations à traverser la période cruciale marquée par une augmentation substantielle des prix. C’est à ce prix que les plus hautes autorités anticiperont sur les mouvements sociaux en perspective. Les coupes budgétaires opérées et les effets directs ou indirects des sanctions imposées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA auront des effets dévastateurs. Sans oublier les conséquences de la situation mondiale où la tendance est à l’augmentation.
Par Chiaka Doumbia
Va dire d’abord à Nana Akufo de suivre plutôt les exemples de NKrumah et de Rawlings. Ils n’ont jamais été valets de quelq’un à plus fortes raisons un petit pédé français, macron
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