Entre Nous : L’autre sale guerre !

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Les millions de victimes des groupes terroristes dans le Sahel et au-delà ne sont pas occasionnés par les seules armes létales utilisées contre les forces républicaines et les pauvres populations civiles. Une Arme de Destruction Massive pire que l’emblématique ‘’radio mille collines’’ fait encore plus de ravages. Il s’agit de la guerre informationnelle, celle des fausses informations.

Même si cette autre sale guerre ne date point d’aujourd’hui, son impact est boosté par le phénomène des réseaux sociaux.

Elle s’opère par la mise en circulation délibérée de fausses informations distillées à partir d’officines secrètes au service de telle ou telle puissance. Elles sont animées par des cyber-activistes. Des hordes de snipers, leurs sataniques doigts sur ‘’la gâchette’’ d’écrans, visent leurs cibles – des personnes physiques comme les Etats ou autres institutions- à coups de calomnies pour les fragiliser, porter atteinte à leur crédit, les diaboliser, les détruire. Pour en ajouter au chaos !

Les officines de fabrique de fakenews sont aussi nuisibles à la sécurité nationale et sous-régionale que les actes terroristes qu’elles accompagnent. Elles cachent d’énormes enjeux financiers, économiques et géostratégiques.

Le Mali est durement frappé par le sinistre phénomène. En 2012, au début de la guerre déclenchée par le Mnla, Amadou Toumani Touré a été livré à la vindicte populaire avec des ‘’informations’’ fabriquées de toutes pièces. Des inepties du genre : «ATT, chef rebelle !» «ATT informe les rebelles les positions de notre Armée». Les populations ont été ainsi manipulées contre un régime qui faisait pourtant de son mieux pour leur bien-être, à commencer par le renforcement de la cohésion sociale et de l’unité nationale.

Bêtement relayées par des organes de presse, ces rumeurs ont fait plus de mal à la stabilité nationale que les lâches et fratricides attaques du Mnla car elles ont contribué à discréditer la première institution du pays. Le Président de la République fut renversé par des mutins dirigés par un certain capitaine Sanogo. Les trois régions du nord sont vite tombées aux mains du Mnla et des groupes armés islamistes.

Une guerre farouche doit être livrée à cette autre sale guerre. L’Etat se doit de promouvoir une pragmatique politique d’éducation aux médias et aux outils numériques. Les citoyens seraient alors plus aptes à recevoir ce qui leur est servi avec un esprit critique.

Par Chiaka Doumbia

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2 COMMENTAIRES

  1. “L’Etat se doit de promouvoir une pragmatique politique d’éducation aux médias et aux outils numériques.” VOUS AUSSI, HOMME DE MEDIA, VOUS ETES INTERPELE, SINON VOTRE METIER EST AU BOUT DES… RESEAUX.

  2. Et que dire de ce site Maliweb qui va puiser dans des sites russes, des sites conspirationnistes européens ou des USA ces articles nauséabonds ?

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