Entre nous : «Biens mal acquis» : les voleurs et leurs receleurs !

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La question des « biens mal acquis » est le principal centre d’intérêt de certaines ONG internationales comme « Transparency International ». A ce sujet, les autorités du Gabon, du Congo Brazza, de la Guinée Equatoriale sont sur le gril. Entre 2000 et 2003, le Président de la Guinée équatoriale a fait un transfert de 19 millions d’euros de la banque américaine Riggs vers une banque espagnole aux Baléares. Selon le journal français « Le Monde », des membres de la famille Bongo détiennent à Paris 33 appartements ou maisons dont un hôtel particulier de plus de 18 millions d’euros. Les avoirs de la famille de Denis Sassou Nguesso sont estimés à 18 appartements ou maisons en France. La justice française a saisi des biens appartenant au fils du président équato-guinéen.

Le dictateur nigérian, Sani Abacha, a logé dans des comptes en Suisse la bagatelle de 594 millions de dollars. Il avait hébergé d’autres fonds à Jersey au Royaume Uni. Il y a aussi le fameux fonds Mobutu du nom de l’ex-président du Zaïre, Mobutu Sesse Seko.

On ignore à présent où se trouvent les avoirs des proches de Mouammar Kadhafi estimés à plusieurs milliards d’euros déposés à l’époque dans des comptes bancaires de certains pays européens. Un journal belge révélait récemment que 10 sur 16 milliards d’euros appartenant à l’entourage de l’ex-guide libyen auraient disparu des comptes d’Euroclear Bank de Belgique entre 2013 et 2017.

Si la Suisse, les USA et le Royaume-Uni ont restitué des fonds, la France n’a procédé à aucune restitution des biens mal acquis. Il est évident que les fortunes déposées dans des comptes à l’étranger par les dirigeants des pays africains et leurs proches proviennent du vol et du détournement des biens de ces pays. Les banques qui acceptent ces fonds n’ignorent pas leur origine. Les autorités des pays qui hébergent les fonds volés ou détournés ferment les yeux pour la simple raison que ces fonds servent à financer leurs économies. Les fonds libyens dissimulés à travers le monde par le défunt Kadhafi et ses proches en sont la parfaite illustration. De leur date de dépôt à nos jours, ces milliards d’euros appartenant au peuple libyen financent les économies des pays qui les hébergent et aussi, produisent des intérêts.

Dans le langage des juristes, la personne qui accepte une chose volée s’appelle un receleur. Si le voleur doit être sanctionné, le receleur doit être retenu dans les liens de la prévention ou de l’accusation. Dans cette histoire de biens mal acquis, les occidentaux doivent arrêter de se moquer des peuples africains victimes des pratiques criminelles de leurs dirigeants qui volent et pillent leurs peuples avec la complicité de ceux qui veulent se faire passer pour des donneurs de leçons.

Nous ne voyons pas de différence entre ceux qui volent et ceux qui acceptent de loger les fonds volés chez eux. Que l’Occident arrête sa duperie et reconnaisse que ces « biens mal acquis » servent à financer une partie de son économie.

Par Chiaka Doumbia

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