Entre nous : La corruption au Mali

9

Le 9 décembre est célébrée à travers le monde comme la Journée Mondiale de Lutte contre la Corruption. L’Organisation des Nations-Unies (ONU) qualifie la corruption de crime qui « sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l’instabilité gouvernementale ». Interrogé par notre confrère ‘’JournalduMali’’, le jeune rappeur Master Soumi, de son vrai nom Soumaïla Doucouré, estime que cette célébration est un non-événement au Mali. « Il y a une mauvaise volonté des gouvernants et des gouvernés à lutter contre ce fléau dans notre pays. Au Mali, lorsqu’on parle de lutte contre la corruption, c’est seulement dans les discours mais jamais dans les faits parce que les vrais voleurs de la République sont dans les bureaux. Ils volent les deniers publics et se les partagent avec ceux censés appliquer la loi. A titre d’illustration, nos prisons ne sont remplies que de petits voleurs. Les grands voleurs continuent leurs sales besognes sans être inquiétés car ils savent comment faire taire la justice. Une justice corrompue, taillée sur mesure », ajoute le jeune rappeur connu pour ses sorties très critiques contre l’élite dirigeante.

Le député français du Cher de la première circonscription Yves Fromion (LR), de retour d’une mission au Mali au compte de la Commission des Affaires Européennes déclare : « L’Union Européenne a développé un dispositif baptisé EUCAP visant à reconstituer les capacités de l’État malien par des formations autour de l’appareil administratif. Ce qui n’est pas toujours simple car la corruption règne en maître au Mali. Vous passez le poste frontière à l’aéroport avec un billet à la main ! ».

Au Mali, malgré la présence de nombreuses structures pour lutter contre la corruption et la délinquance financière, le fléau ne baisse pas d’intensité et continue de gangréner tous les secteurs de la vie publique. Difficile d’évaluer les méfaits de ce crime même si  les chiffres rendus publics chaque année par le Bureau du Vérificateur général donnent une petite idée du coût de la corruption. Sous le couvert du ‘’prix de cola’’, des pratiques mafieuses et détestables ont pris corps. Maintenant, on ne réclame plus le prix de cola mais plutôt celui des bœufs.

Face à l’élite dirigeante corrompue, le peuple semble se complaire dans une résignation totale, synonyme de lâcheté et de complicité. Tout cela sur fond de grande cupidité. On court derrière des cadres voleurs qui puisent dans les caisses publiques pour se donner une certaine image. Il suffit de voir le train de vie de certains fonctionnaires de l’Etat. Rares sont ceux qui vivent avec leurs propres moyens. Dans ce pays où l’honnêteté et la droiture étaient des valeurs cardinales, les cadres intègres et rigoureux sont les plus détestés pour la simple raison qu’ils refusent de prendre l’argent public et constituent des obstacles pour les autres. On ne peut pas lutter contre la corruption tant que les leaders politiques se battent pour obtenir des postes ministériels et administratifs afin d’entretenir leurs bases politiques. Des campagnes électorales sont financées par des opérateurs économiques en échange de l’octroi du monopole de tel ou tel marché de l’Etat. Il est impossible d’engager une lutte contre la corruption tant que les marchés publics sont attribués aux opérateurs économiques sur des bases partisanes. Il n’est pas facile de s’attaquer à la corruption dans un pays où les citoyens ont pris la mauvaise habitude de courir derrière les détenteurs d’une parcelle d’autorité à la recherche du prix de condiments ou de frais d’ordonnances.

Pour lutter contre la corruption, chacun de nous doit avoir le courage de changer en mettant en avant l’intérêt général.

Par Chiaka Doumbia

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Pour combattre la corruption il faut d’abord une volonté politique un dirigeant accepté par tous et qui impulse un changement de mentalité un changement de nos mauvaises habitudes mais qui reconnaissons le permettra de faire en sorte que les fonctionnaires puissent vivre et nourrir leur familles en travaillant que les civiles les paysans les artisans puissent bénéficier de la même situation que ce même dirigeants puisse hausser le ton fasse à nos pilleurs de ressources qu il soit un exemple comme modibo ou zou et non att ou ibk et sa famille etc .seconde combattre l impunité et encourager les honnêtes monsieur. C’est un vaste chantier en tout cas en parler déjà dans les journaux est une avancée il faut continuer on le sait le vrai danger pour les cest les corrupteurs

  2. Au mali la corruption c’est comme un pantalon sale … pour l’enlever il faut en avoir un autre.

    Comme tous les agents ou presque sont corrompus comment faire…. pour eliminer ce mal qui gangrene le pays…..?

  3. Comrades corruption stop only when punishment outweigh possible gains to extent it is foolish for to be corrupt party to risk their welfare where corruption is certain to be timely uncovered with no way out but punishment.
    There is nothing complicated about this effective method. It have worked all over this world. Very sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu Il-Khan aka Kankan.

  4. En dehors d’une révolution, je ne vois pas de solution au phénomène.
    C’est le coup d’état de 1968 qui a donné le coup d’envoi à ce phénomène national. Lorsque vous venez des pays voisins, vous êtes accueilli par tous les agents de l’état (police, douane, mairie, gendarmerie) et à tous les postes (deux fois plus nombreux d’ailleurs que chez les voisins) par des rackets. A un moment on peut se demander si l’état paye ses fonctionnaires. Faites un tour en côte d’Ivoire, au Sénégal ou au Burkina, vous serez surpris de constater que les policiers ne sifflent jamais pour “contrôler” mais pour fluidifier la circulation. De Moussa à IBK, tous présidents semblent d’accord pour le phénomène. Tous les agents de l’état pensent normale, la corruption. Le cours du problème ne peut s’inverser qu’avec un soulèvement populaire à la roumaine de Ceausescu en 1989. Puisque les seuls politiques capables d’y apporter un début de solution ne seront jamais élus présidents.

    • Pour éviter la corruption donnez aux Maliens le même taux de salaire qu’au Sénégal,en Côte d’Ivoire,au Gabon……et que les affaires économiques contrôlent tjrs le marché et en plus diminuer le salaire du Vérificateur général,les indemnités des agents du contrôle d’Etat,des inspections et en revanche payer des indemnités aux agents qui ont la gérance des fonds

  5. Il n’est pas aisé de débattre de la corruption dans le milieu des cadres maliens à forte raison de lutter contre la corruption. Presque que tous les cadres de ce pays font l’apologie de la corruption. Je suis sûr que la corruption aura raison de l’existence du Mali si on fait rien.

  6. Le journaliste Chaka DOUMBIA a tout dit en évoquant ceci ” On court derrière des cadres voleurs qui puisent dans les caisses publiques pour se donner une certaine image. Il suffit de voir le train de vie de certains fonctionnaires de l’Etat. Rares sont ceux qui vivent avec leurs propres moyens. Dans ce pays où l’honnêteté et la droiture étaient des valeurs cardinales, les cadres intègres et rigoureux sont les plus détestés pour la simple raison qu’ils refusent de prendre l’argent public et constituent des obstacles pour les autres. On ne peut pas lutter contre la corruption tant que les leaders politiques se battent pour obtenir des postes ministériels et administratifs afin d’entretenir leurs bases politiques. Des campagnes électorales sont financées par des opérateurs économiques en échange de l’octroi du monopole de tel ou tel marché de l’Etat. Il est impossible d’engager une lutte contre la corruption tant que les marchés publics sont attribués aux opérateurs économiques sur des bases partisanes. Il n’est pas facile de s’attaquer à la corruption dans un pays où les citoyens ont pris la mauvaise habitude de courir derrière les détenteurs d’une parcelle d’autorité à la recherche du prix de condiments ou de frais d’ordonnances.

    Pour lutter contre la corruption, chacun de nous doit avoir le courage de changer en mettant en avant l’intérêt général.” fin de citation.

  7. CORRUPTION ? 😆 😆 😆 😆 😆 😆 INTELLIGENT D’ABIDJAN …Du Mardi 12 Juillet 2011….. 🙂 🙂
    ****A en croire l’hebdomadaire malien, l’ex-Vérificateur général, ( SIDI SOSSO ) avant sa mission à la BHM-sa, le 3 novembre 2004, aurait reçu un virement venant des comptes internes 11 et 12 de la BHM-sa sur son compte personnel No : 01 68 078039 R 00, 42 322 000 CFA le 28 octobre 2004, somme qu’il a prélevée dès le lendemain le 29 octobre 2004, au guichet de la BHM avec un de ses chèques personnels BHM 00011800287****** « Mankagagné », a remboursé uniquement les 8 millions en raison de 675 000 FCFA tirés sur son compte personnel de la BICIM et a arrêté toutes les opérations sur son compte BHM en 2006, afin de faire oublier le non remboursement des 42 millions dus à la banque »…..****dans le mensuel Jeune Afrique du 20 juin 2011, l’ex-Vérificateur affirmait avoir levé un coin de voile sur la gestion des fonds publics au Mali. Les 42 millions faisaient donc partie du coin non levé par lui-même.****** 🙂 🙂 🙂 🙂

Comments are closed.