Edito : Maliba

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C’est la Pana reprise par Sénéweb qui le relève pour s’en indigner. Le président Abdoulaye Wade de concert avec Alpha Condé de Guinée auraient téléphoné au guide de la révolution libyenne pour l’assurer de leur soutien. Si cela était, un tel accompagnement au moment où à Tripoli et dans la plupart des grandes villes du pays l’émeute est à son comble et les tueries plus encore, ce coup de fil laisse perplexes les démocrates de par le monde, en particulier ceux d’Afrique, des rangs desquels ils sont eux-mêmes issus.

Wade, c’est un combat de trente ans pour aboutir au Sopi, mettant fin à un exercice hégémonique du pouvoir par le parti socialiste sénégalais. Alpha Condé, nouvellement élu à la tête de son pays, avec parcours similaire, a mis fin à plus de 50 ans de dictature dans ce que fut le royaume de l’intolérance politique et de l’incommensurable bêtise humaine. On comprend, dès lors, mal qu’ils puissent être seulement soupçonnés d’entrave à la marche des peuples ailleurs.

On ne peut vouloir une chose et en faire le contraire et dans ce dossier certains noms surprendront plus d’autres. S’il était avéré que Bouteflika avait emprunté la même voie comme le dit nos sources alors il est à désespérer de nos dirigeants. Kadhafi, quarante deux ans durant, c’est connu, a été plus que généreux pour la plupart des hommes politiques et régimes sahélo sahariens.

Pour autant, faut-il fermer les yeux et se taire quand par centaines voire par milliers des hommes et des femmes tombent sous les coups des armes lourdes, pour un peu plus de liberté et de démocratie ? Le jeu de la politique est complexe et peut difficilement sortir de l’ambigüité et c’est pour cela que l’amitié en politique ne peut s’exercer que lorsque les peuples au nom desquels on parle, la valide. Konaré, en son temps, ne disait-il pas face à la grande sollicitude de certains de ses pairs que l’attachement que l’on pourrait lui témoigner ne vaut que si l’on traitait dans les mêmes dispositions ceux de ses compatriotes vivant sur leurs terres ?

Quand il s’agit des peuples souverains et libres, il n’y a plus de fidélité ni de « retour d’ascenseur » qui vaillent. Le droit des peuples, c’est le droit des peuples. Il ne tolérera aucun accommodement, aucune tentative, de quelque nature que ce soit, pour les spolier. Kadhafi a beaucoup donné, à tous, c’est entendu, mais peut-il pour cette raison avoir droit de vie et de mort sur son peuple au point de le clamer et de tracer le sillon qui drainera son sang martyr ?                                             

 S.El Moctar Kounta

 

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