Eclairages : Cma à Kidal : provocation ou pression ?

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Adam Thiam.

Région-bélier fonçant tête baissée, contre sa propre paix, celle du pays, et celle des voisins,  Mopti avait réussi à reléguer Kidal au second plan.  Depuis quelques heures, la grande frondeuse de l’Adrar a repris ses droits et sa place, grâce à un communiqué signé par Algabass Ag Intalla, le patron du Comité directeur de la CMA. Et si l’acte a été pris autour de la Saint-Valentin, ce n’est pas pour faire un câlin aux amoureux du pays. Au contraire, par certains aspects dont l’interdiction absolue de vendre et consommer l’alcool à Kidal, la Cma édicte une fatwa, relançant ainsi le débat sur sa promiscuité avec les nébuleuses jihadistes.

En réalité, l’anomalie majeure du processus réside dans l’unilatéralité dudit communiqué. Nulle mention de concertation avec le gouverneur, représentant légitime de l’Etat malien dans cette région. Nulle mention non plus à la République du Mali. Et, péché capital, si elle est politiquement valide, la Cma n’est pas une autorité administrative représentative et habilitée pour signer un acte organisant la vie sur une portion du territoire malien, fût-elle une enclave de fait. C’est à se demander donc pourquoi l’ex-rébellion a pris cet acte politiquement sensible, d’une manière cavalière, et au moment  où le retour dans l’armée nationale des déserteurs -ex intégrés Kel Tamasheq et Arabes- occupe et préoccupe l’opinion. Car, le problème est dans la forme et dans le timing. Il n’est pas dans le fond : Tombouctou, ville où la vente de l’alcool est proscrite, reste une ville malienne ; le Cadi est une institution acceptée dans l’accord pour la paix et la réconciliation ; et la traçabilité des mouvements de personnes, surtout dans un contexte troublé, peut constituer une bonne mesure de sécurité collective.  Mais le tact a manqué, à moins que la Cma n’ait agi sous la pression des salafistes qui restent une force dans l’Adrar. Les réactions d’indignation, elles, pleuvent déjà et elles s’amplifieront.

Adam Thiam/Maliweb.net

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5 COMMENTAIRES

  1. face au vide, l’instinct de survie et organisation naissent.
    c’est sanogo qui a dit: quand on attache une chèvre là elle n’a pas brouté, elle cassera la corde, puis s’en ira là elle aura l’herbe.
    à bamako, ce sont des quelles de voisinage alors qu’à l’intérieur tout reste à faire.
    je me demande en afrique, si nous méritons le titre d’instruits.
    la source nourricière de la rébellion est l’abandon et le manque de bonne gestion.
    je l’écris toujours et encore, les rebelles de la cma aiment le mieux le mali que ceux ont gouverné le pays de 1960 à nos jours.
    le minimum dans une république, c’est la bonne gestion. si une république ne recouvre pas la bonne gestion, elle prépare sa propre destruction, malheureusement c’est la voie choisie par le mali après le 26 mars 1991.
    ce matin, une vieille femme est venue me voir et me dire qu’on demande à son fils, diplômé au chômage, 5 millions pour réussir un concours d’entrée à la fonction publique.
    s’il vous plait, à la fonction!
    comment dans un tel pays, on peut espérer le changement.
    c’est la 3ème fois, que j’apprends de choses comme ça.
    la 1ère, un conseiller d’une mairie, que j’ai rencontré dans un garage, m’a affirmé que pour être inscrit sur la liste de la commune, il faut 4 millions.
    la 2ème, un ancien joueur de base, m’a affirmé, pour être inscrit à l’équipe nationale, il fallait qu’il paie un montant.
    faute d’avoir ce montant, malgré son talent, il n’a jamais pu intégrer l’équipe nationale.
    d’après lui, on lui a dit va manger ton talent.
    quand dans un pays, c’est ainsi que le pays est géré, toutes les reformes seront faites, mais il n’y aura aucun changement.
    c’est divin.
    on doit s’attaquer à la racine du mal, sinon, rien ne changera au mali.
    les élections n’y changeraient rien.

  2. SI je suis à la place de chef d’état,On a déjà oublié de CMA à KIDAL, reste mauvais souvenir derrière nous .

  3. Quelles réactions d’indignation ? Certainement pas du gouvernement, qui fidèle à sa politique de l’autruche, n’a pipé mot. Bouffon 1er est trop occupé à saluer sa prouesse d’avoir appelé Soumaïla Cissé.

  4. Ce sont les deux Adam Thiam, c’est le resultat quand on a un president incapable et illegitime comme IBK, Boua ka bla!

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