Dr. Moussa Coulibaly, sociologue : L’amitié à l’épreuve du temps !

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Dr. Moussa Coulibaly pense qu’il est des moments dans la vie d’une nation où la solidarité agissante du voisin, de l’allié ou de l’ami devient incontournable pour réussir les luttes nobles comme l’indépendance ou les guerres de libération. L’histoire est pleine d’exemples en Afrique et dans le monde, dit-il.

Le sociologue rappelle qu’en Afrique, la Guinée d’Ahmed Sékou Touré a joué un rôle de premier plan dans les luttes de libération des colonies portugaises à l’instar de la Guinée-Bissau. Le Mali a été l’arrière-base pour assurer au Front de libération nationale (FLN) algérien un appui important afin de lui permettre de résister au colonisateur français.

Il expliquera que le rôle du Mali fut déterminant dans la stabilité de l’Algérie. L’illustration est la médiation conduite par Modibo Kéita et Haïlé Sélassié le 30 octobre 1963, médiation qui a réuni à Bamako le roi Hassan 2 et Ahmed Ben Bella représentant l’Algérie. Cette médiation se tenait pour mettre fin à la guerre dite ” des sables” Le Gouverneur de Gao de l’époque, Bakara Diallo et Tidiani Guissé ont accordé un traitement de faveur à Abdel Aziz Bouteflika alors cadre important dans l’organisation de la résistance dont l’aboutissement fut l’indépendance de l’Algérie en 1962.

Celui dont le nom de résistant était Abdel Kader Mali (Bouteflika) partageait avec les cadres de l’indépendance du Mali des idéaux d’indépendance totale, avec un sens imperturbable d’union nationale et de préservation de l’intégrité territoriale. C’est au nom de cette intégrité territoriale que le Mali et l’Algérie ont orienté leur coopération vers la Russie et la Chine, dit-il.

Toutefois, notre sociologue, croit fort que si les réalités géopolitiques ont évolué depuis les années 1960, la nécessité de garder l’intégrité territoriale doit rester intacte dans l’univers des relations entre les deux pays. C’est pourquoi, ajoute-t-il, malgré l’accord de paix signé entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord Mali en 2015 dans des conditions très obscures (sans l’adhésion de l’Assemblée nationale du Mali), la paix n’est toujours pas de retour au nord.

Pour lui, l’Algérie doit s’employer à créer au nom de la solidarité, les conditions de la récupération de l’intégrité territoriale du Mali. A ses yeux, si l’Algérie n’agit pas dans ce sens, elle contribue à détruire la stabilité du Mali. C’est une erreur d’appréciation très grave de la part de l’Algérie de vouloir agir en dehors du cadre d’un dialogue inclusif inter malien. C’est le contexte du moment qui l’impose, analyse-t-il.

L’initiative mise en place récemment par les autorités de Bamako est, du point de vue de M. Coulibaly, une bonne porte d’entrée pour un dialogue entre Maliens dans le but de trouver une issue favorable à cette crise.

A ses dires, aucun Malien digne de ce nom ne soutiendra par exemple l’idée d’une Kabylie indépendantiste. En l’état actuel, créer les conditions pour une solution autre que celle envisagée par Bamako pour faire la paix avec des frères égarés revient à contester l’emprise du gouvernement malien sur le grand nord de son territoire.

Pour notre sociologue, l’Algérie doit inscrire son action dans le sens d’un dialogue inter malien sinon il n’y aurait aucune différence entre elle et les organisations non gouvernementales qui ont créé les conditions d’une mission réussie des dirigeants de la fameuse Azawad à l’ONU et au Pentagone entre 2014 et 2015.

En outre, Dr. Moussa Coulibaly, rassure que pour l’heure, les autorités de la Transition sont dans la bonne direction et semblent avoir bien compris la philosophie d’Ahmed Sékou Touré qui disait que “le premier ennemi d’une révolution est la confusion”. Son option doit être très claire. A l’entendre, il faut mettre fin à la récréation par rapport à tous les agissements venant de l’extérieur comme de l’intérieur. Le seul interlocuteur dans la crise du Nord est l’Etat du Mali.

Le Mali est en train de traverser une phase très importante de sa vie en tant que nation libre et véritablement indépendante. Il est dans la même situation que l’Algérie des années 1990 qui a failli être ébranlée et détruite par une guerre civile.

Les militaires algériens ont été à la hauteur des enjeux pour la relance du pays. Récemment, le général Al Sissi en Egypte est passé par le même chemin pour rétablir l’ordre.

D’après, Dr. Moussa Coulibaly, ce n’est pas un hasard si le colonel Assimi Goïta a rencontré le Ghanéen John Jerry Rawlings lors d’une de ses rares sorties. Le Mali tient à son indépendance. Et aucun sacrifice ne sera de trop pour la conserver.

Ibrahima Ndiaye

 

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