Le président ATT, dont l’image brillait il y a quelques mois de mille feux au firmament politique malien, fait face depuis quelques jours à de vives contestations. Et les architectes, du «mirage ATT», ne seraient plus prêts à recommencer ce qu’ils avaient entamé ensemble : la duperie. Face à l’épreuve du quotidien, ils commencent à prendre leur distance vis à vis de leur messie qui dévoile au fil du temps son vrai visage. Celui d’un dictateur. Et c’est maintenant que les Maliens découvrent que derrière le masque de Moussa Traoré se cachait le visage de ATT.
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Le général président, avec sa victoire à la Pyrrhus, privilégierait désormais la voie de la répression pour résoudre les problèmes de ses compatriotes. Jusqu’à quand ?
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Les signes ne trompent pas. La lassitude à gagner tous les laudateurs de Koulouba. Pour une des rares fois, ils ne sont pas sortis pour réserver un accueil triomphal à ATT de retour de Paris où il a été décoré par une école. Alors qu’ils nous avaient habitué à des démonstrations de force chaque fois que le président rentrait d’un voyage. Et les communiqués de félicitations lus sur les antennes de la chaîne nationale agrémentaient la mise en scène.
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On peut dire que cette belle époque appartient désormais au passé. Ils sont nombreux à critiquer ouvertement le comportement de l’homme à qui ils avaient placé tout leur espoir.
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«Nous avons combattu la dictature de Moussa Traoré pour que nos enfants n’endurent pas ce que nous avons subi. Mais si c’est pour nous jeter dans la géhenne au nom d’un pouvoir aux abois, nous allons nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour que la vérité éclate au grand jour», déclarait un déçu du système ATT, suite à l’annulation de la marche de protestation contre l’abolition de la peine de mort que l’UNPR (Union nationale pour le renouveau) voulait organiser. Un autre d’ajouter que «le pouvoir est allé trop loin.»
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Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le pouvoir ATT est aujourd’hui décrié. Surtout si des propos de ce genre viennent des hommes connus pour leur engagement au côté du couple présidentiel.
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Ces mécontentements, qui fusent de tous les côtés, ne sont autres que le résultat des promesses non tenues. Les Maliens, qui attendent le retour de l’ascenseur, risquent de ne pas voir le bout du tunnel. A condition qu’ils soient vigilants et actifs. Sinon le régime des généraux est rentré dans une logique de clouer le bec à tout le monde pour continuer son accaparement sur les richesses du pays avec la complicité bien sûr de la classe politique.
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Malheureusement pour le pouvoir. La machine répressive, mise à cet effet, n’arrive toujours pas à atteindre sa cible. L’arrestation et l’incarcération de quatre directeurs de publication et d’un journaliste, suite à l’affaire dite la maîtresse du président de la République, rentrait dans cette logique. Mais la gestion de ce dossier a été un fiasco pour le pouvoir qui venait d’échouer dans sa tentative de musellement de la presse. Et le système ATT digère toujours difficilement cet échec. Parce que la mise au pas du peuple malien devrait normalement commencer par la presse.
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Incapable de satisfaire les Maliens, le pouvoir durcit le ton
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Aujourd’hui, l’inquiétude gagne les Maliens. Les libertés fondamentales sont sérieusement menacées. Il est difficile de comprendre qu’on interdise à un parti politique une marche pacifique. La question est de savoir de quoi le pouvoir a peur. Difficile de répondre. Mais on ne pourrait jamais annuler une marche surtout pacifique, si on ne se reproche rien.
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Le projet de loi de l’annulation de la peine de mort de ATT irrite et doit irriter tout ceux qui sont soucieux de l’avenir du Mali. Les grandes questions de la nation ne doivent en aucune manière être l’affaire d’une seule personne à plus forte raison d’un clan.
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Ce débat aussi bien que celui du nouveau code de la famille, ATT s’il avait l’intention d’en faire des lois, devraient être les thèmes de sa campagne électorale. Au lieu d’un PDES qui ne fait que continuer sa politique d’exclusion des zones comme Dioïla du développement du pays.
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Pour nous, rien ne lui empêchait de cracher ses vérités. Au moins cela nous épargnerait de ce que nous vivons aujourd’hui. Pourtant, des candidats à l’élection présidentielle ont dévoilé ici clairement leur intention sur des sujets à un moment où beaucoup de gens se méfiaient. Parmi eux, on peut citer feu Tiéoulé Mamadou Konaté (candidat à l’élection présidentielle de 92) et Mamadou Diakité du Front national, en 2002. Ils ont déclaré haut et fort la suppression de la bourse. Ce courage politique, au lieu d’être un atout, a d’ailleurs joué contre eux. En tout cas l’histoire retiendra, ils ont le courage de leurs opinions.
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Aussi retient- on que son ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique vient de déclarer la guerre au syndicat du supérieur. Le Pr. Amadou Touré, pour avoir échoué dans sa mission de signer un accord avec les représentants du syndicat, brandit la carte de la menace. Il compte désormais sur la police pour récupérer les notes que ses collègues détiennent.
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Le Pr. vient d’offrir un autre front sur lequel le gouvernement de Modibo Sidibé doit se battre. A notre avis, cette menace du ministre Amadou Touré ne s’adresse pas uniquement au SYNESUP mais autres syndicats d’enseignants qui ont fait désormais la rétention des notes comme la seule arme de faire aboutir leurs revendications.
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On comprend ce durcissement du régime ATT Le président ATT, qui avait promis monts et merveilles à son peuple, reste de marbre à l’appel de ses concitoyens qui ne réclament que justice. Le fossé s’agrandit davantage entre pauvres et les voleurs impunis des deniers publics. Les prix des denrées de première nécessité ne sont toujours pas maîtrisés. Et pour le citoyen simple, le gouvernement ne fait rien pour soulager sa souffrance. D’où sa colère.
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Peut- on la contenir par la répression ?
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Yoro SOW
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