Jamais de l’indépendance à nos jours, le Mali n’a été aussi mal gouverné que sous IBK. De la corruption à ciel ouvert, au népotisme à nulle autre pareille en passant par l’insécurité sur toute l’étendue du territoire jusqu’à la dégradation sociale incommensurable, le pays de Soundiata est devenu aujourd’hui la risée de ses voisins et du monde. Comme si ces maux ne suffisaient pas, nos gouvernants ont adopté comme principe de gestion de crise, le mensonge. Quel est le malien qui n’a pas été sidéré du spectacle désolant auquel les autorités se sont livrées après les attaques de Nampala, en annonçant à la face du monde la reprise du camp quelques heures après les attaques. Le ministre de la défense, M. Tiéman Hubert Coulibaly au journal Télé de 20 h du mardi 19 juillet 2016, comme un trophée qu’il voulait exhiber à ses concitoyens, a annoncé la reprise du camp de Nampala par les FAMas. 24 heures ont suffi pour se rendre compte du gros mensonge car les terroristes ont refait surface à Nampala, en emportant tout ce qui pouvait l’être tout en détruisant les engins de guerre qui ne pouvaient pas être transportés. Dans un pays sérieux, le ministre de la défense devait tirer toutes les conséquences de ce mensonge d’Etat et rendre le tablier. Dans le cas échéant, sa hiérarchie devait le limoger comme ce fut le cas du commandant de la zone militaire dont relève Nampala. Tel un effet de contagion, son homologue de la communication cet éminent avocat Me. Mountaga Tall s’est lui aussi adonné, cette fois-ci via les medias internationaux, au jeu favori du régime à savoir la désinformation, le mensonge. Il a confirmé sans vérifier l’information donnée par son homologue de la Défense au nom certainement d’une solidarité gouvernementale factice et au mépris de la morale et de l’honneur du Mali et des maliens. Doit-on en vouloir à ces deux ministres quand on sait que le Président de la République IBK et son premier ministre d’alors Moussa Mara ont, tant sur l’avion que sur la crise du 21 mai à Kidal, dit tout sauf la vérité à leur peuple ? Nul ne peut à ce jour, dire le prix exact du Boeing Présidentiel qui varie selon qu’on soit le ministre des finances Fily Sissoko, le Premier ministre Moussa Mara ou le Président de la République IBK, respectivement 21, 20 ou 17 milliards de F CFA. S’agissant de la crise de Kidal, après s’être réjouie que les FAMAS eut pris Kidal en plein conseil des ministres, aucune autorité n’a ensuite reconnu avoir donné l’ordre quand l’armée a été défaite. Le fait d’avoir jeté en pâture l’armée malienne n’est-il pas à la base de la démoralisation des troupes et de leurs hiérarchies qui réfléchiront, désormais, par mille fois avant d’engager le combat ? A quand alors la fin de l’humiliation du peuple malien ?
Youssouf Sissoko