Peut-être que Giresse est un bon entraîneur et que ce sont les Aigles qui ont chacun deux pieds gauches. Mais si jamais les prochains derbys se passent mal pour nous, les Maliens en feront voir de toutes les couleurs à l’ancien tricolore. Il aura beau argumenter, on aura beau voir Seydou sur le banc de touche, ces derniers mois, nos compatriotes qui ont un ego de soudanais ont vu le gaucher national soulever la coupe de la champions’ league.
Les plus grands commentateurs du moment lui consacrent quelques minutes. Mais lui Giresse, rien. C’est Seydou ou lui. Mais tant que c’est lui, ce ne sera pas Seydou. Il a, indéniablement, un côté glamour mais lui et la forme physique, c’est le poisson séché et le fleuve. Donc même pas parmi les vingt-trois sélectionnés ? Oui, même pas ! Sa méforme est à ce point prononcée ? Oui, à ce point.
On parle du même Seydou Keita, celui qui, en 2002, d’un pied gauche dévastateur, assomma les compatriotes de Weah et remit le pays dans son droit inaliénable à l’espoir ? Oui c’est le même. Sauf qu’il ne parlait pas beaucoup. Or, il a déversé sa bile l’autre soir sur l’Ortm. Quelque chose qui va intéresser le Vegal : ses primes de match non empochées, et par ricochet, la gestion du foot.
Cela doit se voir dans la comptabilité non ? En tout cas, Seydoublen a réfuté les arguments pour lesquels il est tenu à l’écart du onze national. Aigles -qui baissent toujours la tête- ou Albatros pour leur faible inclination à l’envol, nos garçons iront sans la recrue du Barça. Qui reste une icône nationale.
Pour le Malien lambda, difficile d’imaginer que Seydoublen est pire que les 23 sélectionnés. Giresse a donc joué gros. Or cette affaire est plus grave que celle des passeports oubliés à Bamako quand les garçons atterrissaient à Khartoum. En cas de flop, Bamako y verra la continuation du complot de la France contre un fier pays. Restrictions de visas ; interdictions de tourisme à Mopti ; expulsions d’immigrés ; non invitation du Mali à Deauville contrairement à la Guinée à laquelle DSK doit pourtant son malheur. Et moi, malgré mon tropisme hexagonal, qu’on ne me mêle pas de sauver la mise à un adversaire de Seydoublen. Ah ça non !
Adam Thiam